come find me | jungkook.

Chapitre n°12

Los Angeles — Aly'

Consciente d'être en pleine crise d'inconscience, j'essayai de me rapprocher du salon. J'avais les yeux mi-clos, mes pieds refusaient de bouger du milieu du couloir et mon esprit obstruait toute pensée rationnelle de l'alimenter. En gros, j'étais complètement paumée. Je n'avais toujours pas compris pourquoi je faisais ce genre de crises, sûrement un truc lié à mon adolescence. En tout cas, j'avais sérieusement besoin de me trouver un traitement.

– Aly' ?

Je me retournai machinalement et mes yeux rencontrèrent immédiatement le noir énigmatique des iris de Jungkook. Il était tellement beau dans ce t-shirt blanc presque transparent. Bon sang je donnerai tout pour qu'il s'habille comme ça chaque jour, on aurait dit un ange tout droit tombé du ciel. Qu'est-ce que j'aimerais le lui enlever pour enfin avoir le plaisir de caresser son corps de rêve.

Tu divagues.

Cette idée était tentante. Très tentante. Il allait finir par me rendre dingue. Il était l'image même de la tentation. Un visage angélique sur un corps d'apollon. Une incarnation diabolique de la virilité. Une pureté sans pareille que j'avais envie d'embrasser pour le restant de mes jours.

– Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, coupant court à mes pensées.

Attendez, il vient encore de m'appeler Aly' ou je rêve ?

Appuyé contre le mur du couloir, il m'observa sans comprendre. J'aurais apprécié qu'une réponse concrète se forme autour de mes lèvres, mais la seule chose que je lui offris fut un bref haussement d'épaules. Je n'étais pas vraiment apte à parler et j'espérais qu'il s'en rendrait compte sans me poser tout un tas de questions inutiles. Je n'aurais pas pu y répondre, de toute façon.

Ses iris me scannèrent fugacement et il alla s'assoir sur l'une des chaises hautes du comptoir tandis que je mordais ma lèvre inférieure.

J'aimerais qu'il s'occupe de moi plutôt que de me laisser comme une idiote sur le passage. J'aimerais qu'il me rassure et me réconforte, qu'il me dise que je n'aurais plus à me faire soigner par des médecins de l'équipe. Mais il n'en fit rien.

– J'avais prévu de courir ce matin, lança-t-il finalement, mais...

La main que j'avais apporté à mes cheveux dans l'espoir de leur redonner une forme décente retomba mollement le long de mon corps. Ma respiration se coupa.

– ...mes intentions ont changé.

Je restai figée, les yeux écartés, alors qu'il me regardait de la tête aux pieds, l'air désinvolte.

– Tu comptes rester ici toute la journée ?

En grimaçant, j'avançai de quelques pas et m'assis en face de lui. Sa remarque aussi normale que sarcastique avait au moins eu le don de me tirer de ma transe.

– Alors ? Quand est-ce que tu vas me dire ce qu'il t'arrive ?

Je soupirai en lui lançant un regard en coin.

– Quand je le saurai.

J'attrapai le verre qu'il me tendait d'une main et y versai l'eau de l'autre. Pour être honnête, sa présence ne me dérangeait pas plus que ça, malgré le malaise flagrant qui régnait entre nous. Par ailleurs je ne comprenais pas celui-ci. À mes souvenirs, il ne s'était rien passé qui aurait pu susciter une telle confusion entre nous ; et comme j'étais plutôt franche et surtout encore d'humeur irréfléchie, je m'autorisais le vice de lui poser la question.

– C'est à cause de Daniel ? m'aventurai-je.

Il s'étouffa presque avec son eau.
Apparemment, il ne s'attendait pas à ce que j'ouvre ma bouche pour être aussi directe.