Chapitre 11

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Le lendemain, le réveil fut très, très, très compliqué. Un mal de crâne horrible décida de ne plus me lâcher dès mon réveil et tout le reste de mon corps le suivit. Ce fut péniblement que je m'extirpai de mon lit et me dirigeai vers la salle de bain pour prendre une douche brûlante. Pour mon plus grand bonheur, j'avais la chambre pour moi. Hier soir, j'étais rentrée seule après "l'accident" avec Cole et Andy avait réussi à conclure avec une louve plutôt sympathique. Tant mieux pour elle !

Mes pieds me traînèrent donc jusqu'à la salle de bain adjacente à la chambre et mon regard s'égara sur le miroir. Un visage doté d'un énorme bleu fit son apparition et fut peint par la surprise l'instant d'après. Je m'avançai vers mon reflet avec une grimace en découvrant que je n'avais pas guéri aussi vite que prévu. Fait chiez, ça laisse des marques les vampires !

Je grognai. Je refusai de m'afficher avec un tel bleu, pas parce que c'était moche, ça c'était le dernier de mes problèmes, mais surtout parce que c'était exposé l'œuvre de Cole. Hors de question de lui laisser croire qu'il m'avait vraiment atteint. Une idée me vint alors ... Après la douche, une course dans la forêt s'imposait. J'en avais bien besoin après tout.

Je me déshabillai, me glissai sous le jet brûlant de la douche et savourai ce délicieux moment où mon corps douloureux se détendait. Enfin quelque chose d'agréable depuis mon arrivée dans cette école de fous. Bientôt le nombre de fois où j'aurais failli mourir dépassera le nombre d'heures de cours auxquelles j'assiste. Quelle arnaque ! Et je n'avais toujours pas trouvé de plan pour me barrer ... En revanche, j'avais trouvé des gens aux capacités bizarres comme moi, des parents belle et bien morts qui s'avéraient s'aimer malgré qu'ils ne le devaient pas à cause de leur clan, à la Roméo et Juliette quoi, et j'avais bien sûr trouvé un prof canon mais super bizarre qui me déteste, que rêver de plus ?

Une balle en pleine tête me tentait bien mais les paroles de ma peut-être mère me revenait à chaque fois en tête :

« Ne fais confiance à personne ma fille. La guerre gronde et la vie de milliards de personnes sont entre tes mains. Détruit ce groupe au symbole du serpent qui mange sa queue et l'humanité survivra. Je dois te laisser ma fille, je ne peux rester plus longtemps, mais reste en vie s'il te plaît. Accomplie ton destin et devient heureuse ... »

Était-ce seulement réelle ou je devenais dingue ? Pour une raison qui m'était inconnue, j'y croyais, même si, de tout mon cœur, j'espérais que ce soit faux ... Je devais parler avec Jared, après tout c'était lui qui m'avait conseillé de chercher "qui j'étais".
Après réflexion, je ferais ça après ma course parce qu'elle devenait nécessaire vu toutes les choses qui traversaient ma pauvre tête. À force, ma maigre cervelle allait finir par exploser.

Je sortis donc de la douche, me séchai rapidement avant d'enfiler ce qui ressemblait à une tenue de sport et m'enfonçai dans les couloirs de l'école. Il était encore tôt et j'hésitai à retourner dans mon lit, mais à quoi bon ? Je ne me rendormirais pas.
D'un pas hâté, je partis en direction des escaliers, descendis les marches jusqu'au rez-de-chaussée mais me stoppai net lorsque j'entendis des éclats de voix en provenance du bureau du directeur. Je tendis l'oreille et essayai d'entendre les bribes de conversation :

- Vous abritez SA fille sous votre toit.

- Vous vous trompez James, ce n'est pas sa fille. Porter ce nom n'est pas si rare vous savez, vous en êtes la preuve.

- Cessez de vous moquer de moi. Le Cercle la veut et il l'aura.

La voix tranchante de l'inconnu glaça mon sang et mon corps entier se tendit. Je ne savais pas de qui il parlait mais cela ne me plaisait pas du tout.

- Quand le Cercle aura la preuve de ce que vous avancez, on en reparlera. En attendant, partez !

- Le Cercle veut la tester afin de savoir si c'est elle ou non.

- C'est hors de question, répondit le directeur.

- Pourquoi refusez-vous si vous savez que ce n'est pas elle ?

En entendant du mouvement dans le bureau, je ne restai pas là plus longtemps et déguerpis sur la pointe de pieds pour m'engouffrer à l'extérieur. Une fois dehors, je ne profitai pas de l'air frais matinal et me mis à courir aussitôt vers le pont afin de rejoindre la forêt verdoyante.

La brume matinale se déposa sur mon corps encore chaud après la douche brûlante et me rafraîchit doucement. Peu à peu, mes foulées se firent plus cadencées et mon corps se décontracta alors que je m'éloignai de l'école.

Des milliers de questions tentèrent de pointer le bout de leur nez mais je les ignorai toutes. Ce n'était pas mes oignons. Cette fille dont discutez vivement le directeur et l'inconnu, ce groupe dont je dois m'occuper selon l'apparition de ma mère dans un rêve ou encore ces vampires à la recherche de jouets ...

Je les emmerdais tous, ils pouvaient tous aller se faire voir.
Je les haïssais tous autant qu'ils étaient à me pourrir la vie.
Je devais partir de cette école.
Je devais partir loin.
Je devais fuir.
Je ne pouvais pas aider les gens comme disait ma mère.
Je ne pouvais rien apporter à personne.
Je n'aidais jamais.
Je devais rester seule, c'était mieux pour tout le monde.
Je partirais dès que possible, en courant si il le fallait, mais je partirais, et au revoir les problèmes.

Des larmes roulaient désormais sur mes joues. J'étais seule depuis toujours et ça resterait comme ça. Après tout, les humains et les surnaturels se ressemblaient, c'était tous des lâches, des traitres, des hypocrites, des personnes sanguinaires à la recherche de pouvoir ... J'étais seule et j'allais le rester.

Nightfall SchoolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant