Aux 4 Coins Du Monde : Tome 1

Chapitre 17.

Je ne peux pas avancer d'un pas sans me prendre du sable en pleine face.

-C'est horrible ! Je ne vois rien ! Je hurle.

-Suis moi, le véhicule ne doit pas être bien loin.

Je tente de voir ne serait-ce que la silhouette de Caleb dans tout ce brouillard. Je parviens à le rejoindre, il m'aide à monter dans le 4x4.

Il s'assois côté conducteur et fini par fermer la portière. Le bruit sourd du vent et du sable s'est enfin arrêté. Je souffle de soulagement.

-Où est-ce qu'on doit aller exactement ?

Caleb sort une carte. Il indique un chemin avec ses doigts.

-On est là, dans le désert. On doit trouver des mines de sables, ou des montagnes ou quelque chose du genre. La première pierre doit être dans un endroit démarqué des autres.

J'acquiesce d'un mouvement de tête.

-D'accord, alors on y va ?

Il lève la tête et me regarde dans les yeux, un petit sourire dessiner en coin.

-Tu es prête ?

-Bien sûr que oui !

Il souffle un petit rire et démarre la voiture.

                                                   *

Cela fait un peu plus d'une heure que nous roulons. Il est 15:40 et c'est toujours le même paysage. Du sable, du sable et encore du sable. Quand est-ce que nous allons voir autre-chose ?
Je m'appuie le coude contre la portière et observe la route défiler. Je ne vois presque rien, le sable est trop épais. Soudain, au loin, j'aperçois de vieilles bâtisses.

-Caleb, regarde !

Il freine et regarde par ma fenêtre.

-Là bas, on dirait une vieille ville.

-On sait où aller alors.

Il accélère et nous continuons la route vers cette vieille ville.

Je commence à avoir faim, je sors alors un de nos vieux plat rempli de purée sans goût. Caleb jette un coup d'œil vif vers moi avant de regarder la route à nouveau.

-Quoi Emma ? Sérieusement ?

Je me stoppe d'enlever le sachet plastique. Je le regarde.

-Quoi ?

Il se met à rire.

-Si tu manges tout maintenant, nous n'aurons plus rien.

-Mais j'ai faim !

-Aller donne moi ça !

Il tente de me le prendre des mains mais je me débat pour garder ma précieuse nourriture.

-Arrête idiot regarde la route !

Nous rigolons d'un rire franc jusqu'à ce que la voiture percute quelque chose, ce qui nous stoppe direct. Caleb arrête la voiture et nous nous regardons sans dire un mot. Il ouvre sa portière et regarde devant la voiture. Je sors à mon tour et me met les mains devant la bouche.

-Oh mon dieu.

Nous y découvrons un corps.

-Est-ce qu'on-

-Non. Caleb me regarde. Il était déjà mort.

Même pas 24h de route, et déjà un cadavre en très mauvais état devant nous.

-Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ?

Sa peau est recouverte de croûtes ensanglantées. La moitié de son visage a été détruite, voir décomposée.

Caleb pose ses mains sur mes épaules.

-Viens, t'as pas besoin de voir ça.

Il me raccompagne à l'intérieur de la voiture. Il monte à son tour, faisant une marche arrière et continuant la route.

                                                     *

La nuit est tombée, nous sommes enfin arrivé dans la ville abandonnée. Nous avançons doucement entre les buildings détruits par le temps et l'apocalypse. Je regarde tout autour de moi et observe les tonnes de pierres écroulées au sol. Il n'y a pas un seul millimètre de verdure. Le monde extérieur est plus triste que je ne pensais.

Caleb tourne entre deux grand building. Il s'arrête et gare la voiture.

-On va dormir ici.

Je regarde le décor qui nous entoure, ça n'a pas l'air trop mal.

-Comment tu te sens ? Me demanda Caleb.

Je le regarde dans les yeux.

-Pas trop mal, j'avoue que c'est plus triste que ce que pensais, mais on est ici pour changer tout ça, alors, je pense que ça ira mieux une fois tout ça terminé.

Il me rend le sourire que je lui donne, il se passe un temps sans que nous parlions en nous regardons droit dans les yeux. Ce n'est pas la première fois que ce genre de choses arrivent, nous nous regardons, seuls, sans dire un mot. Il détourne le regard.

-Bon, nous ferions mieux de dormir.

Je me retire toute suite de mes pensées.

-Oui, tu as raison.

Nous nous couchons chacun sur notre siège et lâchons un "bonne nuit" juste avant de nous endormir.