Confession

37 2 21
                                    

La voix masculine qui nous interpelait venait de derrière moi. Je me retourna pour voir si cette voix appartenait bien à la personne que je pensais.

Mes yeux se posèrent sur Nathanaël qui portait un jogging noir et un débardeur gris. Il agitait sa main pour nous faire signe tout en affichant un large sourire qui nous laissait voir sa parfaite dentition.

-Qu'est-ce que tu fais là? demandais-je une fois qu'il fut arrivé à notre hauteur.

-Bonjours Louise, moi aussi je suis heureux de te voir. Je vais très bien merci. Et toi?

Cette effronterie soudaine glissa sur moi sans même me heurter et je ne chercha même pas à rattraper mon manque de politesse.

-Salut Nath! Excuse la, ça fait trois jours que nous ne sommes pas sorties donc elle est un peu sur les nerfs. Je savais pas que tu vivais ici! répondit Mélina à ma place.

-Je ne vis pas ici.

-Comment ça se fait que tu vienne dans ce parc? Tu es accompagné? demanda ma meilleure amie tout en regardant aux alentours, guettant un nouvel arrivant surprise.

L'idée de revoir la blonde qui était accrochée à son bras pendant la fête resurgit en moi tel un mauvais souvenir dont je ne voulais pas me rappeler.

-En fait, Louise m'a dit que vous partiez au parc. J'avais déjà été mis au courant que tu vivais ici par Amélie - tu sais que quand elle commence à parler on ne l'arrête plus - et je sais que c'est le seul parc du village... Du coup me voilà!

-Et on peut savoir pourquoi tu tenais tant à venir nous voir? demandais-je sur un ton plus froid que je ne l'aurais voulu.

-J'aurais aimer dire que je venais juste pour avoir des explications à propos de la petite révélation que tu m'as faite Samedi soir mais en réalité, ma raison première est que je n'ai vu personne depuis cette soirée et je déteste rester seul pendant plus de deux jours. Alors j'ai sauter sur l'occasion.

A l'allusion de la fête, mes joues prirent feu.

-Tu fais ce que tu veux mais nous on est pas venues ici pour papoter comme des pies, Lui répondis-je tout en faisant mine de me recoiffer pour cacher mon visage pourpre de mes cheveux.

-Ça dérange si je cours avec vous? demanda-t-il.

Je m'apprêtais à le renvoyer balader mais Mélina me devança.

-Pas de souci... Après tout plus on est de fous plus on ris non?

J'allais lui lancer un regard qui l'aurais fusillé sur place si ça avait été possible mais le sourire qui s'affichait sur son visage me stoppa net dans mon élan. Ses yeux étaient pétillants et je compris que le désespoir qui l'accablait quelque instants plus tôt s'était envolé pour la seule raison qu'elle s'était remise à la chasse aux infos.

-Dans ce cas, sois tu nous suis sois tu cours tout seul. Nous on ne t'attends pas, répliquais-je en soufflant.

-C'est vous qui risquez d'être à la traine, me lança-t-il avec un clin d'œil.

Encore une fois, je ne pris pas la peine de répondre.

-Prête? demandais-je à Mélina qui trépignait déjà d'impatience.

Elle acquiesça de la tête, je mis mon chronomètre en marche et notre course commença. Il se trouva que nous courrions tout les trois à la même allure ce qui nous permis de ne pas nous arrêter trop souvent pour s'attendre les uns les autres. Seule Mélina au bout d'un certain temps commença à être un peu à la traine et à souffler comme un bœuf. Épuisée, au bout d'une demi-heure elle demanda à ce que nous fassions une petite pause, le temps qu'elle récupère. J'étais moi même essoufflée mais quand je me tourna vers Nathanaël, je fus étonnée de constater qu'il avait l'air de faire une petite balade de santé. Il ne transpirait pas, il ne soufflait pas et courrait encore légèrement sur place en nous attendant. Seul ses joues légèrement rouges pouvaient laisser deviner l'effort qu'il faisait.

Dangereuses véritésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant