Voyage et arrivée

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Encore une fois, Louise vociféra​ dans sa barbe et se frotta l'œil jusqu'à ce qu'il devienne rouge. Ses cheveux était blonds, tirant presque sur le roux et ses yeux noisette étaient entourés de tâche de rousseur.

J'activais finalement la musique dans mes oreilles et regarda le paysage défiler devant mes yeux. Une demi heure passa sans que je ne m'en rende compte, perdue au plus profond de mes pensées. Quand je me retourna pour observer Louise, je remarqua qu'elle me fixait intensément. Je la regarda dans les yeux à mon tour et elle changea d'expression pour me faire une de ses grimaces dont elle avait le secret. C'était l'un de nos jeux préféré, une sorte de "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette" que l'on faisaient à tout moment de la journée, faisant en sorte de prendre l'autre par surprise. La seule différence avec le jeu d'origine était que la gifle accordée à celui qui avait perdu était interdite depuis le jour où je m'étais retrouvé avec un vilain coquard. J'essayais  donc de ne pas rire quand sa mère se retourna et la regarda.

-Mais qu'est ce que tu fais bon sang?

Louise qui ne l'avait pas remarqué se retourna.

-C'est pas moi c'est Mélina aussi elle me regarde chelou !
Sa mère se mit à rire tout en se remettant droite sur son siège. Après être sûr que Fred, le père de Louise, ne me verrait pas dans le rétroviseur, je présenta mon majeur à la folle qui se trouvais à côté moi.

Elle m'ignora, abandonna la jeu et s'empara de la carte de France posé à côté d'elle.

Elle l'observa pendant environ cinq minutes et s'exclama:

-Papa on va vers Tarare... Ah non... Attends... Saint Étienne ! Nan... Suis la ligne verte! Regarde un panneau vert suis le!

Fred souffla devant son volant.
-Je connais la route Louise... Et heureusement pour nous.

Nous nous arrêtâmes quelques temps après au bord d'un lac. Nous étions au milieu du mois de Mars et le vent froid s'infiltrait sous ma veste. Fred nous prépara des sandwichs que nous commençâmes à engloutir avec appétit. Louise s'approcha doucement du lac en disant.

- Mélina viens voir... Il y a des canards!

Je m'approchais moi aussi en faisant bien attention de ne pas m'écraser dans la petite pente boueuse et dangereusement glissante. Mais dans ma stabilité inexistante, mon pied gauche roula sur une pierre tandis que mon pied droit décida de faire du surf dans la boue. Ma chute ne dura que quelques secondes et je me retrouva la tête la première dans l'eau glacée.

Le rire moqueur de Louise se fit entendre derrière moi tandis que des battements d'ailes m'éclaboussèrent avant de s'envoler histoire de m'humilier un peu plus. Je me relevais dans l'eau qui m'arrivait jusqu'au genoux. Mes vêtements normalement rouges étaient à présent marron et dégoulinants tout comme mes cheveux qui habituellement étaient parsemés de mèches rouges.

- Mais quelle boulette celle-ci, s'exclama Louise entre deux rires tout en me tendant sa main pour m'aider à remonter.

Une fois hors de l'eau, je me mis à grelotter et claquer des dents bruyamment quand tout à coup...

-Mon sandwich! Mon sandwich est tombé à l'eau avec moi! Le désespoir se peignit sur mon visage au même moment où je me rendais compte de cette monstruosité. Je me retournais vers le lac et vit en plein milieu un bout de pain tout ramollit flottant désespérément au grès du courant. Enfin ce qu'il en restait. Des poissons s'agitaient autour avec fureur sans même faire attention à moi.

-Je te promet un jour je t'achèterais un pied et une main droite parce que pour l'instant tu es vraiment gauche! s'esclaffa Louise tout en croquant de grandes parts dans son sandwich juste sous mon nez.

-Et moi en échange je t'offrirais un cerveau car tu as l'air de ne pas remarquer que je meurt de froid!

Les parents de Louise qui étaient occupés à nettoyer les rendements du chien n'avaient rien vu de la scène et la surprise se dessina sur le visage de Marie lorsque celle-ci me vit arriver en marmonnant dans ma barbe.

-Mon Dieu! Mais enfin Mélina que t'es-t-il encore arrivée!?

-Elle s'est vautrée en beauté tu aurais vue sa tête maman! répondit Louise à ma place, toujours hilare.

-Ma pauvre, attends moi ici je vais te chercher un serviette sèche.

Elle disparut dans la voiture tandis que Fred nous rejoignait.

-Je te fait un autre sandwich peut être? me demanda-t-il avec un sourire moqueur à la commissure des lèvres.

-je veux bien s'il te plaît.

Tandis qu'il me préparait un nouveau casse-croute, Marie me donna une serviette et je m'adossa contre la voiture, imitée par Louise.

Mon téléphone sonna dans la voiture. Je le sortit et ouvrit le message qui était affiché

[ De: Dylan]

Vous en êtes où?  Ça va tu ne t'ennuies pas trop sur la route? Le lycée c'est triste sans toi, profites bien, je t'aime"

-Vous êtes à vomir tout les deux y a trop d'amour, me lança Louise que je surpris en train de lire par dessus mon épaule.

-Hé! D'abords je ne te permet pas et ensuite au lieu de me sortir des absurdités pareilles, avoue que tu es juste jalouse, lui répondis-je un sourire en coin.

-Je ne suis pas jalouse... C'est juste que tu as de la chance, dit-elle tout en m'envoyant un clin d'œil. Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble?

Je comptais difficilement sur mes doigts jusqu'à trouver la bonne réponse.

-Huit mois!

-C'est déprimant.

J'envoyai une réponse brève à Dylan et referma mon portable.

Après avoir finit notre repas improvisé, nous repartîmes tranquillement sur la route.

J'allumai encore une fois mon mp3 et "Thinking Out Loud" de Ed Sheeran se mit à chanter doucement dans mes oreilles tel une petite berceuse qui m'endormit en quelque minutes.

Je ne vit donc pas la fin du trajet jusqu'à ce que Louise me secoue tel un prunier.

-Réveille-toi on arrive!

Nous sortîmes de la voiture et je manqua encore une fois de perdre pieds à cause des crampes qui firent leur apparitions dans mes jambes au même moment où je me levais. Nous sortîmes nos sacs et le chien du coffre et nous nous dirigeâmes vers une grande porte en bois violette. Nous montâmes un petit escalier et toquâmes à la première porte qui se présenta à nous.

C'est Alice, la grande sœur de Louise qui nous ouvrit avec un grand sourire.

-Je vous attendais.

Ses cheveux avaient repoussés depuis la dernière fois que je l'avait vue et elle avait refait sa couleur entièrement rouge.

Je l'embrassais chaleureusement après Louise qui ne manqua pas de cacher se joie de voir sa sœur adorée.

Nous vîmes ensuite son copain Luc qui était lui aussi tout sourire.

Nous nous installâmes dans le petit appartement tout en parlant de ce qui s'était passé depuis la dernière fois que nous nous étions vus. Les heures passèrent tranquillement quand vint l'heure de se changer. Je partis dans la salle de bain pour prendre une douche rapide et enfiler mes vêtements cultes: une chemise à carreau rouge avec un jean taille haute et des baskets. Je mis un peu de crayons et de mascara et je fus enfin prête.

J'attendais que Louise et Alice eurent enfin fini de se préparer quand huit heure sonna enfin.




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