Chapitre 16 : Le bal de Noël

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« - Désolé, Harry !,s'excusa Neville alors qu'il se précipitait hors de la salle de classe.

- Pas grave », répondit vaguement l'intéressé en massant l'épaule qui venait d'être presque arrachée contre la porte.

On y était, le jour du bal –ou le Jour J, comme disaient certains- et la dernière heure de cours de la journée venait enfin de s'achever. Beaucoup, comme Lavande ou Parvati, n'avaient pu tenir sur leur chaise sans trépigner à tout bout de champ, même sans la moindre mention de la soirée dansante ;quelques uns, comme Neville, s'étaient peu manifestés durant la journée mais avaient quasiment déraciné leur chaise au moment précis ou la dernière sonnerie avait retenti ; enfin, de rares élèves tels qu'Hermione avaient passé la journée à lever les yeux au ciel –sans pour autant cesser de se ronger un ongle. Quant à Harry, il faisait partie de ces gens stressés qui ne disaient rien mais pensaient beaucoup. Il ignorait qui d'autre était dans ce cas-là, mais il n'était très sûrement pas le seul à être partagé entre la hâte et la peur.

Concernant Drago, il ne l'avait pas vu depuis le cours de potions (la dernière heure de la matinée).Harry avait espéré en discuter avec lui et de prévoir un rendez-vous d'Avant-Bal, mais le blond avait été formel :

« - On ne se reverra pas avant la Grande Entrée, avait-il annoncé d'un air solennel.

- Môôôh, mais c'est qu'il se croit à un mariage ! », s'était moqué Harry en réponse, la bouche en cœur et une furieuse envie de rire.

Suite à quoi le Serpentard lui avait frappé le crâne avec son livre de potions en mugissant des insanités telles que « Abruti sans classe ni panache »« Briseur de mythe » ou « Vieux polochon refoulé »-que personne n'avait entendues puisqu'ils étaient tous partis à la Grande Salle.

Il avait néanmoins respecté le choix,d'apparence un peu niais, du Serpentard : Harry savait, ou du moins pensait avoir deviné que ce souhait était une excuse pour réfléchir et se préparer mentalement seul. Il pouvait le comprendre dans la mesure où il en avait lui-même besoin.

« - Que la folie commence, soupira soudainement Ron, interrompant les pensées du brun.

- C'est bien apocalyptique, comme réflexion, fit-il en haussant un sourcil perplexe. C'est pas non plus la Troisième Guerre mondiale.

- Hermione a les nerfs à fleur de peau–ou un truc du style, je sais plus trop c'est quoi comme expression. J'ai cru qu'elle allait m'arracher le bras quand j'ai écrasé sa plume du coude sans faire gaffe.

- Bah, répondit Harry en un haussement d'épaules indifférent. Elle est juste légèrement nerveuse aujourd'hui. Et de toute manière, elle t'en veut toujours.

- Elle est où, d'ailleurs ?,demanda le rouquin en remarquant que leur meilleure amie avait disparu.

- Allée se préparer, je pense, répondit-t-il avec justesse, comme en 4ème année.

- Mais c'est dans longtemps !,s'écria-t-il.

- Ça lui prend longtemps pour se préparer. A ce propos, fit Harry avec un sourire, tu vas remettre ta sublime tenue de soirée ?

- Heureusement que non, souffla Ron avec soulagement. J'ai celle que Fred et George m'ont offerte.

- Je suis sûr que tout le monde regrettera les froufrous de l'ancienne, rit-il. Elle t'allait si bien.

- C'est ça, fous-toi de moi »,rétorqua son meilleur ami en lui tapant le bras.

Harry sourit et replaça son sac sur son épaule. La neige tombait en grande quantité, ce jour-là ; l'ambiance de Noël, renforcée par les nombreuses décorations qui ornaient un peu partout le château, ne faisait que s'intensifier.

L'argent est une couleur hypnotisanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant