Destiny : Tome 3

43 : Blood Relationships

- Quoi ? Pour aller où ? Tu l'as vu toi-même, la horde nous encercle !

- J'emmène ma famille loin d'ici, s'exclame-t-il avec colère. Hayley, tu as aidé à les garder en sécurité. Tu viens avec nous. Elle fronça les sourcils. Je l'imita. On y va ! Tout le monde. On ne peut pas perdre de temps à attendre.

- C'est des conneries, Zack, répond Lucy.

- On ne peut pas se séparer ! Si on se sépare, c'est la mort assurée, dis-je.

- Alors on ne se sépare pas. On se protège. Comme une famille, répond Zack avec assurance.

- Tout ça a commencé le jour où on a frappé à la porte de Richfield, reprit Lucy, folle de rage. Ce qui leur arrive, c'est à cause de nous ! À cause de nous, tous ! On ne peut pas les abandonner ! Pas après ce qu'on a fait !

- On rentre à la maison, Lucy ! Le dernier endroit où on était encore une famille. On reprend à zéro. On est à nouveau tous ensemble. Enfin. Nous baissions les yeux face à ses propos. Il est temps. Nous tous. Un nouveau jour. Une nouvelle vie.

- Et ici, mec ? demandais-je. Faire de Richfield notre nouveau chez nous.

- Richfield est mort, Pete. Je ne laisserais pas les gens que j'aime mourir pour sauver un rêve qui n'existe même plus.

- Je... je viens avec toi, papa, s'exprime Paul, soudainement.

- Paul ?! s'écria Hayley, choquée.

- C'est mon père, Hay. Elle baissa les yeux, déçue. Je suis désolé mais... tu ne comprendrais pas. Il s'avança du côté de son père, créant deux clans distincts.

- Réfléchis bien, mon pote, dis-je.

- C'est vraiment ce que tu veux, Paul ? demanda Lucy.

- Je sais que c'est effrayant dehors, mais... Il le faut.

- N'aie pas peur, Paul, rétorqua Zack. Je ne laisserai pas ce qui est arrivé à Ines t'arriver. Je fronça les sourcils, à la fois surpris et en colère qu'il utilise ce prétexte pour attirer Paul dans ses filets. Je te le promet. Je te protégerais. Comme il faut. Il est hors de question que je passe une seconde de plus sans ma famille.

- C'est ce que je veux aussi, répond doucement Paul. Lucy soupira.

- Je... je comprends, Paul. J'y retourne quand même, affirme-t-elle d'une voix portée. Je ne pourrai plus me regarder en face, si je n'essaye pas d'aider les gens de Richfield. Zack ricanait.

- Tu ne pourras plus te regarder en face, si tu fais ça. Richfield est compromise. Qu'on soit cinq ou cinq cent, ça ne sert à rien d'essayer de les sauver. On mourrait tous. Je sais reconnaître une bataille perdue d'avance quand j'en vois une. Lucy s'avança vers Zack, le regard triste. On s'en va. Tout le monde monte. C'est un ordr- Une main vient se frapper intensément contre sa joue.

- Comment oses-tu, bordel ?! Criait Lucy en sanglotant tandis que nous étions tous sous le choc. Qu'est-ce que je dois faire, Zack ? Qu'est-ce que je dois faire pour te montrer que tu ne peux pas faire ça ?! Hayley et moi nous lancions un regard inquiétant tandis que Paul était mort de peur derrière son père. Nous ne sommes pas tes soldats ! Va-t'en. Sois un déserteur. Je ne veux plus entendre parler de toi. Ses yeux s'écarquillèrent. Lucy se recula de lui, d'un air féroce. Allons-y, Pete.

- Qu'est-ce qu'il te fait croire qu'il viendra avec toi ?! Répond Zack. Un silence s'abat. Lucy s'approcha langoureusement de moi et pris fermement mon visage avant de m'embrasser fougueusement. Sous le choc, je resta les yeux écarquillés et bouche-bée. Une fois le baiser terminé, elle se retourna vers son mari avec un regard fier. Fière d'assumer enfin son choix, de ne plus se cacher, je suppose. C'est quoi ce putain de bordel ?!

- Je l'aime, mec, finis-je par dire. Ces mots m'allégèrent d'un énorme poids sur ma conscience. Pouvoir enfin se montrer avec Lucy était dangereux, évidemment. Mais tellement libérateur, que des milliers de frissons fusèrent dans mon corps tout entier. Lucy prit délicatement ma main, comme pour me rassurer. L'expression "prendre son courage à deux mains" prit ainsi tout son sens. On... on s'aime !

Le visage de Zack se décomposa. Comme si ses yeux avaient prit soudain feu, il ne pouvait plus nous regarder en face. Il sera les poings et fronça les sourcils. Il avait désormais tout d'un méchant comme dans les films. Sa voix changea également.

- J'aurais du m'en douter. J'aurais du m'en rendre compte, la nuit de la mort de papa. La nuit où tu n'étais pas là. Les liens du sang n'ont aucune valeur à tes yeux. Comme lui n'avait aucune valeur à tes yeux. Et moi non plus. Il s'approcha de moi, lentement mais sûrement. Sa voix devenait de plus en plus forte. Et bien, il est temps que tu comprennes la vraie signification des liens du sang. Il me lança un énorme poing dans la figure. Lucy et Paul crièrent. J'avais le visage en sang. Je releva la tête avec difficulté pour voir sa rage dans ses yeux. Qu'as-tu à dire pour ta défense... mon frère ?

- Zack ! Arrêtes !!

- Je t'aime ! dis-je avec sincérité. Son visage s'éclaircit. Ses sourcils se relevèrent. Sa bouche se défroissa. Il prit soudainement un air triste.

- Non... non, tu n'as pas le droit de dire ça ! Ses poings se refermèrent et se cognèrent à nouveau contre mon visage, à trois reprises d'affilées. 

- Putain, arrête Zack ! Hurla Lucy. Son air n'était plus triste, ni coléreux, mais insouciant. Comme s'il ne ressentait plus rien. On aurait dit qu'il était mort de l'intérieur. Il s'empara d'une clé à molette qui reposait sur une des carrosseries et s'avança vers moi, qui était au sol, reculant du mieux que je puisse. 

- Comment oses-tu, bordel ?! criait-il d'une voix rauque. Lucy, Paul et Hayley hurlaient à Zack de s'arrêter, mais il était prit d'une rage intense. Je me releva doucement et cracha du sang.

- Je t'aime, répétais-je avec une voix tremblante.

- Non ! Arrête de dire ça ! Il me lança un violent coup de clé à molette dans le crâne. Je tomba d'un seul coup. Ma tête tournait et ma vision fût floue. Mon ouïe trouble. Les larmes coulèrent sur ma joue, se mélangeant à mon sang. Il me prit par le col de mon t-shirt et me frappa la tête contre le sol. Je vis au loin Paul courir et se débattre pour retirer l'arme aux mains de son père mais un coup atterrit droit dans le nez de Paul. Je vis tout le monde se ruer auprès de Paul. Toujours armé de son outil, il me le colla au cou avec une lourde pression, m'empêchant de respirer. Tu ne m'enlèvera pas ma famille ! hurlait-il avec furie. Je vais te tuer, putain !

- Je... t'aime, mon... frère, dis-je avec difficulté, avec une tonalité qui faisait penser à des adieux. Je ferma les yeux et le laissa m'achever. Si je devais mourir par amour, alors cela me paraissait être une mort juste. Et tout était écrit depuis le début. C'est comme cela que cela devait se finir. Comme si le karma s'abattait sur moi. Alors que la seule erreur que j'avais commise était d'aimer la mauvaise personne. Mais je ne regrettais rien. Car je ne voulais être amoureux de personne d'autre qu'elle. Car l'amour vainc toujours.