Chapitre 18

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Bizarrement, le chat n'avait pas parlé depuis qu'il était allé en 1877. Victor avait donc profité de la vie avec sa famille durant deux ans -visite de la tour Eiffel en construction, voyage en Italie...- et ne pensait plus au châtiment que le démon devait lui réserver. Par un après-midi de beau temps, Victor avait invité Elisabeth chez lui. Elisabeth était devenue une magnifique jeune femme, avec ses boucles blondes qui tombaient de son chignon et ses yeux noisettes. Elle portait ce jour là une belle robe à pois, et ses volants blancs lui donnaient l'air de flotter lorsqu'elle courait. Elle monta dans la chambre de Victor, et l'instant d'après, on entendit un gros "boum!" sonore. Victor, qui était resté en bas, monta à toute vitesse les escaliers avant de débarquer dans la chambre. 

VICTOR, affolé :

_Que se passe-t-il ? Tu t'es fait mal ?

ELISABETH :

_Oh ! Victor... Je suis désolée de t'avoir inquiété... J'ai fait tomber la soucoupe de berlingots au citron en voulant en prendre un...

En effet, plusieurs petites pyramides jaunes roulaient sous le lit, les fauteuils et les armoires.

VICTOR, ramassant la soucoupe en verre :

_Ouf... Je croyais qu'il t'était arrivé quelque chose... Ne t'en fait pas pour ça, je vais t'aider à tout ramasser...

Il chercha partout en les ramassant un par un, puis vérifia sous le lit.

Une petite étincelle brillait dans l'ombre.

Il prit l'objet, et découvrit qu'il s'agissait de la fameuse montre à gousset, qu'il avait déjà oublié. Les initiales du comte de Monterny brillaient, resplendissantes, comme pour l'inciter à ouvrir la montre. 

Il l'ouvrit.

La photo avait mystérieusement changée : désormais, à la place des rosiers fanés, de superbes rosiers entouraient la petite famille. Mais elle s'était agrandie, car aux côtés de Victor, se trouvait André, souriant. 

_Qu'est ce que c'est ? demanda Elisabeth, curieuse.

VICTOR :

_Ha, ha, ça ? Ce n'est rien... un... vieux souvenir...


*****************


Les parents de Victor et son frère étaient en vie, et ils s'entendaient pour le mieux du monde. On peut le dire, Victor était heureux.

Heureux, jusqu'à ce jour... 

Victor n'était pas sûr d'avoir bien entendu. Il lui avait semblé qu'une voix avait murmuré :

"Il est l'heure..."

Maintenant, la voix était parfaitement claire. 

"L'heure de me donner ce que tu me dois..."

La voix semblait tourner autour de lui. Victor tremblait de tout son long, en se rappelant les jours d'avant il y a deux ans. Il se rappelait de la paume de Léopold sur son front, lorsqu'il était enfant... puis le crime qu'il avait commis à l'âge de 14 ans.


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