Chapitre 3 :

39 2 0
                                    


Il était l'heure, et Victor devait partir. Il embrassa son oncle et sa cousine, avant de monter avec ses affaires dans un calèche gris attelé de deux chevaux au pelage bais. Il leur fit un grand sourire par la fenêtre du calèche qui avançait lentement, avec le bruit des sabots foulant la terre en un nuage de poussière. Il  leur avait adressé un souris, leur disant que tout irai bien. Pourtant, il n'en pensait rien. Il se disait, inquiet : "En fait, j'ai un peu peur... Me retrouver, comme ça, à dormir dans une maison inconnue... Cela m'effraie un peu ! Et puis... J'ai un peu l'impression qu'on se débarrasse de moi, que je n'étais qu'un lourd fardeau, et que je pars pour ne plus les déranger..."

*************

Victor descendit précipitamment les marches du calèche car il avait grande hâte de contempler sa nouvelle demeure. Il avança, stupéfait. 

Ce manoir était la copie conforme de la maison où il vivait autrefois bienheureux avec ses parents. Il entra avec sa petite valise noire- la même que celle qu'il avait prise pour pour le weekend avec sa cousine (Victor était très simple, il n'emportait que le nécessaire, comparé à Elisabeth qui, elle, emmenait toujours toute sa chambre lorsqu'elle partait en voyage) -et découvrit une entrée principale, en face de lui se trouvait un grand escalier de bois ciselé. 

"On se croirait dans un vrai château... Finalement, l'intérieur ne ressemble pas du tout à ma maison. La mienne n'avait pas une si grande entrée. Elle avait juste un petit escalier et quelques cadres qui la rendait chaleureuse. Mais je sens que je vais me plaire, ici !" pensa-t-il tout excité. Il découvrit une porte à gauche qui donnait sur la cuisine. Il imaginait déjà les servantes et les cuisinières courir ici et là pour apporter des mets délicieux. Elle était très bien meublée : elle avait un four, une longue table en chêne et une cuisinière. Quelques ustensiles dorés pendaient accrochés au mur dallé de carreaux en faïence, représentant des fruits ou des légumes. Il ouvrit délicatement la porte en bois au fond de la cuisine. Elle donnait sur un vaste salon aux murs tapissés de motifs rouges. Mais il découvrit une horloge de bois sombre qui semblait le fixer de ses aiguilles d'acier. Son tic tac infini le stressait, il n'osa plus la regarder.


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


 Il traversa prestement la pièce en faisant craquer le parquet. Il se retrouva alors dans l'entrée principale. Il pensa d'abord à monter à l'étage, mais remarqua une porte vitrée sur sa droite. Victor regardait cet immense jardin, stupéfait. Des petits chemins caillouteux slalomaient entre de petits arbustes. L'herbe verte resplendissait, elle avait été taillée à la perfection. A gauche et à droite, des rangées de fleurs multicolores étaient soigneusement plantées. Il y avait même un petit bois au fond du jardin. Victor imaginait les elfes et les farfadets qui pouvaient y vivre, en s'inventant milles histoires. Et il se dit : "Quel merveilleux jardin ! A présent, allons voir ce qu'il en est des chambres." Il monta rapidement l'escalier majestueux , et découvrit trois porte identiques. Victor prit celle de gauche. Elle donnait sur un petit salon où trônait une chaise en velours rouge devant une petite table où étaient soigneusement disposées les affaires pour le thé. Le petit salon était lumineux, la grande fenêtre donnait sur un balcon de marbre. Victor était enchanté de son petit salon. Il referma la lourde porte puis puis pénétra dans celle du milieu : très éclairée grâce aux fenêtres, la chambre d'invités était meublée comme il le fallait; on y trouvait un secrétaire avec une plume et un pot vide d'encre, une console, ainsi qu'une commode où l'on pouvait ranger ses petites affaires. Un tapis couleur de paon trônait au centre de la pièce. Il s'en alla satisfait. Mais il se souvînt qu'il restait une troisième porte. Il entra dans la chambre. La moquette était douce sous ses mocassins de cuir. Deux fauteuils de velours vert ayant l'air bien confortables se trouvaient devant le lit caché par des rideaux de soie fine.


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


 Victor était émerveillé par le vaste balcon où étaient installée une petite table à la nappe blanche pour le goûter lorsque le temps serait favorable. Il poussa la porte et se dit : "Demain, j'irai chez oncle Albert pour le remercier, et afin d'inviter ma chère cousine pour lui montrer ma gratitude et ma reconnaissance." 

*****************

Ce soir, Victor fit un rêve étrange. 

Il était dans un jardin, ou plutôt dans un parc...

...Ce parc lui était étrangement familier. Il y avait un garçon en face de lui... Il était blond. Des mots sortaient de sa bouche, mais Victor ne parvenait pas à les entendre. Et puis, une grande lumière étincelante lui fit mal aux yeux. Il se réveilla en sursaut. Il était dans une chambre inconnue, très belle. "Mais où suis-je ?... Ah, c'est vrai, dans... ma nouvelle maison..." Et il se rendormit presque instantanément, épuisé.

Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant