Chapitre 13

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Sur le chemin du retour, je réfléchis à ma discussion avec mon prof de sport super canon dénommé Jared et souris bêtement à l'idée de le voir ce soir. Enfin, j'allais avoir des réponses à toutes mes questions. J'attendais ça depuis mon arrivée ici mais surtout depuis ce rêve étrange au sujet de ma mère durant mon coma. Peut-être allait-il réussir à m'expliquer ce qui se tramait ici et m'en dire plus au sujet de ma famille ?

De bien meilleure humeur que ce matin, je rentrai dans l'école en ignorant les regards curieux qui m'observaient à mon passage. Je montai les étages pour rejoindre ma chambre mais eus une mauvaise surprise lorsque j'arrivai près de celle-ci.

- Mademoiselle Moore, vous êtes enfin de retour, dit un homme en costard.

Il s'avança vers moi et me tendit la main. Je refusai de la prendre, méfiante, et le détaillai de la tête aux pieds.

- Qui êtes-vous ? demandai-je.

- Je fais partie du Cercle.

J'arquai un sourcil. Ce monde était encore nouveaux pour moi et je ne savais pas ce que signifiait "le Cercle". En revanche, sa voix m'était familière et je savais très bien pourquoi, c'était la voix de l'homme qui était dans le bureau avec le directeur ce matin ... Un certain James si mes souvenirs sont bons.

- Le Cercle représente en quelque sorte les autorités dans le monde surnaturel.

« Ceux qui se vantent de vouloir la paix, ceux qui croient nous protéger, les autorités surnaturelles. Ne fais confiance à personne ma fille »

Les paroles de ma mère me revinrent et, selon elle, c'était eux la cause de la mort de mes deux parents.
Je tentai de respirer, de rester calme, après tout, je ne savais peut-être pas tout.

- Vous me voulez quoi ? l'interrogeai-je de la voix la plus claire que j'avais en stock.

- Tu vas subir un simple test de début d'année, expliqua l'homme sans avoir remarqué mon mal-être.

- Les autorités s'occuperaient d'un "simple test de début d'année" ? Et je serais la seule à le passer en plus de ça ? lâchai-je en arquant un sourcil.

Il croyait que j'étais idiote à ce point là ? Premièrement, si il me cherchait jusqu'à ma chambre, je devais bien être la seule et personne ne semblait être au courant à la vue des têtes qui nous observaient. Deuxièmement, je l'avais entendu ce matin ... Il cherchait une fille en particulier et, visiblement, j'étais une fois de plus fourrée dans la merde, jusqu'au cou même.

- Fais moi confiance, c'est juste pour les nouveaux arrivants. Les autres l'ont déjà passé ce matin, dit-il en empoignant mon bras pour me traîner hors du couloir, en direction des escaliers.

J'avais raison alors, il me prenait vraiment pour une demeurée. Cependant, je ne fis pas la grande gueule, pour la première fois de ma misérable existence, et me contentai de le suivre à l'étage d'au-dessus, en l'obligeant tout de même à enlever ses sales pattes de moi.

Il m'emmena vers un coin de l'école dont les élèves n'avaient jamais excès et, à la vue des couloirs inhabités, cela ne me dérangea pas plus que ça de ne pas avoir accès à ces lieux.
En le suivant, je serrai les poings et gardai les sens à l'affût, prête à décamper au moindre problème. Être seule avec cet homme à la carrure imposante me dérangeait. Il ne paraissait clairement pas vouloir m'offrir un thé et des gâteaux pour son fichu test. D'ailleurs, un test ... Quel genre de test ? Un test de connaissances ? Il allait être déçu, je ne connaissais rien encore à cet univers !

J'essayai de détendre mes muscles douloureux mais il n'y avait rien à faire, l'ambiance ne me le permettait pas. Mon côté animal se réveillait, sentant le danger, et cela amplifiait mon inquiétude. Le loup savait qu'il entrait dans un piège, je le savais, mais je devais encore réfléchir à un plan avant de tenter quoi que ce soit.

Enfin, l'homme s'arrêta et se posta devant une porte au fond du couloir, à l'extrémité du château. Les sourcils froncés, je le regardai déverrouiller la porte et s'enfoncer dans une pièce lumineuse. À mon tour, sur son invitation, je pénétrai dans la salle en le laissant refermer la porte derrière nous. Nous n'étions pas seuls, deux autres hommes vêtus d'un costard eux aussi et le directeur se trouvaient déjà là. Ce dernier me regardait avec un air d'excuse et je détournai les yeux.

Les rares informations en ma position s'emboitaient et le brouillard dans mon esprit se dissipait. Je savais que j'étais dans la merde, pas besoin de son regard rempli de pitié pour le savoir et je savais également que ce n'était pas lui qui me viendrait en aide. D'ailleurs, sûrement personne ne me viendrait en aide si ils étaient vraiment les autorités chez les surnaturels.

Dans cette salle qui ressemblait à une salle d'interrogatoire au mur blanc et au carrelage de la même couleur, James m'incita à m'asseoir sur la chaise en face de lui. Une table nous séparait désormais et un écran ainsi que des tas de fils et une seringue pleine se trouvaient autour de nous. Je grinçai des dents.

- Alors ce test ? lançai-je en essayant de paraître sereine.

Il ricana et fit un signe de tête à l'un de ses complices.
Sans que je ne puisse comprendre ce qu'il se passait, l'homme, sûrement vampire, s'était saisi de la seringue et m'avait injecté le produit dans le bras. Je grognai lorsque l'aiguille s'enfonça dans une de mes veines et lançai un regard meurtrier à l'homme qui souriait.

- Je t'explique, commença James d'un air beaucoup moins professionnel et davantage sadique, tu as deux options : soit tu meures durant le test, soit il s'avère que c'est bien toi que nous recherchons et nous t'emmènerons.

- Je suppose que vous n'allez pas m'emmener manger un macdo ?

- Tu as raison, lâcha-t-il d'un ton sec.

- Dommage, j'avais envie d'un wrap, soupirai-je.

Les hommes présents me regardaient comme la plus grande des demeurés, sauf le directeur qui semblait toujours et encore anxieux. Ils ne comprenaient pas pourquoi j'agissais avec tant d'indifférence. Pourtant, j'avais toujours agis comme ça lorsque je n'étais pas à mon avantage. L'indifférence, la nonchalance et l'arrogance m'avaient sauvés de nombreuses fois et étaient devenus mes trois meilleurs atouts dans ce monde cruel.

James, après m'avoir longuement dévisagé, alluma la machine sans pour autant m'expliquer le principe de ce test.

- On m'explique ce que je dois faire au moins ? demandai-je alors que mes paupières se faisaient lourdes.

- Je t'ai dit Alice, survivre, ricana-t-il en se repositionnant en face de moi. Tu vas avoir différentes épreuves, à toi de les surmonter. Soit tu les réussis toutes, soit tu mourras sous l'effort demandé.

- Charmant, grognai-je alors que la fatigue pesait sur mes épaules.

Mes yeux se fermaient, ma tête se faisait lourde, mon corps s'engourdissaient ... Juste avant que je ne m'endorme, j'entendis les dernières paroles de mon nouvel ami :

- À ta place, je mourrais. Je t'assure que c'est la solution la plus douce.

Nightfall SchoolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant