~ 2010 ~
La fête battait son plein. Enfants, adultes et retraités s'amusaient et dansaient au rythme de chansons d'époques différentes. Le buffet se vidait, puis se remplissait tel l'accordéon qui pousse une mélodie envoûtante et rythmée.
Les gens riaient, hurlaient, s'agitaient dans tous les sens, un véritable ballet de joie et de désordre.Et puis il y avait Julie, fille du nouveau maire du village, adossée au mur du fond, muette, au visage impassible. Cette fête du réveillon du nouvel an n'était certainement pas appropriée à sa personnalité discrète, amoureuse du silence et de la solitude.
Les 15 réveillons précédents elle les avait passés avec deux amies dans sa chambre avec un bon film et du popcorn. Et cela lui suffisait. Peu la contentait et trop la répugnait. Mais maintenant son père était maire d'un village où ils se devaient d'assister aux fêtes. Cela ne réjouissait pas Julie, loin de là.De tous ces gens, elle n'en connaissait aucun. Aucun ami, aucune connaissance, personne avec qui elle pouvait soulager sa solitude. Personne n'était de son âge, il n'y avait aucun ami potentiel.
Certains enfants s'arrêtaient de temps en temps devant elle, la dévisagaient, et puis repartaient comme si de rien était. Elle ne s'intéressait à personne et personne ne s'intéressait à elle. Cela convenait pour le moment à sa nature timide.
Pendant qu'elle décryptait chaque mouvement d'une dame d'un âge peu adapté à ce genre de pratique, elle n'apercevait pas le maire, son père, se faufiler à travers la foule afin de l'atteindre. Elle sursauta quand il posa sa main sur son épaule.
- Julie, viens danser, les villageois sont très gentils et amusants, ils vont te plaire.
Le maire tira sa fille sur la piste de danse. Julia traîna, essaya de résister mais son père était bien trop décidé à socialiser sa fille. Il l'emmena jusqu'à un groupe de danseur qui accueillirent Julie avec un grand sourire. Celle-ci essaya de leur rendre leur gentillesse sans trop de succès.
Ils n'étaient pas de son âge, trop jeunes pour deux et trop vieux pour trois. Ils n'avaient pas le même langage, les mêmes manières, les mêmes centres d'intérêt. Ce n'est pas qu'elle ne les aimait pas, elle ne les haïssait pas, non, elle ne leur portait juste aucun intérêt, c'est tout. Alors, malgré la sympathie qu'elle leur portait et celle qu'ils lui portaient, leur entretien se termina rapidement et Julie en profita pour s'éclipser, discrètement, comme à son habitude.
Son père ne la vit pas sortir de la salle et elle parvint jusqu'au terrain de tennis sans aucun problème. L'endroit lui était inconnu et elle le découvrit plongé dans la pénombre, mystérieux.
C'était le mois de décembre et dans deux heure celui de janvier allait montrer le bout de son nez gelé. En ces jours glacés, vêtue d'une robe légère, Julie frissonnait à chaque brise qui dansait près d'elle. Elle distinguait difficilement des bancs qui longaient le terrain et décida de s'y installer jusqu'à minuit, au calme, sans personne pour la déranger.
Dans sa savoureuse solitude, elle observait la lune. L'astre luisant la passionnait, attirait son regard sans aucune difficulté.
- Je peux ? résonna une voix non loin de Julie.
Elle se retourna, subitement, ses sens aux aguets. Elle ne connaissait pas les intentions de l'inconnu. Étaient-elles bonnes? Étaient-elles malintentionnées ? Comment pouvait-elle le savoir? Elle resta prudente, interdite, prête à frapper à l'endroit propice à une immobilisation de l'agresseur et à s'enfuir le plus rapidement possible.
Elle commença à regretter d'être sortie. Ses membres se crispaient sous l'angoisse et le froid et ainsi elle sentait l'ampleur de ses mouvement radicalement réduits

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N O U V E L L E S
Short StoryUn recueil de nouvelles, tout ce qu'il y a de plus simple... Chacune d'entre elles est indépendante. Sinon j'y met aussi les sujets d'invention que j'écris pour le lycée, allez, bonne lecture!