XI - Jour 12

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SEBASTIAN

Cette fois c'est définitif : je ne pourrai pas tuer Light. Vraiment, ça m'embête. J'aurais pu l'exterminer, puis faire de même pour les suivants, mais non. Il a fallu que je tombe amoureux de lui. Dans un sens, je ne regrette pas. J'en suis même heureux. Mon esprit a complètement changé en si peu de temps. Je voulais tuer et sortir, c'est tout ce qui comptait. Ce qui me préoccupe à présent, c'est sa liberté à lui aussi, pas seulement la mienne. C'est lui. Je veux sortir d'ici avec lui, construire un futur à ses côtés, et puis... Autre chose ? Certainement. Pour le moment, je ne sais pas.

-Quand on sortira d'ici, on s'installera ensemble.

-Hein ?

Le châtain me regarde soudainement avec des yeux énormes, les joues un peu rosies. Trop mignon.

-Je dis que quand on sortira d'ici, on s'installera ensemble. Enfin, une fois que tu auras atteint la majorité. On aura une belle maison à nous deux.

-Je n'ai pas les moyens, tente-t-il.

-Moi si.

-C'est pas trop tôt ?

-Non, le temps que tes dix-huit ans arrivent ça ira.

-Mais...

-Light, le coupes-je alors. Tu ne veux pas c'est ça ?

-Non, ce n'est pas ça, c'est juste que...

Il détourne le regard et semble réfléchir au problème. Je soupire et passe une main dans mes cheveux pour les réajuster un peu.

-Si je veux emménager avec toi, il faut que mes parents te connaissent. Ils ne sont pas homophobes, ce n'est pas ça le problème. Mon père s'en ficherait certainement. Mais le rêve de ma mère, c'est que j'aie une femme et des enfants plus tard, tu comprends ? Elle ne le prendrait peut-être pas mal, mais... Je ne veux pas m'éloigner d'elle à cause de ça.

-Moi, dès que je sors, je m'éloigne de mes géniteurs au plus vite.

-Pourquoi ?

-Je les déteste.

-C'est possible de détester ses parents ?

-La preuve. Pour eux, je ne suis même pas leur fils. Je suis un objet, ou un animal qu'on expose pour le montrer aux autres sous son meilleur aspect. Ils sont juste bourrés de fric, c'est le seul mérite qu'ils ont si on peut appeler ça comme ça. Ils voulaient me fiancer à une fille que je ne connais pas pour des histoires d'argent et je ne sais quelles autres conneries. Assis, debout, couché, fais le beau, j'avais juste l'impression d'être leur chien.

-Oh...

J'esquisse tout de même un sourire pour lui faire comprendre que tout va bien car il a l'air de s'inquiéter un peu pour moi. Avant qu'il ne bouge, je pose ma main sur son torse et le fais basculer pour qu'il se retrouve allongé sur le dos. J'ai beaucoup usé de cette technique, mais c'est comme si je redécouvrais le geste. Il s'apprête à répliquer mais je pose mes lèvres sur les siennes pour l'en empêcher. Suite à cela, il laisse échapper un gémissement pas très viril. Je décolle nos visages pour le voir encore plus rouge qu'il ne l'était déjà et ricane.

-Tu as gémis.

-N-Non. Même pas.

-Oh que si.

-C'est que... Je n'ai pas...

-C'est bon. J'aime bien t'entendre de toute façon.

-Explique moi, commence-t-il en rougissant de plus belle. Explique-moi, Sebastian, comment tu fais pour toujours dire et faire des choses embarrassantes sans jamais être embarrassé.

La Boîte [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant