Hogwarts Is My Home

Une nuit mouvementée

Élisabeth s'allonge. Elle ferme yeux, se remémore sa première journée à Poudlard.
D'abord, elle s'est levée. Tout à fait normal. Les premiers cours, le repas. Les premiers temps libres dans le Parc. Ce qu'elle a préféré, c'est le cours de potions. Elle avait déjà lu quelques livres sur le sujet auparavant. De plus, il est nécessaire de former des groupes de trois, donc elle s'est retrouvée avec Cathy et Edward, au détriment de Dolorès qui n'a pas manqué de le lui reprocher.

-ROOOOSEEEE!!!

Cette dernière entre subitement dans le dortoir, ruinant les oreilles D'Élisabeth. Elle se redresse en soupirant et donne une friandise à son chat qui lui saute dessus.

-Tu n'étais vraiment pas obligée de t'égosiller...

-On a été voir le couché du soleil, Rose. T'aurais dû être là...

-Mon nom est Rosenberg. Mais Élisabeth est le prénom que mes parents m'ont donné. Appelez-moi Elisabeth, s'il-vous-plaît...

Emma et Dolorès gloussent. Pourquoi elle parle comme ça, celle là? Elle se prend pour une princesse?

-Désolée, reprend-elle, c'est juste que...

-Quoi??!QUOI???

-Non. Rien.

Les deux apprenties sorcières sont frustrées. Elles insistent quelques minutes pour faire céder la jeune fille.

-J'ai juste...été blessée, tout à l'heure.

-Où??Comment??

-Non, Emma...Je veux dire...ce midi dans les couloirs, avec le garçon... Je ne veux pas passer pour quelqu'un de mauvais, et je veux pas faire passer ma maison pour telle.

-Rahh...T'inquiète...tu va survivre!

-Tais-toi, Dolorès. Bon. Je veux son nom.

Élisabeth hésite. Mais elle se force face au regard insistant D'Emma.

-J...Jack. Jack Beck. Gryffondor, première année.

Alors elle ressentit quelque chose d' extrêmement puissant: de la colère. Même plus, presque de la haine. Ce garçon haut comme trois pommes l'avait humilié, s'était moqué d'elle, l'a brusqué. Son visage se tord et l'on peut clairement percevoir le fond de ses pensées. Elle veut se venger. Elle va se venger. Ce pauvre type va le regretter.

-O'Neil! En quoi son nom t'intéresse ?

-Sanders a raison. Ne le touche pas.

Finalement... Quelque chose l'en empêche. Elle a pourtant de bonnes idées, des petits sorts bien méchants mais assez marrants. Mais non, elle change soudainement d'attitude. Elle n'a pas le coeur a faire subir des choses affreuses à ce garçon. Dépitée, elle rabat la couverture de son lit sans un mot. Elle n'écoute pas le débat animé entre les deux jeunes filles. Lorsqu'elles tombent en désaccord une dizaine de minutes plus tard, elles remarquent Qu'Élisabeth est endormie -du moins elle fait semblant, car elle trouve leur problèmes inintéressants-
Accio le chat saute sur le lit et viens se recroqueviller contre le ventre de sa maîtresse. Son ronronnement apaise quelques peu l' Allemande. Elle vient poser sa main délicatement sur la tête de l'animal. Alors les piaillements de ses amies cessent enfin.
Élisabeth profite de ce moment. Elle respire calmement, se sent presque bien. On entend le clapotis des vagues du lac. Ils bercent l'apprentie sorcière qui ne peut s'empêcher de verser une larme. Elle ne sait si c'est une larme de joie ou de tristesse. Elle allie donc cela à la fatigue et aux émotions fortes de la journée, et prie pour que demain soit un jour meilleur. Et sur une pensée positive, elle s'endort.

-Élisabeth!

La jeune fille ouvre les yeux. Son père la regarde sévèrement. Elle se redresse.

-Habilles-toi, nous partons.

-Comment? Mais...

-Nous emménagons à Londres. Ne discute pas.

Surprise, Élisabeth quitte son lit et s'habille rapidement d'une robe de soie fleurie dont elle retire discrètement un ou deux volants, histoire de ne pas être embêtée si elle veut se déplacer rapidement.

-Pourquoi s'en aller?

-Il n'est question que de quelques années, Élisabeth.

-Je comprends, mère. Mais pourquoi?

-Ma fille...C'est une chose que tu ne peux comprendre, car ce sont des problèmes d'adultes. Tu connaîtra le fin mot de cette histoire quand tu sera plus âgée, Élisabeth.

Suivant ses parents, tenant la main de son frère, elle grimpe dans la voiture volante. Les paysages défilent rapidement. Les adultes parlent, le petit garçon place son avis de temps en temps. Élisabeth ne s'occupe pas d'eux. Leurs discours compliqués ne sont qu'un amas flou pour elle. Au bout d'un très long moment, ils achèvent leur périple à la gare. L'Allemande trace son chemin la tête haute quand, soudain, elle se stoppe. En face d'elle se trouve un garçon de petite taille. Celui-ci porte l'uniforme Gryffondor. Encore Jack. Elle lâche sa valise et se précipite vers lui, mais alors qu'elle est à quelques mètres de lui, le sol s'écroule et elle tombe.

-Kya!

Élisabeth se réveille en sursaut et manque de tomber de son lit. Reprenant son souffle et ses esprits, elle observe les alentours. Elle est dans son dortoir, à Poudlard, en Angleterre. Ses parents sont à la maison. C'est la nuit. Ses deux amies dorment paisiblement. Elle se rallonge, les yeux grands ouverts, fixe le plafond d'un regard vide. Il passe une, deux, cinq minutes. Dix minutes. Une heure. La jeune fille se tourne et se retourne sous ses couvertures. Alors elle remarque les quelques livres que sa mère lui a envoyé. Elle empoigne subitement le bouquin au dessus de la pile. C'est le livre vide. Elle sort une plume et un encrier, et trouve immédiatement une utilité au bouquin. Elle écrit :

Jour premier.

On me prend pour une bourgeoise. Peut-être parce que je suis uniquement avec la société moyenne. Et certains me paraissent limités mentalement. Je suis déçue. Je voudrais rentrer chez moi. Je ne vois pas ce que Poudlard a d'exceptionnel mis à part la compétition ridicule qui ne fait que briser des amitiés.

Elle ferme le livre sèchement et s'enfonce de nouveau sous ses couvertures. Et se rendors.