La vérité

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Louise

-Maintenant, accroches toi bien car c'est une longue histoire... commença Nathanaël. Quand j'étais petit, mon père vivait toujours avec nous. J'étais jeune et comme tout enfant, c'était mon héro. Puis un jour, il a disparu et beaucoup de choses nous sont arrivés. Ma mère a donc dût me révéler la vérité. Mon père ne travaillait pas dans des associations pour les enfants malades comme il le disait... Bien au contraire. Il travaillait en tant que "sous-chef" ou second si tu préfère, pour un certain Yann Sélivéni doté qu'une immense fortune - et qui était un des plus grands magouilleurs qui puisse exister. Cet homme escroquait de nombreuses célébrités, était le gérant d'un grand réseau de trafic de drogue et engageait des mécréants pour kidnapper des femmes afin de les vendre en tant qu'esclave dans d'autres pays. En gros, tout ce qu'il y a de plus illégal et interdit par la lois. Une fois, la police de la région les a débusqués mais elle n'a jamais rien fait car leur chef s'est finalement fait corrompre grâce à une très belle somme d'agent. En tant que second, mon père était au courant de tout ce trafique et assistait même aux transactions les plus importantes. C'est seulement grâce à cet ignoble travail qu'il a pu ramener toute notre fortune à la maison, mais il n'avait pas l'air d'avoir de problème de conscience et paraissait même se plaire dans ce domaine. Tu seras donc d'accord avec moi si je te dis que mon père était une belle enflure étant donné qu'il cautionnait toute ces horreurs mais que en plus de ça, les trois quarts des idées de Sélivéni venaient de lui. Mais un jour, un échange s'est mal déroulé et mon père a été découvert. A cause de l'erreur de calcul qu'il avait faite, il s'était mis en danger lui mais aussi toute la boîte de son patron et donc tout ceux qui y travaillaient. Sélivéni a finalement réussi à faire étouffer l'affaire mais il était soudain insatisfait de son second et a commencé à le menacer. Mon père s'est alors lâchement enfuis du jour au lendemain après avoir tout révélé à ma mère. Il est partis avec la moitié de notre argent mais ça nous laissait quand même largement assez pour vivre. Deux jours après, ma mère, ma sœur et moi même nous sommes fait agressés par un des hommes de l'ancien patron de mon père...

-Je ne savais pas que tu avais une sœur... lui dis-je avant de me rendre compte que je l'avais coupé dans son récit.

Il hocha la tête et pendant une fraction de seconde je crus apercevoir un légère tristesse dans le fond de ses yeux. Mais ce fut tellement rapide que je me demanda si ce n'était pas les miens qui me jouaient des tours.

-Un homme nous a agressé, repris-t-il, et ma mère... (Il prit une profonde inspiration). Ma mère l'a tué avec un révolver que mon père lui avait laissé. C'était horrible... J'étais très jeune mais l'image de ce corps sans vie gisant dans une mare de sang et affublé d'un trou au milieu du front restera gravé dans ma mémoire à tout jamais.

Il s'arrêta quelque instants, le regard dans le vague, voyant des scènes que je ne pouvais qu'imaginer.

Il sursauta et ses yeux redevinrent aussi perçant qu'auparavant et se plantèrent dans les miens.

-Ma mère se doutait bien que Sélivéni voulait nous faire capturer pour nous faire parler ou alors pour pouvoir faire du chantage à mon père et qu'il revienne dans la société. Mais elle savait aussi qu'il pouvait nous torturer autant qu'il le désirait, mon père ne reviendrait pas. Il était bien trop lâche et seul sa propre vie comptait à ses yeux. Nous avons donc fuis le pays avec l'argent qu'il nous restait. De nombreuses années on passé sans que rien ne se passe. Nous n'avons jamais eu de nouvelles de mon père et aujourd'hui encore je ne sais même pas si il est toujours en vie. Je me suis vite dirigé vers la musique qui m'attirait comme un aimant et me permettait d'étouffer ma douleur d'enfant qui avait perdu son père et l'homme qu'il admirait plus que tout. Pendant plusieurs années, j'ai pris des cours de guitare, de piano et de chant. Puis j'ai vite abandonné ces deux instruments pour privilégier la chorale de haut niveau dans laquelle je m'étais inscrit. Puis au fur et à mesure, j'ai appris à composer et depuis deux ans maintenant je fais les premières parties de certains artistes peu connu. Du coup tu dois imaginer que quand j'ai reçu l'invitation de faire celle de Lindsey Stirling j'étais comme un fou. C'était une grande chance car je n'avais encore jamais travaillé avec une artiste aussi renommée. Mais quand ma mère a découvert que c'était en France, elle a tout d'abord refusé. Elle disais que c'était trop dangereux et que nous ne devions prendre aucun risque. Mais moi, excité par l'offre qui venait de se présenter à moi, j'ai réussi à la convaincre de partir en lui expliquant que c'était une des plus grande chance de ma vie et de ma carrière et que de toute façon, depuis tout ce temps, Sélivéni nous avait sans aucun doute oublié. Nous n'étions pas assez important pour qu'il garde sa rancœur pendant tant d'années. Mes arguments tenaient même assez bien la route pour qu'elle décide que nous retournions vivre ici et nous avions tout programmés à l'avance. Ce qui explique le fait que j'étais déjà au lycée à mon quatrième jours en France. Aujourd'hui, je ferais n'importe quoi pour que ma mère soit resté sur sa première décision ce jour là. Le soir du concert, quand je suis retourné dans ma loge après ma prestation, elle m'attendait là, en larme. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'elle faisait ici puisqu'elle avait pris la décision de rester à la maison avec ma sœur et de faire une "soirée entre fille". Je l'ai d'abord prise dans mes bras en lui demandant ce qu'il se passait mais elle n'arrivait pas à me répondre. Puis remarquant que ma sœur n'était pas là, je lui avait demandé l'explication de son absence. Elle avait mis au moins dix bonne minutes pour se calmer enfin. Puis elle m'a expliqué qu'Elizabeth... (Un sanglot le coupa dans sa phrase)... Elizabeth s'était faite enlevé. Il avait suffit de cinq minutes, le temps que ma mère aille leur chercher des boissons dans la cuisine pour qu'elle disparaisse. (A présent, de chaudes larmes coulaient le long de ses joues.) Il y avait juste un bout de papier à la place qu'elle avait occupé auparavant sur le canapé. Ce papier disait qu'ils voulaient qu'on leur dévoile la cachette de mon père en échange d'Elizabeth. Et pour enlever toute place au doute, c'était signé 'Y.S"... Yann Sélivéni.

Dangereuses véritésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant