Sujet d'invention 2

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À ce moment là, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire "c'était obligé"

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À ce moment là, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire "c'était obligé". Rochas ne voulait pas lâcher l'affaire, il ne lâchait pas la France. Son effort était voué à l'échec.

Nous avions perdu, c'était une évidence. Mais le soldat n'y croyait pas, il s'y refusait. Capituler était pour lui une inimaginable possibilité. Et cela lui a coûté la vie.

Je n'ai pas ressenti de peine à ce moment là, pas tout de suite. Je n'ai compris que plus tard: il ne devait voir que cette issue, la mort. Quand un homme est si obstiné, obsédé par une idée, il refuse de l'abandonner, alors il fait tout son possible pour accomplir ses objectifs.

Le sien, c'était de gagner, de ne pas capituler, de ne surtout pas perdre, de ne pas laisser les Prusses obtenir la France. Son objectif était impossible à atteindre, obligatoirement mortel, mais il préférait essayer, rester aveugle jusqu'au moment où la mort le ramènerait brutalement à la réalité, les yeux ouverts.

Il avait préféré tenter plutôt que de s'avouer vaincu. Je ne le comprenais pas au début mais à présent je vois la noblesse, le respectable patriotisme de son geste. Bien évidemment il aurait pu faire comme moi, se cacher, sombrer dans la lâcheté, et cela lui aurait permis de rester en vie. Mais aurait-il pu vivre dans la défaite, aurait-il eu une existence qui valait la peine en sachant qu'il n'avait pas défendu sa patrie jusqu'au bout? Je ne pense pas.

Je me torture l'esprit à trouver une explication à son geste pour renier ce que j'ai ressenti à ce moment là: de l'étonnement. Oui. Pas de la peur, pas de la frayeur, pas d'angoisse, de l'étonnement. J'étais obnubilé par ce que Rochas faisait, par l'imprudence dont il faisait preuve à ce moment précis. Cela ne me semblait pas réel.

Je n'ai pas pensé à l'héroïsme qu'il incarnait, j'ai pensé à la stupidité. Je n'en suis pas particulièrement fier. Mais cet homme était dressé, à découvert, prêt à recevoir les balles, j'oserais même dire qu'il les attendait. Je me rappelle lui avoir faiblement hurlé de se ranger mais il ne m'avait pas entendu et je n'ai pas réessayé, étant trop occupé à contempler ce spectacle absurde.

À ce moment là, je me disais "il va mourir, c'est inévitable" mais je ne faisais rien. J'en avais vu, des décès, cela n'en aurait fait qu'un de plus avant la fin de la guerre. Alors à cet instant précis, je ne faisais qu'observer la plus inutile et la plus stupide des morts auxquelles j'avais assisté. Un homme, qui semblait fou, se tenait, prêt à défendre son pays alors que la situation était certainement désespérée.

Tout me semblait tant irréel, sur le moment, je ne réalisais pas que Rochas agissait véritablement de la sorte. Ce combat était voué à l'échec, le comportement ordinaire était de se cacher pour espérer survivre mais le soldat patriote ne s'y pliait pas, il niait, il espérait encore gagner. C'était une mort inutile. Ce combat était voué à l'échec.

Je me demande si, au fond de son âme, il savait que tout était perdu. Peut-être, je ne le saurai jamais. Mais cela m'avait semblé évident. Les assaillant nous avaient vaincus avant de nous avoir tués. On avait eut beau s'y opposer, au bout d'un moment, les balles nous rattrapaient, elles nous fauchaient. Il fallait s'y résoudre: nous avions perdu. Rochas semblait fou, au milieu de cet enfer, y croire encore, quelle idiotie.

Être soldat, une preuve de patriotisme on nous disait. Mais ils avaient omis de dire que nous avions une chance sur deux de se trouver du mauvais côté du combat, celui où on nous laisserait dans la boucherie et la barbarie. Rochas se croyais encore du côté des bouchers et des barbares "Courage, mes enfants, la victoire est là-bas". Lui seul y croyait. Nous savions pourtant tous que nous étions piégés dans l'abattoir, je le savais, et je ne pouvais m'échapper, alors je l'ai accepté, je me suis rendu à l'évidence de cet emprisonnement et je ne bougeais pas, j'attendais que ma peine soit purgée, j'attendais que l'on vienne me libérer, je ne pouvais plus rien pour sauver ma peau à part me tenir tranquille et attendre.

Rochas cherchait un moyen désespéré de s'échapper. Mais il n'en avait qu'un, le seul qui l'a libéré à jamais de cette guerre: la mort.

J'ai besoin de votre avis: est-ce que ça respecte le sujet? Si oui est-ce que c'est bien? Parce que je ne suis pas DU TOUT sûre que cela respecte ce qui est demandé

Merci pour vos futurs commentaires, M.

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