Chapitre 18

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  "Faites-vos affaires, nous partons tout de suite! Le royaume d'Adonas a besoin d'aide, le roi Darwin nous a prévenu qu'une attaque d'êtres étranges décimait le peuple d'Adonas, ce sont ses sentinelles qui l'ont prévenu ! "  

Les membres de mon corps se crispèrent. Cette fois-ci, les choses sérieuses commençaient. Ce n'était plus un simple petit combat  comme dans les bois d'Inemur,c'était une toute autre menace. Je ne savais pas qui étaient ces hommes que nous avions croisés et qui s'étaient donnés la mort pour ne pas parler, mais cela avait sûrement un rapport avec la prophétie . La lune rouge était sûrement très proche et les créatures obscures et les partisans de Trefondor devaient le ressentir ce qui expliquait alors ces attaques. J'appréhendais cette première bataille. J'avais bien entendu était préparé à ce genre d'éventualité depuis mon enfance, mais puisque la paix régnait depuis longtemps déjà, je n'avais jamais eu à me battre. 

Les membres de la confrérie et moi même nous empressâmes de retourner chez Gauvain et d'avertir ceux qui étaient restés. Chacun alla à l'écurie sceller son cheval. Lalwen était la seul à ne pas en avoir, Farnir proposa donc de lui confier son double poney, étant un nain , il avait opté pour un plus petit gabarit. Il allait alors monter avec Morwen afin que Lalwen puisse nous suivre. Gauvain prévint sa femme de notre départ. Elle était inquiète mais elle n'avait pas le choix. C'était la guerre. Une fois tout le monde près, nous partîmes hors de Darvath pour aller au royaume d'Adonas. Nous chevauchâmes durant presque une heure. Je jetais un œil à Elrohir qui était auprès de nous malgré sa blessure à l'épaule. Il avait insisté pour venir avec nous et nous n'avions pu qu'accepter sa requête.  Idriel prit soudain la parole.

"Nos adversaires ne sont pas de simples humains, se sont des Alawath, des créatures difformes créé par Trefondor dans le but d'agrandir son armée. Leur présence en ces lieux signifient que la lune rouge approche."

Devant l'entrée d'Adonas, mon cœur se serra. Nos chevaux étaient à l'arrêt devant la grande porte du royaume qui avait été forcée par les assaillants venus de la forêt, il y avait des navires sur la côte. Selon Idriel, les Alawath venaient d'une île du nom de Alawa qui était totalement à l'abandon . Des nuages noirs couvraient le ciel et j'entendais au loin les cris des combattants. Chaque membre de la confrérie gardait le silence. Nos regards se croisèrent et nous comprîmes que ce qui allait suivre n'était plus une partie de rigolade. Peut-être que ce regard fraternel serait le dernier que nous échangerions. Idriel et Elrohir étaient à mes côtés et attendaient que je donne mes directives. Etant inexpérimenté dans ce domaine, je tentais tout de même quelque chose.

« Il est temps pour nous de venir en aide au peuple d'Adonas. Battez-vous pour la liberté, pour préserver nos valeurs. S'il nous faut mourir faisons-le avec fierté en luttant contre le mal qui s'abat sur nos terres. Pour Eolas !

-Pour Eolas ! » Cria le reste de la confrérie en cœur en levant leurs armes en l'air après m'avoir vu le faire.

Chaque membre talonna son destrier et nous partîmes au galop vers le champ de bataille. Le son des épées qui s'entrechoquaient, l'odeur du sang, les hennissements des chevaux, les cris de douleurs, les corps qui tombaient. C'était cela que mes sens percevaient. Au loin, je pus constater une jeune femme vêtue d'une cotte de maille et d'une légère cuirasse. Elle avait des cheveux courts pour ceux d'une femme, ils s'arrêtaient au-dessus de ses épaules. C'était elle qui dirigeait les chevaliers d'Adonas, c'était surprenant de voir une femme tenir ce rôle. Le cours de mes pensées se stoppa d'un coup. Nous venions de rejoindre les rangs des combattants. Nos regards se croisèrent rapidement et je lisais qu'ils étaient heureux d'avoir un peu de renfort. Je tenais la garde d'Erandal assez fortement.

Ce que je vis devant moi me tétanisa. Des êtres, dont je ne savais rien, se dressait devant nous. Ils se battaient avec de grandes faux et causaient beaucoup de dégâts. Ils fauchaient les pattes des chevaux et achevaient les hommes tombés sans aucune pitié. Ce qui devait être l'emplacement de leurs yeux étaient vides. Ils n'avaient pas d'yeux. Leur bouche, était cousue et leur torse nu révélait des cicatrices un peu partout et un tatouage étrange. A la place de leurs mains, se trouvaient des pinces,  elles semblaient avoir été cousues, c'était écœurant. Les Alawath étaient tels des expériences humaines qui auraient échouées. Un frisson parcourut mon corps. Un Alawath arriva dans ma direction. Je déglutis et abatis Erandal sur lui. Sa faux passa près de mon oreille, je sentais presque le métal contre ma peau. Elle tomba au sol et se planta dans la terre. Ephir se cambra apeuré. Je dus tirer sur ses rennes assez violement pour reprendre le contrôle et ne pas tomber.

A côté de moi, j'entendais siffler les flèches d'Aramir et d'Elrohir. Je me reconcentrais donc sur les Alawath qui arrivaient dans ma direction. Un à ma gauche, un sur ma droite, comment me débarrasser des deux sans prendre être blessé? Je n'avais pas le temps de réfléchir, les deux Alawath émirent un cri perçant et se jetèrent vers moi. Ephir paniqua et rua à nouveau. Cette fois-ci, je tombais à la renverse. Erandal était à présent à quelques centimètres de moi. J'étais sans défense et les deux êtres ignobles s'apprêtaient à abattre leur faux sur moi. Alors que je voyais déjà ma fin, des flammes carbonisèrent les deux bêtes. J'en profitais donc pour tendre le bras et attraper Erandal. En relevant la tête, je constatais que c'était Angel qui m'avait sauvé la mise. Ephir avait fui et je me retrouvais sans monture. Une main apparut devant mon visage, c'était celle d'Aramir. Je la saisis alors et il m'aida à monter sur Vana. Une fois sur le destrier de l'elfe, je regardais le champ de bataille. Idriel envoyait des jets de lumières sur ses adversaires, Erohir tirait des flèches ses traits indiquaient néanmoins qu'il souffrait à cause de sa blessure, Angel envoyait des flammes sur les Alawath, Morwen et Farnir étaient sur le même cheval et donnaient des coups d'épée et de hache et Gauvain et Lalwen se défendaient eux aussi avec leur épée.

J'abattis quelques Alawath quand un cri se fit entendre derrière moi. Un chevalier d'Adonas venait de se faire transpercer par la faux d'un de nos ennemis. Le sang s'écoulait de la plaie faite au niveau de son estomac. L'Alawath retira sa faux et le corps du chevalier s'affaissa. Il mourut après plusieurs convulsions. Je me mordis la lèvre et brandis Erandal pour l'abattre sur ce meurtrier. Le cri de la bête était strident, les coutures de son cou se défirent et sa tête roula au sol, près des sabots de Vana. Le sang coulait à flot et un haut le cœur me saisit les tripes. Je regardais devant moi. L'effectif des Alawath diminuait de plus en plus mais la fatigue commençait à se faire ressentir. Cela devait faire quelques heures que nous nous bâtions. Il y avait des pertes dans les deux camps, des blessés, des morts. Hommes et chevaux n'étaient pas épargnés.

La pluie se mit à tomber. Elle pleurait sur les cadavres et les blessés. Aramir était concentré sur l'ennemi et les tuait à distance avec son arc, moi je m'occupais de ceux qui s'approchaient de Vana.  Je tentais de les empêcher de nous atteindre. Malgré mes efforts, leur faux parvenait à nous entailler. Je serrais les dents à chaque coupure mais je n'avais pas le temps de soigner mes plaies. Les Alawath semblaient n'avoir peur de rien. L'un d'eux attrapa un chevalier avec ses pinces et l'étrangla avec. Sa nuque se brise et le sang gicla. L'homme était mort sur le coup. Tandis que je tranchais la tête d'un autre Alawath, un chevalier vengea son ami et trancha la bête en deux, au niveau du bassin. Les deux moitiés de cette créature obscure tombèrent au sol et ses entrailles se répendirent.  Du sang. Encore du sang. Je n'avais jamais vu tant de violence. Le combat dura encore et me parut être une éternité avant que le dernier Alawath ne soit abattu. Je descendis de Vana avec Aramir. Ephir revint alors à mes côtés, rassuré que tout soit fini. Je regardais autour de moi. Parmi les survivants, je cherchais les membres de la confrérie. Elrohir, Farnir, Morwen, Angel, Idriel, Lalwen et... Gauvain où était il?! Je le cherchais en vain. Je courus donc à travers les cadavres avant de tomber enfin sur Gauvain. Il était tombé de son cheval et était gravement blessé au flanc.

"Lalwen! On a besoin de toi! Gauvain est blessé! "

Je m'accroupis vers lui en serrant les dents. Il saignait abondamment. Il fallait le transporter de toute urgence. Lalwen et les membres de la confrérie arrivèrent rapidement. Puis la femme que j'avais aperçu tout à l'heure descendit de son destrier et s'approcha de moi.

"Bienvenu nobles guerriers. Je suis navrée de ne pas avoir pu vous fournir un meilleur accueil. Je suis Isidolah Analieth, princesse du royaume d'Adonas. Je vous remercie de votre soutien. C'est pourquoi je vais vous apporter mon aide. Faites monter votre ami sur un cheval, je vais le mener au château. Suivez moi..."

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⏰ Last updated: Mar 19, 2017 ⏰

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