Entre rêves et cauchemars tome 2

Tout n'est que colère

Voilà un mois que Suzy est partie.
Un mois que je m'enterre dans une routine salvatrice mais malsaine. Que Em est insupportable avec Dean et nous autres.
Manon n'est plus que l'ombre d'elle-même Balthy semble la délaissé.

Encore une dispute avec Cas et cette atmosphère malsaine me fait péter un plomb.
Trop c'est trop. Je ne suis plus ce climat de tension perpétuelle. Le gros livre que j'avais dans les mains s'écrase lourdement sur la table à en faire trembler tous les murs du bunker.
Castiel s'est stoppé net. J'entends des pas arrivés vites et des voix.
Je me tiens au-dessus du livre. Une main de chaque côté. Tout le monde est arrivé précipitamment.

- QUE SE PASSE-T-IL ENCORE? Demande Em froidement.

- ENCORE !! Un rire glacial s'élève. Je redresse la tête. Les yeux pleins de larmes. Mes poings se ferment de rage. ENCORE????? Criais-je en direction d'Em.

J'ai l'impression que ma colère s'est muée en un champ de force tellement elle est forte. Je me décale pour faire le tour de la table. Cas essaye de se mettre en travers de mon chemin.

- Je te déconseille d'essayer !!

Sans même regarder je sens qu'il recule. J'approche doucement d'Emilie qui ne réagit pas.
Est-ce de la défiance? Est-ce de la peur? Ou bien est-elle tellement sûr je ne lui ferais pas de mal qu'elle ne bouge pas? Je ne sais pas mais je suis juste face à elle maintenant.
Je la regarde et je vois qu'elle est triste et autant en colère que moi. Je ne peux retenir plus longtemps mes larmes qui coulent sur mes joues. Dans ses yeux je revois tout le malheur qui s'est abattu sur nous et une vague de colère me fait lui mettre une claque. Elle a l'air surprise mais ne réagit pas.
Sans rien ajouter de plus, je sors de la pièce. Je sors du bunker.

L'air est frais. Je ne peux retenir plus longtemps ma colère qui se déchaîne en un cri.
Un hurlement à en faire peur le plus zombie des zombies.
A bout de souffle je tombe à genoux. Je n'en peux plus.
Cette vie est trop dure. Je veux retourner à ma vie d'avant. Quand Marine était vivante et que nous étions toutes les quatre à nous empiffrer devant cette maudite série qui aura eu raison de nous.

Je me relève et avance sans but précis. Je m'adosse à un arbre et me laisser tomber à terre. Je mets ma tête mes genoux et je reste comme ça à contempler l'horizon. Chuck vint s'assoir prêt de moi. Il ne dit rien. Je ne le regarde même.

- Tu aurais pu éviter ça. Tu aurais dû éviter tout ça ! Je déteste ce que tu as fait de moi, de nous. Je déteste ce monde. Je te déteste. Je ne veux plus être cette femme inutile et impuissante. Ce pouvoir ne sert à rien. Je n'ai rien pu faire pour sauver Marine. Je ne sais à rien. Reprend le. Reprend tes satanées tablettes ....

Dieu reste silencieux. Comme à son habitude. On reste un moment comme ça dans un silence que seul le vent rompt à son gré. Puis il parle.

- Je sais, j'aurais dû. Mais tu comprendras le pourquoi quand tu seras prête. Maintenant lève-toi et rentres.

Chuck disparaît comme il était apparu. Je me demande si j'ai rêvé, s'il a vraiment été là. Je ne veux pas faire ce qu'il m'a dit. Je ne veux plus rien faire. Je veux juste rester là et attendre. Je suis toujours en colère.
Mais je ne sais pas de qui je suis le plus en colère. Ou pourquoi?

J'entends une sorte de froissement de papier. En fait c'est simplement Cas qui m'a rejoint. Il s'agenouille devant moi. Il pose une veste sur mes épaules et ses mains sur mes joues.
Nos regards se croisent. J'ai l'impression qu'il aspire toute ma colère et ma rancœur. Il pose sur le bout de mon nez un petit baiser qui me chatouille. Je ne peux m'empêcher de sourire. Son regard me couvre de tellement d'amour que je ne peux plus longtemps lui résister. Je me jette dans ses bras pour pleurer. Il les resserre sur moi. Je m'accroche à lui comme si ma vie en dépendait.
Au bout d'un moment je me calme. Son odeur m'a toujours apaisé. Il est ma force. Je me décolle de lui. Ses yeux bleus me scrutent. Comme s'il cherchait à voir à l'intérieur de moi.
Je m'avance et l'embrasse. Il me rend mon baiser.

- Marine est au bunker.

Cas lâche ça sans aucuns ménagements. Je reste un moment silencieuse.

- Quoi? Depuis quand? Comment? Pourquoi?

Tous les mots sortent sans que j'en ai le contrôle. Il se lève et me tend une main.

- Vient, on doit rentrer !