Première rencontre avec moi, avec eux.

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- Au fait, t'as un copain ? Ho non, pas cette question. Surtout, ne pas s'aventurer sur ce terrain. Mon cerveau bouillonne déjà à la recherche d'une quelconque réponse valable à donner. Rappelle moi Aléa, pourquoi es-tu là ? L'image d'Angel s'affiche dans mon esprit. Un jour, je te ferais la misère mon gars.

- Heu... Non. répondé-je mal assurée. Aïe, mes mains. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. J'enrage. Je n'ai aucune répartie, c'est honteux.

Je me mets à espérer. S'il vous plaît, faites que l'autre abruti n'ait rien remarqué. Je vous en pris. Prière muette inutile. J'attends un signe, mais bon, je sais très bien que l'autre là haut a plus important à faire. Un regard furtif vers le sujet de mon inquiétude suffit à accentuer la boule dans ma gorge : Angel, dans toute sa splendeur, à moitié ivre, bouteille de rhum à la main arbore un sourire idiot, ou carnassier - au vue de la situation, c'est à la carte -. Ses yeux verts croisent les miens. Très bien, j'ai compris. Je me prépare aux éclats de rire moqueur. J'ai déjà les joues en feu, je fais tomber ma chevelure brune, épaisse et bouclée devant ma tête. Que personne ne me voit. Je fixe le fauteuil sur lequel je suis assise, abîmé, poussiéreux. À l'image du propriétaire.

-  Aléa un copain ? Un rire gras et alcoolisé s'échappe de la bouche de mon soit-disant ami. Cette fille est plus innocente qu'une gosse de 12 piges. Merci de la précision. Crétin.

Je le déteste. Je le fusille des mes deux yeux marrons. Pourquoi est-ce qu'il ne sait pas se taire cet idiot ? Je me lèverais bien pour le tarter, monumentalement, mais, ce serait quelque peu déplacé au milieu de cette populace, avec qui, je pense, je vais passer mes années fac. 

Je fais abstraction de ses dires en me concentrant sur la ville. Derrière la vitre, en bas, les passants sont pressés, et stressés, aussi sûrement. Ils courent, presque. Vous n'avez pas compris la vie vous, vivre ce n'est pas se tuer à la tâche. Vivre, c'est oeuvrer à son bonheur. Le jour ou vous aurez compris ceci, le monde ne sera que plus beau.

Peut-être, les autres ne vont-ils pas relever.

-  Hein ? T'as jamais eu de copain ? Même pas un bisou par ci, par là ? m'interroge Jeanne de sa voix suraiguë. Mon regard se plonge furtivement dans les deux océans de son visage. Elle paraît vraiment étonnée. Je la trouve mignonne avec le bout de ses cheveux assortis au bleu de ses yeux. Elle ressemble à personnage tout droit sorti d'un manga. Elle me fait sourire malgré la situation, déroutante.

-  Même pas, elle fuit tous...  renchérit Angel en s'enfilant la moitié de son alcool d'un trait. Il m'arrache un rictus de dégoût. Comment puis-je trainer avec Ça ? Note pour plus tard : revoir tes fréquentations ma fille. Pourtant c'est pas comme si elle était laide. Hey ho ! Coucou je suis là ! J'attrape un coussin et lui balance à la figure. Il esquive avec facilité et me tire la langue. Il m'énerve. 

- Boucle là espèce d'ivrogne ! crié-je presque. La gamine boudeuse ayant pris le dessus, je croise les bras sur mon semblant de poitrine. Angel quant à lui est hilare. Je soupire blasée. À quoi bon se battre ? Idiot un jour, idiot toujours... C'est ce qu'on dit non ?

     J'entends vaguement mon prénom dans la conversation, mais je n'y prête pas attention. Cachée sous ma masse de boucles, je détaille les personnes qui sont avec moi : un couple, une blondinette et un rouquin, dont je ne me souviens pas des noms. Jeanne et tout l'azur qui émane de son corps frêle. Angel et sa bouteille, un autre garçon grand blond, musclé, beau. Physiquement parlant, il aurait pu faire un parfait nazi. 

Je laisse mon regard couler vers la paire de doc martens devant moi. Un sourire m'échappe. Bon goût. Un slim noir, T-shirt blanc cintré, des poignets chargés de rubans de festivals divers et une chaîne fine en argent. Très bon goût. J'observe les traits métissés de son visage, de jolies lèvres charnues, de petites taches de rousseurs. Sur chacune de ses oreilles 4 piercings. Ses cheveux bruns, presque noirs retombent sur son front. Beau. Nos yeux se rencontrent. Je réalise qu'il m'a vu le détailler, c'est la panique. Le rouge me monte aux joues. Je secoue la tête, gênée, et pose mon regard sur le vieux parquet de la chambre étudiante d'Angel. 

Bravo. En plus de te prendre pour une mioche, il va vouloir te faire interner. Mais quelle idée de dévisager des inconnus Aléa ?

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Cette petite histoire n'est pas écrite à l'avance. Je ne sais absolument ou elle peut me mener. Dans du fantastique ? Tragique ? Policier ? Je ne sais pas. Je verrais bien au fur et à mesure. J'essaierai de poster régulièrement mais, je garantis pas. Mon inspiration peut-être quelque peut capricieuse :'). Sur ce,  je vous libère, vous fais pleins de poutoux et surtout, n'hésitez pas à me laisser un avis.

Petits aléasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant