{Chapitre 5}

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    Après m'être défoulée verbalement sur cet inconnu anonyme, je décida de m'assoir sur un banc quelques rues plus loin. Je regarda mon téléphone. Dix heures et vingt-et-unes minutes. Je soupira et ferma les yeux pour quelques instant et me rappela soudainement de mon rendez-vous.

"OH MON DIEU C'EST PAS POSSIBLE !!!"

Quelques jours auparavant, j'avais pris rendez-vous chez le coiffeur, pour changer de tête. Cela pourrait peut-être m'aider à m'accepter. J'étais maintenant dans le pétrin comme on dit : j'avais rendez-vous dans neuf minutes à l'autre bout de la ville.
Je me rappela alors mes promenades de minuit et tous les dédales de ma ville. J'imagina rapidement un plan à base de raccourcis et de trajets rapides de métros.

Je courra vers ma destination, évitant des piétons de justesse et retenant ma casquette qui menaçait de glisser de ma tête à chacun de mes pas.

"Comment est-ce que j'ai pu oublié ça c'est pas possible !" Je m'écriai.

Je pris le métro de justesse en évitant les contrôleurs et en sautant par dessus les bornes où on rentre les tickets.

Je me sentais tel un ninja en mission secrète, qui était d'arriver à l'heure chez le coiffeur. Je rabatis ma capuche  et accélèra le rythme.

    J'arriva quelques minutes plus tard devant le salon de coiffure et poussa la porte. La sonnette au dessus de l'entrée cliqueta et Madame Descombes me signala sa présence.

"Je suis dans l'arrière boutique en train de préparer des bases de coloration, tu peux attendre quelques minutes Agnès ? m'apostropha t'elle

Euh, bien sûr Madame, je vous attends là.. Dis-je."


Je me posa sur un siège sur le côté et commença à feuilleter le magasine d'exemples de coupes. Je me rappelais soudainement du garçon de tout à l'heure, et me repassait la scène dans ma mémoire.

"Connard."

Je l'avais vraiment insulté ? Mais il n'avait pas fait exprès et il venait tout juste de s'excuser le pauvre.. et en plus j'étais en tord aussi puisque je ne regardais même pas où j'allais. Que faire ? J'aimerai bien le revoir pour m'excuser, mais je sais bien que jamais je ne le reverrait dans ce quartier, il n'avait pas l'air d'habiter là.

Je me rappelais aussi de sa coupe de cheveux. J'avais vu quelques mèches vertes dépasser de sa capuche. C'était plutôt joli. Je feuilleta rapidement les pages du magasine jusqu'à trouver ce que je voulais. Je vis à ce moment Madame Descombes sortir de l'arrière boutique, je lui tendis alors le magasine à bout de bras et pointa ce que je voulais avec mon doigt.

"-Je veux ça ! Dis-je, très satisfaite de mon choix.

-Et bien, c'est vrai que cela mettrait en valeur la forme de ton visage, et la couleur te correspond bien, me répondit t'elle, tu es sûre de ton choix ma jolie ?

-On ne peut plus sûre Madame ! Faites moi ressembler à une star, dis-je en faisant voler mes cheveux derrière mes épaules.

-Bien ! Je vais préparer la couleur alors. Je vais te laisser entre les mains de mon assistant pour te laver les cheveux, j'espère que ça ne te dérange pas Agnès !

-Oh non pas du tout, m'étais je empressée de répondre."

Au fond de moi j'espérais revoir le garçon de ce matin, comme dans les dramas coréens que je regardais tout le temps, et où le destin fait toujours bien les choses.

Mais malheureusement cette fois, ce ne fut pas le cas. Un jeune homme qui semblait avoir mon âge sortit de l'ombre et releva la tête. Je le dévisagais pendant quelques secondes, plutôt étonnée de ne pas le connaître. Il avait l'air asiatique, et ressemblait étrangement à quelqu'un que j'avais déjà vu quelque part.

Il s'approcha rapidement de moi, et je commença à paniquer. Je n'aime pas les rapprochements soudains, et même si ce gars-là est très charmant, me faire violer dans un salon de coiffure n'était pas dans mes projets.

Je lui décrocha un coup de pied dans le tibia, et il lâcha un cri de surprise.

"-Aouch !! Quel coup de pied ! Mais qu'est-ce que tu fais là !! Je t'ai rien fait, cria t'il en se tenant la jambe.

-PAS ENCORE TU VEUX DIRE ! Sale pervers de violeur !!

-Mais calme toi !! T'es tarée ou quoi ?! J'allais juste vérifier que tu n'avais pas de poux, parce que si c'était le cas, je n'aurais pas pu m'occuper de toi !! Je faisait juste mon métier, cria-il."

J'attrapa ma bouche avec mes deux mains et lâcha un :

-"Oups."

Je me mis sur mes genoux et attrapa sa jambe, essayant de voir si je lui avait vraiment fait mal.

-"Mais qu'est-ce que tu fous là? Lâche moi, hurla t'il en se débattant.

-Hors de question ! Si je t'ai blessé, jamais je n'aurais ma réduction de 10 pour cent pour ma coupe, alors écoute moi : est-ce que tu as mal quand tu bouges comme ça ?"

Il arrêta de se débattre soudainement. Ce n'est pas bon signe. Je déglutis et me retourna, voyant Madame Descombes, les points sur les hanches et les sourcils froncés. Nous étions dans une position plutôt embarrassante, c'est-à-dire qu'on peut facilement croire que nous n'étions pas JUSTE en train de se battre.

-"Ma-madame Des-des-combes...

-Ce n'est pas du tout ce que vous croyez.

-Absolument pas.

-C'est elle qui-

-Non, non c'est lui qui a voulu-"

Nous étions en train d'essayer tan bien que mal de rejeter la faute sur l'autre, pendant que Madame Descombes commençait à s'impatienter.

-"ASSER ! cria t'elle"

Nous nous arrêtions dans notre position.

-"J'ai déjà eu le temps de tout préparer, et vous êtes toujours là à vous chamailler ! Comment voulez-vous que mon salon ai l'image d'un salon de coiffure professionnel si des gamins se battent devant la vitrine ?!"

Nous baissions chacun la tête vers le sol, coupables. Madame Descombes a été ma voisine de palier pendant très longtemps, jusqu'à que j'ai un emploi stable en alternance avec mes études d'ingénieur et que je déménage, laissant mon studio pour un véritable appartement. Elle a toujours été comme une mère pour moi, et m'a aidée dans les moments difficiles même si elle était elle-même en train d'en traverser, je viens de temps en temps dans son salon pour lui dire bonjour, mais elle est toujours restée aussi stricte qu'une mère.

Elle répartit dans l'arrière boutique en soupirant. Je jeta un coup d'oeil vers mon compagnon de bataille. Il avait vraiment l'air d'avoir mon âge et je pensais vraiment pouvoir faire connaissance avec lui sans que ce soit bizarre. J'essayais de remonter l'ambiance même si ce serais sûrement perdu d'avance, c'est généralement ce qui se passe avec les personnes que j'insulte.

-"Hum.. Comment tu t'appelles ? Demandais je."

◊ Merci de lire ma fiction ! ◊

Agnès; [bts]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant