Le plan

34 2 2
                                    

Il ne manque vraiment pas d'air celui-ci... me dis-je sentant monter en moi une vague de mauvaise humeur.

Je suivis Mélina qui se dirigeait déjà vers le bâtiment. Quand nous entrâmes dans la salle d'espagnol, cette mauvaise humeur se transforma en colère. Nathanaël avait déjà trouvé sa place sur les chaises du fond et parlait joyeusement avec les trois seules filles de la classes qui détruisaient les bonnes ambiances: Sarah, Éloïse et Clara.

C'était le genre de fille plutôt plastiques qui riaient des autres dans leur coins mais qui n'hésitaient pas à se moquer ouvertement de ceux qu'elle ne pouvaient tout simplement pas encadrer. Je n'ai jamais eue de réel problèmes avec elles mais elles ont le dont de parler et de rire à chaque heures de cours à haute voix sans se demander si elle dérangent quelqu'un. De plus, je ne prendrais pas le risque d'essayer d'être amie avec l'une d'elle, de peur d'être prise pour une pauvre idiote.

Je ne comprenais pas ce qui se disait, mais quand le nouveau s'arrêta de parler, leur huit yeux se plantèrent sur moi et me dévisagèrent.

Soudainement, j'eus l'horrible impression d'être totalement nue. Mes joues s'empourprèrent, je m'assis sur ma chaise, croisa mes bras, les posa sur ma table et y cacha mon visage. Leur rire moqueur atteint mes oreilles et des larmes de rages coulèrent le long de mes joues.

Une main frotta doucement mon dos et je devinais que c'était Mélina en la sentant s'asseoir à côté de moi.

Une fois calmée, je relevais finalement la tête et au même moment, madame Castaño fit son apparition.

-Holà! lui lançais-je avec ma joie habituelle qui servait à cacher mes instants de faiblesse comme celui-ci

-Holà Louise! Ça va? Au fait j'ai reçue la BD que vous avez réaliser toute les trois avec Amélie et Mélina.

-La BD?

-Mais oui, tu sais tu me l'a laissé dans mon casier vendredi, pour vos correspondants roumains. Elle est très jolie je vous félicite les fille vous avez réaliser votre travail à merveille.

-Bah en même temps c'est nous madame on est parfaites.

Elle alla rejoindre son bureau en riant. Moi et Mélina adorions cette prof. Elle est espagnole d'origine et parle avec un accent qui chante dans vos oreilles. A chaque fois que nous la croisons, nous l'appelons d'un geste de la mains tout en criant "Holà" de bon cœur. A chaque fois que nous nous voyons en dehors des cours, nous nous mettons à lui parler comme à une amie et elle est très attentive à ce que nous lui disons.

Elle a aussi une manière très intéressante de nous apprendre sa langue natale en organisant des projets comme un échange avec des jeunes roumains et italiens par le biais d'internet. Nous inventions des histoires et les mettions en scène à l'aide de bande dessinés ce qui m'enchantait tout comme Mélina car le dessin était une secondes nature chez nous.

A l'évidence les cours avec Mme Castaño me mettaient toujours de bonne humeur et je m'amusais à participer le plus possible même si ce que je disais était totalement à côté de la plaque pour mettre une ambiance agréable dans la classe.

Mais cette fois-ci, ce fut les deux heures d'espagnol les plus longues de l'année. J'entendais depuis le fond de la salle des rires étouffées et à plusieurs reprises, notre prof dut s'interrompre pour leur demander de se calmer. Je ne leva pas une seule fois la main et ma tête resta penchée sur mon cahier pendant tout le cour. Je n'avais qu'une envie: m'échapper de cette pièce qui venait de se transformer en salle de torture.

Sans me comprendre moi-même, cette amitié qui semblait se former entre les quatre personnages me tapait déjà sur les nerfs.

Quand la sonnerie retentit enfin, comme à son habitude, Mélina sursauta mais moi je jetais mes affaires dans mon sac sans prendre le temps de les ranger correctement. Je contournais rapidement les tables et sortis de la pièce sans même me demander si la prof nous donnerais des devoirs. Je ne pris même pas le temps d'attendre ma meilleure amie qui prendrais certainement une éternité à ranger ses cahiers comme à son habitude et je me précipitas sur la porte extérieure après avoirs descendu à toute vitesse les escaliers.

Dangereuses véritésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant