La bosse

96 5 3
                                    


Boum boum

Foutu mal de crâne. Je prends l'oreiller et le serre sur mes oreilles. Que ça s'arrête. 

Boum boum

Pourquoi j'ai le cerveau en compote ? Ha oui la soirée au bar, L'alcool doux. J'ouvre les yeux. Je m'assieds sur le matelas encore chancelante. J'ai le corps endolori. La pièce tangue autour de moi. J'ai le tournis. Un haut le coeur me prend. Je me rallonge peu assurée. La fatigue revient à grands pas. Je baille. Je me rassois les yeux grands ouverts. Je sens encore les effets de l'alcool, je vois trouble.

Hein ? C'est quoi cette chambre ? Des murs blancs, des meubles de bois clairs. Mais, Aléa qu'est ce que tu as encore fait ? Je panique. Je cherche quelque chose de connu, de quoi rattaché mon attention et me rassurer. 

Je me lève, trop précipitamment, je tombe. Aïe. Je me masse le genou, je suis bonne pour un bleu. La porte claque dans mon dos. Je cours dans les escaliers. Je dois ressembler à une furie. Bordel, mais où je suis ? Je débouche sur un salon moderne, un tapis aux motifs étranges accentue mon mal être. Je m'adosse au mur au bord du malaise.

- Haaaa ! Une main se pose sur mon bras. Je me retourne. Le regard fou, je crois. Un torse ? Je ramasse sur moi même, apeurée.

- Hey, calme toi Aléa. C'est moi, Awen

Awen ? Je lui jette un coup d'oeil furtif pas sûre. Le nazi. Je fais un pas vers lui. Je me blottis contre lui. J'ai peur. J'ai eu peur. Il passe ses mains dans mon dos et me berce. Merci. Il se détache de mon étreinte.

- Heu... dis, tu voudrais pas aller t'habiller ? Je réalise soudainement que je suis en sous-vêtements. Je rougis honteuse.

- Non pas que ça me dérange mais, tu restes une gamine. Idiot. 

     Je cours à l'étage retrouver mes habits le laissant se moquer de moi. Ça se paiera le blondinet. Ouais, mais quand t'auras perdu cette couleur écarlate jeune fille. Je récupère mes fringues de la veille. Wouah. La senteur vodka qui met tout de suite en forme. Je réprime un nouveau haut le coeur. Qu'est ce qui t'a pris hier soir ? Excellente question. T'en as d'autres des questions comme ça, auxquelles t'as pas la réponse ? T'es une patate Aléa. 

Toc toc.

C'est quoi encore ce bruit ? J'ai eu ma dose de frayeur pour la semaine je crois. La porte, je me précipite pour ouvrir. Une tête blonde apparaît. Awen me dévisage, moi assise, sur un lit qui n'est pas le mien, mal à l'aise. Je remarque que ses yeux sont bleu à rendre jaloux le ciel. Je n'y avais jamais fait attention jusque là. Ils respirent la douceur et l'inquiétude. Le jeune homme s'approche de moi.

- Tu vas mieux ? Qu'est ce que je peux répondre à ça ? Un oui, la forme, ça te dit un marathon? Je n'ai presque qu'aucun souvenir de la veille. Et à voir sa mine préoccupée la soirée n'a pas dû bien se terminer. Je me contente alors d'un bruit, une espèce de grognement. Il me regarde de biais. Oui, c'est mon côté animal qui prend le dessus. Je passe ma main dans mes boucles brunes. Une vive douleur me traverse le crâne. Hein ? Une bosse ? Je grimace. Les deux orbes bleues du nazi sont toujours posées sur moi. Sûrement cherche-t-il à connaître mon état d'esprit.

- T'as une bosse, une sacrée bosse. Il t'a pas loupé le mec hier soir. De quoi il parle ? Je le fixe dubitative. Qu'est ce que tu racontes ?

-  Tu sais, le mec à qui tu as mis une baffe, il a pas franchement apprécié. Quand il a vu qu'Adrien te laissait seule, il en a profité pour venir régler ses comptes. Tu l'as insulté et il t'a poussé. Violemment. Ta tête a cogné sur le rebord de la fenêtre. C'est Angel qui t'a trouvé là, gisant sur le sol inconsciente. T'as la tête dure Aléa. Un rire nerveux m'échappe. Awen me rejoint dans ma folie. Nous rions. J'essuie une larme sur ma joue. Je m'en veux de leur avoir crée du souci.

- Je t'ai ramené à la maison, ne sachant pas ou tu habites, et les autres se sont occupés du gars. À l'heure qu'il est, il doit avoir une sale tronche le bonhomme. Tu as l'air pensif Awen.

Je m'imagine Jeanne et son corps frêle mettre la misère au type. Je retiens un gloussement. Je ne dis rien. Ils sont gentils. J'ai de la chance de les avoir avec moi. Je tourne mon visage vers celui du nazi, je lui souris légèrement. Il me rend mon sourire, mais le sien est plus lumineux. Dans ses yeux, je lis de la tendresse.

     Je me met debout et sort de la chambre sur un signe d'au revoir. 

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Et voilà, un chapitre de plus. J'espère qu'il plait. ^.^

Petits aléasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant