E L L E

Chapitre 14

Précédemment dans ELLE

[...] je sais que c'est de ma faute. Mon père m'a appelé et je lui ai proposé un échange. Vous récupérerez Alexis, et je disparaîtrais, j'arrive devant eux, posant mon gluck sur la table pour mettre mon manteau.

– Matt, où as-tu récupéré ça ? ma mère est effarée, comme tous les autres.

– Longue histoire, je vérifie que le chargeur soit plein et le charge. On se revoit tout à l'heure, sûrement, je range mon arme dans mon dos. Je t'aime maman, je l'embrasse, Dylan, prend soin d'elle, je le serre dans mes bras. Jonathan, on aura passé de bons moments, je lui serre la main. Et madame Williams, je sais que nous sommes partis sur de mauvaises bases, j'étais seul chez vous avec votre fille, je sais que c'était pas la meilleure manière de se rencontrer. Mais sachez que je vous respecte. Vos enfants sont des gens bien. J'espère que votre opinion changera sur moi, je me plante devant elle et lui tend la main qu'elle me sert un peu hésitante. J'espère tellement que ce ne soient pas des adieux éternels. Mais là, je ne peux rien vous promettre... »

Je regarde ma mère droit dans les yeux. Je sais qu'elle va pleurer. Elle connaît la folie à lier de mon père mais je me dois de prendre ce risque.
Je me retourne brusquement avant de voir une première larme dévaler le long de la joue de ma mère. Je me dirige vers la porte et juste avant que je ne la referme les quatre voix s'élèvent dans mon dos pour me souhaiter : « bonne chance ».
De la chance je vais en avoir besoin. Je souffle une nouvelle pour décompresser. Je jette un coup à ma montre, j'ai pile le temps de m'y rendre. J'ai actuellement trois vies entre les mains. Dont une de laquelle je pourrai bien me passer...
C'est à moi de jouer !

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Point de vue Alexis

Je n'arrive pas à croire que cet enfoiré ait osé de pointer au lycée armé et qu'il m'ait menacé. Je suis assise sur une chaise au fond de ce hangar miteux depuis des heures. Il m'a retiré mon téléphone et je n'ai aucune notion du temps sans ma montre. À ma grande surprise il n'a même pas essayé de me lier les mains ou m'attacher à la chaise pour ne pas que je ne m'enfuis.

Sous la menace d'une arme c'est sûr que c'est la première chose qui me viendrai à l'idée vous me direz ?!
Qu'est-ce-qu'il peut être con celui-là. Il me rappelle vaguement son fils. Bien qu'il soit peut être illégitime, Matt est son fils...

« Pourquoi vous n'appréciez pas votre fils aîné ? je veux le provoquer.

– Matt n'est même pas mon fils, il crache sèchement.

– Qu'est-ce-que vous en savez ? Vous avez fait des tests ? Des prises de sang ? Dès comparaisons d'ADN ?

– Non, tu n'as pas tort. Mais je le sais.

– Vous vous êtes surtout inventé une histoire qui ne s'est pas réellement passée. Et aujourd'hui, vous imaginé que c'est un héritier illégitime.

– Il l'est ! il envoie sa chaise dans le mur près de nous et je sursaute. »

Je n'ose plus rien dire. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis l'appel qu'il a passé à Matt depuis mon téléphone mais nous devions nous retrouver dans 3h30, pour un échange. Je suppose qu'il parlait de moi contre lui. Je regarde cet homme, qui me retient ici contre mon gré, tourner en rond dans cette grande pièce vide et froide. Il se tient les tempes, toujours son arme à la main. Il ne l'a pas lâchée une seule fois depuis que nous sommes ici, il a peur que je m'en empare ?
Pour en faire quoi ? Pour m'enfuir où ? Je n'ai aucune idée de l'endroit où l'on est. Il marmonne des choses au fur et à mesure de ses allers et retours, puis il secoue la tête, et recommence au début. Soudainement, il lève la tête vers moi, il ne dis rien mais l'observe attentivement. Ses yeux scrutent mon visage. Je fronce les sourcils en croisant les bras :