Chapitre 12 : Legilimancie

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« - Bonjour, Mr Potter, fit Mme Pomfresh, le lendemain, en lui apportant du jus de citrouille et une potion. Vous avez bien dormi ?

- Oui, mentit Harry d'une voix blanche.

- Vous n'avez pas bonne mine, s'inquiéta l'infirmière en lui tendant un verre rempli d'une substance étrange. Le choc, sûrement. »

Harry tourna lentement la tête et croisa son reflet dans le miroir de chevet. Ses yeux, en plus d'être rouges et gonflés, étaient accompagnés de profondes cernes violettes ; pour couronner le tout, il était d'une pâleur incroyable. Il but le verre d'une traite –dont le goût était abominable- et le posa sur sa table.

« - Quand pourrai-je sortir ? », demanda le Gryffondor avec difficulté.

Il avait l'impression que quelqu'un d'autre parlait tant il ne reconnaissait pas sa propre voix.

« - Tout dépend de votre état, répondit-elle gravement. Comment vous sentez-vous ?

- Très bien. »

Il ignorait qu'il possédait cette capacité à mentir aussi facilement.

« - Vous n'avez pas l'air, insista Pomfresh d'un air suspicieux.

- C'est le choc, tel que vous l'avez dit, répliqua Harry sans sourire. Je me sens apte à aller en cours.

- Quel cours avez-vous ?

- Je... »

Harry s'apprêta à répondre, mais réalisa quel cours il avait. Botanique. Avec les Serpentards. Le cours où Drago Malefoy avait voulu le rendre jaloux. Parce qu'il l'aimait.

« - Mr Potter ! », s'écria l'infirmière en accourant le redresser.

Harry avait vomi à côté de son lit après avoir senti son estomac se soulever.

« - Evanesco, lança Pomfresh en désignant le sol de sa baguette. Pas de cours pour vous ce matin, Mr Potter. »

Il hocha la tête et se prépara à maintenir les larmes qu'il sentait arriver, mais ses yeux demeuraient secs. Sans doute avait-il trop pleuré cette nuit, nuit dans laquelle il avait constamment gardé les yeux ouverts et ne s'était pas endormi une seule seconde, incapable de voir l'heure sur le réveil étant donné sa vue brouillée. Il ne devait plus lui rester d'eau. Tandis qu'il buvait une deuxième potion au goût âcre, il se demanda avec horreur comment allait-il faire pour aller en cours avec les Serpentards.

Il n'avait pas pensé au fait qu'il allait croiser le blond tous les jours, dans un silence de mort et une souffrance absolue. Et outre le fait qu'il allait devoir se forcer à résister à la tentation de regarder Drago pendant leurs cours partagés, chacun de ceux-ci allait lui rappeler un souvenir. En botanique, c'était cette affaire de jalousie ; en potions, quand Drago avait pris sa défense et qu'après, ils avaient failli partager leur premier baiser ; en métamorphose, là où ils s'étaient embrassés pour la première fois...

Il ne fallait pas y penser. Rester le temps qu'il fallait à l'infirmerie, s'en aller et reprendre une vie normale. Foutaises. Il savait pertinemment qu'il ne reprendrait jamais un cours de vie normal ; pas dans le sens où sa vie n'avait jamais été banale –il fallait l'avouer, mais dans le sens où il s'était passé tellement de choses en 4 mois que c'était impossible d'en revenir inchangé.

« - Pourquoi t'es là ? »

Il eut d'abord l'impression qu'il devenait fou et que sa propre conscience lui demandait ce qu'il avait bien pu demander aux Dieux (auxquels il ne croyait même pas) pour exister, mais se rendit compte que la voix venait du lit du Serdaigle, qui n'avait toujours pas bougé. Il était couvert de pansements partout et semblait s'ennuyer.

L'argent est une couleur hypnotisanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant