Fatigue

22 2 26
                                    

Je dormais profondément quand je sentis que Nathanaël s'agitait à côté de moi. Il ne cessait de se retourner de chaque côtés, les sourcils froncés. Je compris alors qu'il faisait un cauchemar.

Je posa doucement ma main sur son épaule pour le secouer légèrement et sentis la chaleur de son corps à travers son tee-shirt noir. Il était brulant et son vêtement était trempé de sueur.

-Nathanaël?

Pas de réponse.

-Nath, dis-je en intensifiant ma voix.

Toujours aucune réaction mis à part des gestes brusque de la tête qui me signifiait qu'il cauchemardait toujours.

-Nath réveille toi!

-NON! s'écria-t-il en se relevant tout à coup, me laissant à peine le temps d'esquiver pour empêcher que nos fronts se rencontrent brutalement.

-Hé Nath ce n'est que moi c'est Louise, chuchotais-je en me postant devant lui afin qu'il voit suffisamment mon visage dans le noir de la pièce.

Je voyais légèrement le vert pomme de ses yeux qui cherchaient une menace inconnue autour de lui. Enfin il se calma et son regard se perdit dans le mien pendant quelque secondes. Alors, des larmes coulèrent le long de ses joues et il cacha son visage dans ses mains en pleurant sans pouvoir s'arrêter. Son chagrin était si profond qu'il gémissait de douleur. Je le pris dans mes bras, commença à le bercer et j'eus cette étrange impression de consoler un enfant.

-Je... Je ne voulais pas... Je ne voulais pas Louise, dit-il entre deux sanglots.

-Chuuuut, ça va aller, ce n'était qu'un cauchemar.

-Non... Tu ne comprends pas...

-Je ne comprends pas quoi? demandais-je en allumant la lampe de chevet avant de le reprendre dans mes bras.

-Je ne voulais pas... Je ne voulais pas le tuer...

Je pris son visage entre mes main, tentant vainement d'essuyer ses larmes qui coulaient à flot.

-Hé là ça va aller ce n'était qu'un mauvais rêve ce n'est pas la réalité tu n'as tué personne Nath.

-Si Louise... Je vois toujours son visage... quand je ferme les yeux... ses yeux vides... qui me fixent...

Les larmes commençaient enfin à se tarir tandis que moi, je n'arrivais tout simplement pas à croire ce qu'il me racontait, tentant de me persuader qu'il faisait tout simplement une crise d'angoisse à cause un mauvais rêve.

Il se libéra de mon emprise, posa les pieds au sol et appuya la paume de ses mains contre ses paupières closes comme pour effacer les images qui le noyait dans ses émotions.

-Nathanaël qu'est-ce que...

-Je dois prendre une douche, me coupa-t-il sans une once de tremblement dans la voix comme si rien ne s'était passé.

Mais ses yeux rougis le trahissait tout comme sa mine totalement déconfite. Il se leva sans que je puise lui poser la question qui me brulait les lèvres et sortit de la chambre.

Je resta assise là pendant un quart d'heure en me demandant ce qu'il venait de se passer. Pourquoi avait-il dit qu'il avait tué quelqu'un? Si c'était vrai alors qui? Sélivéni? Cela voulait-il dire que tout était terminé? Mais dans ce cas pourquoi était-il ici et pas aux côté de sa sœur qu'il viendrait tout juste de retrouver? Et si c'était quelqu'un d'autre alors qui? Et pourquoi?

Des centaines de questions affluaient comme un incendie impossible à éteindre et qui prenait de plus en plus d'ampleur dans mon esprit.

Il reparut enfin dans la chambre le visage plus fermé que jamais. Il avait changé de pantalon mais avait certainement oublié de prendre un tee-shirt puisqu'il n'en portait pas et se mit à fouiller silencieusement dans son sac à dos.

Dangereuses véritésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant