Destiny : Tome 3

26 : Don't give up

Cela faisait maintenant plusieurs heures que je contemplais désespérément les barreaux de notre cellule commune, tandis que mon frère arpentait la pièce de ses cent pas. Il s'arrêta net et rompit enfin le silence en se maintenant fermement la tête.

- J'ai tué Léo... Bon sang ! Il se lâcha la tête et reprit son pas habituel. Comment est-ce qu'il a pu me trahir comme ça ? Je pensais que tout était sous contrôle... Tout ça est de ma faute, bordel ! J'aurai dû le voir venir. Mais j'ai merdé. Et pas qu'un peu.

- Jane a menti, dis-je avec énervement. Tu n'aurais pas pu prévoir ça. C'était un coup bas.

- Content que tu t'en rendes compte. Tu es sans doute le seul. Je fais toujours ça. Toujours les mêmes erreurs stupides.

- Tu restes un héros aux yeux de Paul. Tu as encore beaucoup à lui apprendre, répondis-je d'un ton calme. Ce monde a besoin de tous les héros qu'il peut trouver. Il esquissa un léger sourire, puis se rapprocha de moi.

- Écoute-moi bien. Je me fiche de ce qu'il va m'arriver. Je suis surtout inquiet pour Lucy et Paul. Ils doivent survivre. Quoi qu'il arrive.

- Ne t'en fais pas. Ils sont en sécurité, pour l'instant. Il faut les faire sortir de la ville. Tous les deux.

- Tu as raison. Peu importe ce qu'on fait, Jane a semé la zizanie. Il faut qu'on trouve un moyen de quitter Richfield.

- Nous tous ? Demandais-je, intrigué.

- Nous tous, répond fièrement Zack. Demain à la même heure, nous serons ensemble. Et en sécurité. Je le serra dans mes bras.

- Tu n'abandonnes jamais personne, dis-je contre son épaule.

- Et je ne t'abandonnerais pas. 

Soudain, un violent bruit se propage depuis l'entrée de notre cellule. Les barreaux se coulissèrent, laissant entrer Jane et ses gardes. Je me retira des bras de mon frère.

- Ravie de voir que vous vous entendez si bien, dit-elle sournoisement. 

- Une escorte armée ? Demanda Zack en fixant les fusils de ses gardes braqués sur nous. Je te fais si peur que ça ? Ricanait-il.

- Oh, Zack, sourit-elle. Je n'ai pas peur de toi. Je suis venue pour discuter, pas pour me battre. Elle détourna son regard vers moi. Tu ne vas pas être un problème, si ? Je veux juste discuter, calmement. En tête-à-tête. 

- Si tu nous laisse partir, je ne serai pas un problème, répondis-je avec audace. Je pourrais même être amical.

- Je suis désolée. Je ne peux pas faire ça. Mais j'apprécie ta démarche, dit-elle d'un rire machiavélique. Zack, les gens ne voulaient pas que je vienne ici, après la façon dont tu as assassiné Léo. Mais je sais quel est le véritable danger. Et tu dois être mis au courant. Ces pillages étaient malheureux, mais nécessaires. Subir un autre long hiver était un risque.

- On aurait dû m'en informer, hurla de rage Zack.

- Zack, tu te souviens de tous les amis qu'on a perdu l'année dernière ? Il baissa les yeux d'un air triste. Ça ne pouvait pas se reproduire. Demain matin, je vais demander un rassemblement sur la place. Les gens méritent de savoir pourquoi tu as été arrêté.

- Et ensuite ? Demanda-t-il, soudainement agacé.

- Ensuite, quelqu'un te remplacera en tant que chef de sécurité. Personne n'est au dessus des lois, Zack. Pas même toi, sourit-elle.