Chapitre 23

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Le vent soufflait doucement et caressait nos corps nus allongés sur l'herbe grasse de la forêt. Le soleil venait titiller nos yeux ensommeillés tandis que nous nous réveillions doucement. Je me tournai en direction de mon coéquipier de balade qui m'encerclait par ailleurs de ses bras et ne pus m'empêcher de sourire. Hier avait été une nuit particulièrement agitée, entre notre promenade, nos discussions diverses et variées et, il faut le dire, nos ébats.

Ma main glissa lentement sur son torse jusqu'à caresser le bord de sa mâchoire, puis remonta pour atteindre ses cheveux auxquels j'emmenais tendrement mes doigts avant de plonger mon regard dans le sien. Comme jamais auparavant, Jared me souriait. Il semblait tellement apaisé et serein que cela me comblait. Jamais je ne m'étais sentie aussi heureuse et rassurée. Dans ces bras, je savais que rien de mauvais ne pouvait m'arriver.

- Alors, bien dormi ? demanda-t-il doucement en m'offrant de longues caresses dans le bas de mon dos.

- Pour le peu que j'ai dormi, oui, gloussai-je.

Il sourit un peu plus et se redressa pour embrasser délicatement mes lèvres. Puis il inspecta entièrement mon corps et on y lisait encore quelques bleus. En voyant les marques de ma dernière transformation encore visible, il fronça les sourcils.

- C'est encore douloureux ?

- Ça va partir dans une heure ou deux grand max ... rétorquai-je avant qu'il ne s'inquiète plus que nécessaire.

- Tu ne t'étais pas transformée depuis combien de temps ? soupira-t-il.

- Je ne sais pas ... À l'orphelinat, je m'étais permise quelques transformations dans la forêt d'à-côté.

- Donc tu ne t'étais pas transformée depuis plusieurs mois ?!

- En vérité, je ne m'étais déjà pas transformée depuis un moment à l'orphelinat ...

- Alice ...

Je le voyais dans son regard qu'il ne comprenait pas mon motif malgré ses efforts. Depuis toujours, il avait vécu avec des loups-garous pour qui ce mode de vie était naturel. Moi j'étais née dans un tout autre monde où le truc le plus extraordinaire était une vidéo de chat qui faisait du piano sur internet.
Nos mondes étaient bien différents pourtant désormais nous vivions dans le même, lui et moi, ensemble.

Je me redressai pour m'asseoir et le regarder avec du recul tandis qu'il me dévisageait drôlement.

- Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ?

Je ricanai.

- À part l'admiration totale qui luit dans tes yeux pour la magnifique créature que je suis, non tu n'as rien.

En effet, depuis avant il ne se gênait pas pour lancer des regards faussement discrets sur ma tenue d'Eve.
Cependant, je n'allais pas me priver non plus. C'était connu, les loups-garous étaient athlétiques avec tout ce que cela entraînait, alors imaginez un Alpha.

- Tu commences vraiment à être trop sûr de toi, je vais devoir te faire redescendre.

Tous les deux nous éclations de rire tandis qu'il me plaquait au sol pour couvrir mon visage et mon cou de baiser, jusqu'à ce qu'un bruissement de feuilles vienne tout gâcher.

- Désolé de vous déranger, mais on a besoin de l'Alpha au village.

La voix de Finn me fit tressaillir. Du coin de l'œil, je vis son regard dans notre direction. Je savais qu'il n'y avait aucune gêne entre eux mais moi ça me posait problème. Finalement il accepta de faire demi tour après avoir remarqué que sa présence n'était pas très appréciée.

- Je vais le tuer, grogna Jared dans mon oreille.

- Non, parce que c'est ton ami. En revanche moi je n'hésiterais pas si il s'avère qu'il a parlé de ce moment gênant à quelqu'un.

L'Alpha se redressa et me tendit la main pour m'aider à me relever, puis il me serra une dernière fois contre son corps brûlant et m'embrassa langoureusement.

- Tu as honte de nous ? demande-t-il entre deux baisers.

- Non, j'aimerais simplement que ça reste justement entre nous, marmonnai-je en me séparant un instant de lui.

Il me fixa l'air à moitié contrarié.

- Tu ne veux pas en parler ? Du coup, je ne pourrais pas le dire à Maia, la louve de hier soir ... Quel dommage, soupira-t-il avec pourtant un air narquois.

- C'est pas drôle, râlai-je en lui tirant la langue. C'est pas notre relation que je voudrais cacher mais ce qui se passe plus intimement entre nous parce que dans le monde dans lequel j'ai été élevé, on ne parle pas de ça en détails couramment et on se montre encore moins.

- Ah bon ? rit-il. Et qu'est-ce qui est la limite de l'intime pour toi ?

Il s'approcha de nouveau de moi et plaqua ses lèvres contre les miennes avec ardeur.

- C'est trop intime ça ?

Puis il posa ses mains sur mes hanches nues en les caressant doucement tout en descendant ses baisers dans mon cou.

- Et ça, ça doit aussi rester secret ?

Une de ses mains finit par se glisser entre mes cuisses pour s'en prendre à mon point sensible tout en continuant ses langoureux baisers.

- Et ça ? murmura-t-il d'une voix suave au creux de mon oreille.

Je faillis me laisser tenter, tout mon corps le désirait après tout, mais il me suffit de penser à la présence de Finn et des autres loups pas loin pour me refroidir. Finalement, je me séparai brusquement de lui en lui offrant un sourire victorieux lorsque je vis sa mine déçue et dis :

- Oui, tout ça est compris dans l'intime comme tu dis.

Je ris doucement en lui donnant une petite tape sur l'épaule tandis que lui avait plus de mal à faire redescendre la tension. De mon côté, je m'éloignai déjà pour trouver des vêtements à la maison. Je me demandais bien cependant ce qui faisait que la présence de l'Alpha était nécessaire en fin de matinée après la soirée de hier.

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