Clive
Palais Royal
Cellule hermétiqueMickaël m'observait intensément, tandis que mon regard à moi est dur, affreusement sérieux, une expression qui ne m'est pas du tout propre.
« - Je n'aurais pas pensé que l'un de vous comprenne avec si peu d'informations, dit enfin Mickaël.
- Je ne suis sûr de rien, je réplique. Mais c'est le plus plausible, même s'il était vieux, le Roi Tanner n'avait aucune maladie incurable, et était en bonne santé. De plus, on ne nous a donné aucuns motifs de mort. Et enfin, à partir du moment où Caleb a prit le pouvoir, il a montré son vrai visage. Juste après que Tanner meurt.
- Vu comme ça, c'est vrai que c'est le plus logique, réfléchit Estéban, qui ne veut visiblement pas rester sur la touche.
Celui ci a l'air plongé dans ses pensées, pour se donner une contenance j'imagine, et ne remarque pas le regard haineux discret de que je lui envoie. Mickaël jette un regard furtif derrière lui, et j'entends à ce moment là des bruits de pas résonner dans le couloir.
« - Quelqu'un arrive, je dois filer. Ne vous entretuez pas jusqu'à ce qu'on vienne vous chercher. Et n'oubliez pas, ne laissez aucune informations filtrer à notre égard, vu ? »
En ce qui me concerne aucuns risques, mais pour Estéban...
Celui ci hoche d'ailleurs la tête, et Mickaël s'échappe furtivement, après avoir jeté un regard à sa gauche. En effet, trois gardes débouchent alors dans le couloir, et s'approchent de notre cellule.
L'un d'eux ouvre la porte, et nous jette un regard.
« - Nous portons tous trois des casques qui nous rendent insensible à ton pouvoir le C. Tant qu'à toi le F, le garde ici présent à ma gauche est un A, capable de contrôler les actions d'autrui. Si tu bouge, il te neutralisera immédiatement, vu ? »
Estéban ne répond pas, et moi, je souris discrètement de la naïveté du garde de me désigner lequel de nos ennemis est un A, et je me mes à scruter l'environnement du coin de l'œil.
J'analyse alors tout, le moindre détail.Deux des gardes prennent Estéban et moi chacun par un bras, et nous encadrent tous les deux. Le troisième referme la cellule, tandis que les autres avancent.
Nous marchons dans le silence, le bruit des armures et des armes des gardes tintent et résonnent dans les couloirs, Estéban me scrute, il semble savoir que j'ai une idée, mais il attend de savoir laquelle.
Je lui lette alors un coup d'œil discret.
Nous échangeons un regard, je désigne discrètement d'un petit mouvement de tête le garde qui tient Estéban, et ensuite ses poings.
Estéban comprend heureusement, et je désigne mon garde, puis mes poings à moi même.Et tout se passe très vite, je donne un coup de coude dans le ventre de mon garde, le A, au même moment qu'Estéban file un coup de tête au sien. Ce garde là s'écroule, sonné, et Estéban se jette immédiatement sur le troisième garde, tandis que je cherche à neutraliser le mien, le A, qui risque de renverser la tendance en un rien de temps. Alors pour faire plus efficace, je lui file un direct du droit, secoue le poignet de douleur, puis pour plus de sûreté, retire son casque de protection contre mon pouvoir.
« - Retire leurs casques à tous ! Je crie à Estéban. »
Le jeune homme s'exécute aussitôt, et une fois les casques des trois gardes retirés, un sourire sadique ne peut s'empêcher de s'accrocher à mes lèvres, et simultanément, les gardes se mettent à pousser des cris affreux, en même temps que leurs yeux s'écarquillent de souffrance. Leur corps font des soubresauts, et peu après, ils se figent sur le sol.
Les yeux grands ouverts des gardes fixent le plafond, sans bouger, tandis que je reprends mon souffle, épuisé par cet effort.
Estéban regarde la scène, horrifié.
« - Tu... les as tués ? »
J'éclate d'un rire sardonique.
« - Bien sur que non, ils font la sieste ils étaient fatigués ! Qu'est ce que tu crois !? Qu'on est chez les bisounours !?
Le regard d'Estéban se fait soudain dur et glacial. Sa mâchoire se change brusquement, et des dents immenses poussent alors de sa bouche devenue immense.
Le tigre bondit sur moi, moi qui observe la bête les bras croisés, avec mon éternel sourire sarcastique.
Au moment où les griffes immenses de la bête allaient transpercer ma gorge, le tigre pousse un rugissement de douleur, et s'écroule sur le sol.
Estéban reprend son apparence, et il se tortille sur le sol, les mains plaquées sur sa tête, et se tirant les cheveux. Des plaques rouges naissent sur son crâne, ses yeux se plissent au point de presque former des trous dans leurs orbites, et ses hurlements n'en finissent plus.« - ARRETE ! Cri Estéban entre deux hurlements. »
Je ne m'arrête pourtant pas une seconde, mon expression est désormais affreusement menaçante, je fais peur j'en ai conscience, mes yeux sont animés d'une lueur sombre et joueuse. Enfin, Estéban semble se calmer, et haletant de douleur, son corps tressaute dans tous les sens.
Je m'agenouille auprès de lui, mon affreux sourire plaqué sur les lèvres.
« - Depuis le début tu trompes tout le monde. Depuis le début tu caches ton jeu. Je suis le seul à avoir remarqué que tu n'es pas aussi innocent que tu le prétends. Alors maintenant, je ne vais te le dire qu'une seule fois. Quel rôle, exactement, joues-tu dans toute cette histoire ? »
Je suis sûr de moi, j'ai remarqué des détails, des éléments étranges concernant Estéban à plusieurs reprises, je suis persuadé qu'il cache quelque chose et je veux savoir quoi.
Estéban n'exprime aucune autre émotion différente de la douleur, si ce n'est la haine que ses yeux décrivent quand il crache :
« - Tu faisais moins le malin quand tu étais blessé à l'épaule. »
Je me mes à sourire.
« - C'est vrai. Et tu as eu la bêtise d'aider Mickaël à me guérir. Les gens bêtes et irréfléchies comme toi ne m'inspirent que du mépris. Il faudrait apprendre à utiliser son cerveau de temps en temps non ? Il est vrai que pour ta gouverne c'est difficile, comme tu n'en as pas. »
J'accentue mes propos d'un petit rire satisfait.
Estéban réplique :
« - Je préfère être con et gentil qu'intelligent et méchant.
- Ahah ! Je te remercie du compliment ! En parlant de méchant, il serait temps que tu parle de tes vrais plans non ? »
Estéban, contre toute attente, se met à sourire, j'en sui légèrement décontenancé mais évidemment je n'en montre rien.
« - Tu ne sais encore rien. J'ai toujours l'avantage. »
J'allais répliquer, quand des éclats de voix nous interrompent.
Caleb déboule dans le couloir, accompagné de deux jeunes hommes, les mêmes qu'auparavant, ceux que j'ai vu quand Céleste et les autres se battaient. Cet élément me fait froncer les sourcils, outre le fait que nous allons nous faire capturer, et je me demande encore ce qu'ils font là, puisqu'ils ne portent pas les uniformes de la garde royale.
Je réagis pourtant, me sachant fait comme un rat, et tente de me mettre à courir, mais je suis stoppé dans les airs, maintenu par une force invisible, et quand je jette un œil à ma droite je découvre Estéban dans le même état que moi.
« - Vous êtes plus futés que prévus, commente Caleb. Mais pas assez. »
Estéban grogne de fureur, impuissant, tandis que je regarde autour de moi pour cherche une issue. Je pourrais me servir de mon pouvoir, mais malheureusement Caleb et ses deux sbires portent tous les trois un casque anti C.
« - Vous ne m'échapperez pas cette fois, assène Caleb, et dans cette intonation de voix j'ai la nette impression de reconnaître quelqu'un. »
Mais pourtant, je suis incapable de dire qui.
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Les Zones -Tome 1-
Fantasy//HISTOIRE RÉÉCRITE\\ Area est une cité perdue, une île près de l'Océanie, coupée du reste du monde. La population mondiale connaît son existence, mais personne ne sait où elle se trouve, et ce qu'il s'y passe de si spécial. Les habitants d'Area a...