XII - Jour 13

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SEBASTIAN

Où est Light ? C'est la première question que je me pose avant même d'avoir ouvert les yeux. Sans chercher à savoir où est-ce que moi-même je me trouve. En relevant les paupières, je peux apercevoir vaguement le décor autour de moi. Je me disais bien que quelque chose avait changé. Je suis dans un lit. C'est tellement plus confortable que le sol tout dur et froid. Une perfusion est accrochée à mon poignet gauche. Quand à mon bras droit, il a été remplacé par une prothèse. Alors ça y est, tout est fini ? Est-ce que Light va bien ?

-Bonjour. Comment tu sens ?

Une voix féminine sortie de nulle part me fait reprendre conscience. Je cherche la personne pendant deux ou trois secondes, ayant la vue toujours légèrement embrumée, et finis par tomber sur une jolie fille à la peau mate et aux cheveux noirs de geai. Elle me sourit.

-Physiquement, ça va.

-C'est déjà ça. Et pour ce qui est du mental ?

-Je veux voir Light.

-Je ne pense pas que cela soit une bonne idée.

-Pourquoi ?

-Eh bien...

-J'ai dit que je voulais le voir.

-Je... Je vais t'accompagner. Prend ta perfusion et suis-moi.

Je m'exécute alors et traîne le goutte-à-goutte derrière moi. Pourquoi serait-ce une mauvaise idée ? Je la suis à travers de longs couloirs blancs, comme si nous n'en avions pas déjà eu assez. Après un certain temps de marche qui m'ont parues extrêmement fatigantes, elle finit par ouvrir une porte sur sa droite et me laisse entrer avant de pénétrer dans la pièce à son tour. La chambre est toute petite et sombre, les murs faits de pierres, elle ne contient qu'un vieux lit en métal au centre. Je m'en approche. Il est là, allongé, les yeux clos, un léger sourire sur les lèvres et... La peau pâle. Plus pâle que d'habitude. Je pose ma main sur son front. Il est froid. Je n'ose même pas me retourner vers l'infirmière.

-Je suis désolée, commence-t-elle. Mon équipe et moi avons fait tout ce que nous avons pu pour le sauver, mais la déshydratation l'a fait succomber il y a déjà quelques heures. Quelque part, tu as eu plus de chances que lui. Ton corps est plus résistant que le sien. Peut-être souhaiterais-tu que je vous laisse seuls...

Je hoche à peine la tête, trop captivé par ce qui se présente sous mes yeux, incapable de faire un quelconque autre mouvement que de secouer légèrement la tête de haut en bas, encore et encore. La porte claque. Des larmes chaudes dévalent mes joues à toute vitesse, tant que j'ai vraiment l'impression que plusieurs litres d'eau sont en train de s'échapper de mes yeux. Dites-moi que je rêve, ou bien que c'est une blague. Dites-moi ce que vous voulez du moment que vous me dites que tout cela est faux.

Je prends sa main et la pose sur ma joue. J'ai du mal à bouger. Comme si mes membres étaient retenus par une certaine force.

-Light, parvins-je à articuler. Light, tu dors, pas vrai ? Tu vas te réveiller, Hein ? Tu vas te réveiller. S'il te plaît, Light, tu vas... Te... Réveiller...

Ma voix se coupe à cause de mes sanglots. J'arrive à peine à lui parler, et étrangement, je ne peux pas croire en mes paroles. J'attrape ses épaules.

-Light, merde, si c'est une blague elle n'est pas drôle ! Hé, Light ! Light ! Bordel, allez, ouvre tes putains d'yeux ! C'est pas comme si t'étais mort après tout ! Mort... Non... Si... C'est ça... T-Tu peux pas mourir... C'est faux, tu peux pas mourir en étant si près du but...

La Boîte [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant