X - Jour 11

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LIGHT

Le torse de Sebastian est collé contre mon dos. Le sol sur lequel nous sommes assis est froid, mais la chaleur naturelle de celui contre qui je suis posé compense. Sa main est sur la mienne. Encore une fois, je trouve cela assez embarrassant, mais à force je finirais par m'y faire. Enfin, si j'ai le temps pour ça, parce que rien ne certifie que nous sortirons d'ici tous les deux.

-Light... Light, tu m'écoutes ?

Je sens les yeux de Sebastian braqués sur moi. Il a l'air d'attendre une réponse à je ne sais quoi puisque je ne l'écoutais pas.

-Désolé, je... J'étais ailleurs. Tu peux répéter.

-Oublie. À quoi tu pensais ?

-Ma famille, mes amis, l'extérieur... Toi...

-Ah, vraiment ?

J'hésite à poser ma question, de peur qu'il me prenne pour un idiot parce que sa réponse sera obligatoirement affirmative. Peut-être qu'il est de nature optimiste ou qu'il fait ça pour essayer de ne pas perdre espoir, mais moi c'est la vérité que je cherche, pas le réconfort.

-Tu crois qu'on arrivera à sortir de là tous les deux ? je demande finalement.

-Évidemment !

Comme je l'avais prédit, sa réponse fût favorable à ses désirs. Il ne réfléchit pas assez.

-Non, pas évidemment, repris-je. Réfléchis. Au dernier rappel, nous étions vingt-huit. Ce qui signifie qu'il faut que dix-huit personnes meurent pour que l'on puisse sortir. Ça ne fait pas longtemps que nous sommes cloîtrés ensembles, mais je pense qu'entre cinq et dix personnes sont mortes depuis, pas plus. Le corps humain ne tient que trois jours sans eau. C'est pour cela que nous ne pouvons pas rester plus de trois jours avec quelqu'un dans la même pièce. Donc, si les trois jours écoulés, nous ne faisons pas partie des dix restants, l'un de nous deux devra forcément mourir.

Je devine que son éternel sourire s'est tout de suite dissipé.

-Alors, il ne nous reste plus qu'à espérer que les autres soient plus efficaces que nous.

Je hoche la tête et relève le menton pour le regarder. Ses sourcils sont légèrement froncés. Il est largement plus grand que moi alors il n'éprouve aucune difficulté pour se pencher au-dessus de moi et embrasser mes lèvres.

-Et ta promesse de sortir, tu en fais quoi ?

-J'aimerai la tenir, mais il y a souvent des choses imprévisibles dans la vie. Bien sûr, je ferais tout pour la réaliser.

-Idiot.

-Je le suis ?

-À peine.

Son sourire vite revenu, je lève les bras et attrape sa nuque pour le tirer vers moi et l'embrasser, chose qu'il ne repousse pas, bien au contraire. Quelques mèches blondes lui appartenant retombent de parts et d'autres autour de nos deux visages. Il y a quelques jours de ça seulement, je pensais que l'amour était une chose inutile. Puis je l'ai rencontré et mon avis a vite changé. Non, tout n'est pas tout rose, loin de là, sachant qu'il est fort possible que nous soyons séparés d'ici très peu de temps. Je ne sais pas vraiment, je crois que j'ai simplement envie de rester avec lui. Toutes ces choses que je peux ressentir dans ma poitrine quand je suis avec lui, toutes les belles histoires que je peux imaginer, mon cœur qui tambourine anormalement fort à l'intérieur de ma cage thoracique. C'est ça, les symptômes de l'éros ? Si c'est le cas, je peux l'affirmer. J'aime Sebastian.

La Boîte [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant