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cherokeeNY

Louis, Louis Tomlinson n'est donc pas le fils d'Aldrick Tomlinson. Il n'est pas le fils de l'Alpha.

Il est son Omega.

Il est son mari.

Cette évidence tourne en boucle dans ma tête. Tant que je pense à ça, je ne repense plus au comportement honteux que j'ai eu envers lui tout à l'heure.

Je l'ai insulté. Je lui ai clairement dit que je pensais qu'il se servait des prisonniers, comme moi, comme objets sexuels, pour ensuite les jeter et les laisser mourir. Je l'ai rabaissé.

Je tente de me souvenir depuis combien de temps j'entends parler de Louis, dans les récits Tomlinson. Deux, trois ans tout au plus. Mais je n'ai pas plus entendu parlé des vrais fils Tomlinson. Ca ne veut rien signifier.

Louis, fils d'un esclave du château, devenu l'Omega de son maître. J'imagine bien l'impasse dans laquelle il a dû se trouver, quand il a tapé dans l'oeil du vieil Alpha maléfique.

Si mes rêves de m'échapper un jour d'ici, avec lui, n'étaient jusque là pas beaucoup réalisables, maintenant que je sais que ce n'est pas son fils, mais son Omega, ceux-ci sont réduits à néant.

De toute façon, avec l'affront que je lui ai fait, il ne reviendra plus. J'en suis sûr. Il ne m'aime pas. Quand je lui ai avoué que j'étais fou de lui, il m'a simplement regardé. Il n'a rien répondu, comme s'il s'en foutait. Pour moi ça veut tout dire. Même si Louis n'a pas d'autres Alphas dans les cachots, avec lesquels il s'amuse, il ne m'en aime pas plus. Je suis juste sa "seule" distraction. Et que fait-on avec une distraction qui ne nous amuse plus? On la délaisse, on l'abandonne dans un coin.

Au bruit de mon estomac, et de sa douleur qui est de plus en plus grande, je devine que ça fait un moment que Louis n'est plus revenu. Moi, j'ai perdu la notion du temps, mon estomac pas. Il me rappelle ainsi la triste réalité. Je vais mourir ici, seul, dans une lente agonie, abandonné par Louis, abandonné par la personne que je connais peut être le moins, mais que j'aime le plus sur terre. Et c'est inexplicable. Pourquoi je l'aime autant alors que je le connais à peine? Je pense que c'est une évidence, le destin, la fatalité, l'alchimie, je ne sais pas. Mais c'est ainsi, et c'est à sens unique.

J'ai réussi à m'endormir pour oublier la douleur dans mes entrailles, mais un bruit bref et fracassant me réveille. Je sursaute et me tourne par réflexe. Je vois le pichet d'eau au sol, pas loin de ma tête. Louis est à la grille. Je devine qu'il l'a lancé exprès contre un mur pour me réveiller.

- Oh! Raté! Dit Louis, amer. Je visais ta tête. Il déplie son chiffon et jette au sol, à coté de l'assiette, des pommes de terres et des épis de maïs. Tu m'excuseras d'avoir été si long mais j'ai tellement d'autres esclaves sexuels à visiter... Et, pas de viande: Dernier servi, plus mal servi! Voilà l'eau. Il jette négligemment une gourde au sol. Je suis tellement surpris de le voir là, et d'entendre son sarcasme douteux, que j'en reste muet. Quand il s'éloigne, je me réveille enfin mentalement.

- Louis! Attends. Louis attends, je veux parler. Attends! Il est déjà parti, sans un mouvement d'hésitation.

Le lendemain, cette fois-ci, je l'entends arriver de loin. Il s'avance dans un vacarme surprenant. Je le vois devant la grille, l'ouvrir et déposer à l'intérieur de mon cachot le contenu de ce qu'il porte à bout de bras: Un énorme seau d'eau. Il fait un autre va et viens et amène en tout, deux seaux d'eau.

- Tu te laveras un peu, il annonce, en jetant un carré marron que je devine être du savon, à mes pieds. Tu pues c'est incroyable. Tu en empestes même toutes les catacombes. Aies du respect pour les morts. Je suis vexé, mais je n'ai pas le temps de me ressaisir qu'il est déjà repartie.

recueille LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant