Destiny : Tome 3

08 : Night

- Tu sais... Je n'aurais jamais pensé qu'elle y arriverait, dit soudainement Hayley, derrière moi.

- Ouais... C'est un phénomène, répondit-je.

- Ça peut paraître bizarre, mais je fais plus confiance à Frank qu'à elle.

- On part ce soir, avec Ilona, dis-je sans sourciller. Même si on y arrive qu'une minute plus tôt, ce sera toujours ça de pris.

- D'accord, j'en suis. Un silence parût avant qu'elle ne reprenne la parole. Tu sais, quand je t'ai vu la première fois, j'ai cru que tu étais comme tous ces connards.

- Et quand je pense que quand on s'est rencontrés, tu as faillit m'exploser la tronche. Elle se mit à rire.

- Ouais, je suppose que j'ai pris la bonne décision.

- Je crois qu'Ilona ne va pas arriver tout de suite. On devrait aller faire un somme, suggérai-je.

- Bonne idée, je suis épuisée, répond-t-elle, en s'allongeant sur le banc. 

J'éteignis la petite lumière électrique, et m'allongea à mon tour.

POINT DE VUE : HAYLEY

Cette nuit-là, je n'ai pas bien dormi. Je me remémorais mes derniers instants avec Junior. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Je le portais dans mon sac à dos, ouvert, et il se tenait sur mes épaules. Nous étions sur un chemin de fer, près d'un canal. L'endroit était plutôt agréable. Il y avait des arbres, de grands champs, et je me souviens m'être arrêté net en voyant un lièvre. Je m'étais alors caché derrière un arbre, et le visait avec mon revolver. Cela faisait des jours que nous n'avions pas mangé. Mais au moment même où j'allais tirer, Junior avait crié et avait fait fuir le lièvre.

- Junior... On chasse, là, lui avais-je dit, agacée qu'il fasse fuir toutes nos proies. Reste tranquillement assis et arrête d'effrayer la nourriture. Il faisait bon, nous devions être en été. J'avais mis ma chemise autour de ma taille. Nous n'avons plus de nourriture ! J'étais désespérée. On va mourir de faim. Moi, je meurs de faim ! Il faut qu'on... 

Soudain, je revis le lièvre un peu plus loin, près de voitures délaissées. J'avais décidé de laisser Junior dans une de ces voitures et d'aller chasser seule.

- Junior, reste ici pendant que je vais nous trouver à diner. D'accord ? Il se mit à gémir. Dis-moi que tu comprends. On en a besoin, Junior. Je t'en prie. On a besoin de nourriture. Tu dois être courageux, pas vrai ?

Je referma la portière, puis il se mit à pleurer. Je l'ignora et partit rechercher le lièvre. Je l'avais retrouvé, enfin. Il y en avait deux, désormais. Mais au moment où j'allais appuyer sur la gâchette, j'entendis des grognements. Les grognements de rôdeur. En me retournant, je vis une dizaine de rôdeurs autour de la voiture de Junior. Je tira sur les plus près de la voiture, me précipita chercher Junior, en sortant de celle-ci, un rôdeur m'avait refermé la portière sur la main. Du sang giclait sur mon visage et j'avais lâché Junior au sol. Ma main était coincée, je pris alors une pierre et la lança dans son crâne. Une fois mort, j'ouvris la portière de mon autre main. Je me rappelle avoir pleurer de douleur ce jour-là. Mais ce dont je me souviens le plus, c'était de la forme de mon annulaire. Il était coupé en deux. 

- Le soleil s'est levé. Frank doit être fou de rage, en ce moment même, dit Ilona.

Nous avions pris des chevaux et étions partis une heure après, comme prévu. Nous avions galoper toute la nuit. Ce matin, nous ralentissions. 

- À ton avis, qu'est-ce qu'il va te faire ? Demanda Pete, d'un air niais.