Chapitre 16

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" Votre père m'a demandé de vous traiter comme un chevalier et je ne vous épargnerais pas, il va falloir s'accrocher..."

Je le foudroyais du regard sentant la colère me monter à la gorge.

"D'où te permets-tu de me parler ainsi?!

-Si vous avez de l'énergie pour vous énerver utilisez là plutôt pour vous défendre."

Lâcha-t-il sèchement en fonçant droit sur moi. Mon réflexe fût de saisir le bâton à mes pieds et de le brandir contre Idrandil. Ce que je n'avais pas calculé, c'était la force d'Idrandil. Il frappa contre mon bâton , me projetant ainsi en arrière, j'atterrissais donc sur les fesses. La rage montait en moi.

"A quoi tu joues?! Cela t'amuse-t-il de m'humilier ainsi?!

-Vous voulez apprendre à vous battre oui ou non?

-Bien sûr, mais je ne supporte pas que tu te moques ainsi de moi!

-Je ne me moque pas Mademoiselle. Je suis peut être rude mais il en sera ainsi et pas autrement. Croyez-vous que sur le champ de bataille votre ennemi vous ménagera? Croyez-vous qu'il vous laissera reprendre votre souffle? N on. Il ne joue pas, son but sera de vous tuer sans pitié. Le gagnant sera le plus rapide, celui qui portera le coup fatal. Et à ce rythme là vous mourrez au premier combat."

Je regardais Idrandil parler en soupirant. Il avait raison certes mais je ne l'avouerais jamais de vive voix. Pendant qu'il parlait, j'analysais la situation, je voulais lui montrer que je n'étais pas si faible et qu'il devrait se méfier de moi. Toujours assise je décidais alors de lui faire un croche pied, chassant ses jambes de la mienne.

Ne s'y attendant pas il chuta mais pas dans la direction que j'aurais voulu. Il était en train de me tomber dessus. Je fermais donc mes yeux ne voulant pas voir ça. Aucun choc violent ne vint. Et à ma grande surprise, lorsque j'ouvris les yeux, le visage d' Idrandil se trouvait à quelques centimètres du mien. Il s'était retenu avec ses mains pour ne pas m'écraser. Il ne bougeait pas et me regardait.

"Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Bien joué mais il faudrait que vous revoyez la façon dont vous faites tomber votre adversaire. Là vous vous mettez en danger, vous auriez dû chasser mes jambes avec votre jambe gauche et non la droite.

-Bon ça va, j'ai échoué je sais. Ce n'est pas la peine d'en rajouter. Lèves-toi maintenant. Apprends moi à me battre."

Idrandil se releva et me tendit sa main que je pris sans hésiter. Cela me donnait envie de rougir, c'était si mignon de sa part que je pourrais bien tomber sous son charme. Je me relevais tout doucement quand il lâcha ma main avant que je ne sois totalement debout, je me retrouvais donc à nouveau les fesses au sol. Je le regardais indignée et révoltée qu'il puisse me faire un coup pareil. C'était mesquin de sa part moi qui quelques secondes plus tôt le trouvait mignon! Tu parles il aimait m'en faire voir de toutes les couleurs.

"Règle numéro une, ne JAMAIS faire confiance à son ennemi..." me dit-il avec un large sourire.

*******
Nous chevauchions depuis deux jours à présent quand j'entendis un bruit en direction des fourrés. J'eus à peine le temps de tourner la tête que je vis une flèche foncer à toute allure sur moi.

"Eradan couche toi!"

Cria Morwen. Je me couchais donc sur Ephir évitant ainsi de prendre la flèche en pleine tête. J'eus à peine le temps de reprendre mon souffle que d'autres flèches sifflèrent dans toutes les directions.

Tous les chevaux de la confrérie partirent au galop. Il fallait à tout prix se mettre à l'abri puisque l'on ne pouvait voir où se trouvait les archers. J'entendis Aramir crier quelque chose mais je ne sus quoi. Puis j'entendis un cri de douleur. Quelqu'un avait été touché. Mon pouls s'accéléra ainsi que ma respiration.

Les Terres d'EolasWhere stories live. Discover now