I - Jour 1

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LIGHT

J'ai froid. Très froid. L'endroit sur lequel je suis posé est dur. Ça me donne mal au dos. J'ai mal partout à vrai dire. Mon corps me paraît lourd. J'ai l'impression d'être impuissant. J'ai beau forcer, mes quatres membres refusent de m'obéir. Je ne parviens pas à bouger, seulement à ouvrir les yeux après quelques minutes de combat acharné pour enfin réussir à dompter une partie de mon corps. Mes paupières. Je les relèves assez difficilement.

Où suis-je?

La luminosité de la pièce est trop forte, je distingue mal ce qui m'entoure. Je dirais même que... Je ne distingue rien. Strictement rien. Puis petit à petit, je commence finalementà apercevoir ce qui m'entoure. Les murs de cette pièce sont étrangement blancs. S'en est presque aveuglant. La seule chose qui me permets de définir l'endroit des cloisons, c'est le sang qui s'écoule lentement des angles. Du sang s'écoule des murs.
Cette vision me laisse perplexe.
Pour être honnête, je n'ose même pas essayer de bouger. Je ne saurais pas dire si ce sentiment présent est la peur, mais je ne veux pas.
Je fixe le sol puis relève la tête, me laissant pour vision le sang qui s'écoule de plus en plus rapidement. Ça me donne envie de vomir. Je sens des frissons parcourir mes muscles.
Je n'aime pas cette sensation. C'est désagréable, cet avant-goût de faiblesse, ce sentiment d'impuissance. J'ai l'impression d'être mort.

Après maints efforts, je réussis à passer de la position latérale à la position dorsale, les bras écartés et les jambes dépliées. Je me sens mieux. Même si tout cela ne me paraît pas vraiment réel, je ne veux pas voir les murs. Je veux regarder le plafond blanc immaculé.
Soudain, je sens quelque chose me toucher le bout du doigt. Ce quelque chose prend ensuite possession de ma main gauche, puis commence à s'emparer de mon bras. Je me bâts pour tourner la tête et regarder ce qu'il se passe.
Le sang.
Je commence à baigner dedans. À ce moment-là, je ne peux forcément retenir un petit cri de surprise. Ma voix est enrouée, je force pour la laisser sortir.
Le liquide rouge continue de monter encore et encore, en me soulevant. Bientôt, mon corps se retrouve à environ un mètre du sol. En quelques secondes. Je monte, je montre.
Bientôt, j'atteins le pladond. Je ne peux plus respirer. J'ai mal aux poumons. Je n'ose même pas ouvrir les yeux, mon bain de liquide épais et poisseux m'écoeure. Je sens tout de même ma tête tourner.
Je sens le peu de forces qu'il me restait m'abandonner. Alors que le sang continue de monter jusqu'au plafond et m'enveloppe entièrement. C'est dégueulasse. Impuissant, je finis par céder et laisse le liquide pénétrer dans mes narines, dans ma bouche. Je le sens glisser jusque dans ma gorge, et plus loin encore.
J'étouffe.
J'ai l'impression que je vais mourir, là, maintenant. J'imagine que mon âme est en train de s'échapper seule de mon corps matériel. C'est douloureux. Mes yeux étaient déjà fermés, pourtant, j'ai l'impression que mes paupières sont tellement pesantes que je ne pourrais plus jamais les ouvrir.
Je sens mon rythme cardiaque ralentir, presque à l'arrêt.
Quelle horrible sensation.
La sensation d'être enfermé dans une boîte.

- Light ? Light !

J'entends quelqu'un prononcer mon nom d'un air désespéré. Une voix de fille. Jeune, j'ai l'impression. J'ouvre les yeux. Je ne me sens presque plus faible du tour. La panique s'empare rapidement de moi quand je découvre le lieu où je me trouve. Une pièce aux murs blancs, immaculés et lisses.
Je le souviens soudainement.
Le sang. Aucune tâche. Ais-je rêvé? Certainement pas, c'était si réel.

-Tu es enfin réveillé ! Comment tu te sens? Tu as mal quelque part?

-Je vais bien, répondis-je d'une façon automatique avant de m'asseoir sans trop de difficultés. Qui es-tu? Comment connais-tu mon nom?

La Boîte [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant