Chapitre 20

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Précédemment dans ELLE

Je me décale très légèrement vers la droite et détend ma ceinture, je me penche brusquement vers le sol pour ne pas qu'ils remarquent ma soudaine envie de me baisser et attrape l'arme. Je me redresse et la glisse dans mon dos, coincée dans la ceinture de mon jean noir.
Je souffle. Une bonne chose de faite. Espérons maintenant qu'ils ne me fouillent pas avant de me faire entre là-dedans.
Ils ralentissent progressivement alors que le chemin de fait de moins en moins praticable, déjà qu'il ne l'était pas vraiment...
Chaque trou fait trembler la voiture et j'ai l'impression que les pneus qui prennent les chocs peuvent exploser à tout moment.
Finalement, il finit par se déporter presque entièrement dans les champs moissonné, pour ne pas risquer d'abîmer sa pauvre voiture.
L'entrepôt se dessine très nettement devant moi, éclaire par les phares de la voiture qui déchire la noirceur de la nuit.
Les deux devant descendent. J'hésite une seconde puis ouvre ma portière à mon tour.
Ils parlent comme si de rien n'était, comme s'ils venaient vraiment arrêter le père de Matt.
Je me poste près d'eux, feignant d'ignorer leur discussion mais n'en perdant, en réalité, pas une miette.

Soudain, ils se retournent tous les deux dans ma direction et font les quelques pas qui nous séparent, ils m'attrapent par les bras et me tire avec eux jusque devant la grande porte coulissante de ce hangar délabré.

« T'as voulu jouer ma cocote, voilà la dernière manche.»

Celui à ma droite tire sur la poignée et ouvre la porte juste assez pour que je puisse passer à l'intérieur.
Il m'y pousse et la referme violemment derrière moi.
Je me tourne vers la porte et souffle.

« Bonsoir Alexis. »

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Point de vue Alexis

Je me tourne en serrant les dents.

« Puisque vous connaissez le mien, puis-je au moins connaître votre prénom avant de sûrement finir mes jours dans cet vieil entrepôt délabré ?

— Éric. Éric Miller, mais ça tu le savais.

— Je me porte déjà mieux, Éric. Puisque tu me tutoies, je vais faire de même.

— Comme ça te chantes. Pourquoi es-tu aussi pessimiste ? C'est triste quand on a même pas 18 ans.

— C'est encore plus triste de vivre ses derniers moments ici, je lève la tête et tourne sur moi-même en regardant l'entrepôt.

— Qui a dit que tu allais mourir ici ?

— C'est vous qui tenez une arme.

— Quelle perspicacité ! il se moque.

— Et je doute franchement que vous m'ayez fait venir dans un endroit aussi reculé pour tricoter.

— Tu as raison. Mais te tuer n'était pas dans mes plans. Après si c'est ce que tu souhaites, ça peut s'arranger... Pour l'instant discutons de la raison principale pour laquelle je t'ai fait amené ici. Et arrête donc de me vouvoyer, j'ai l'impression d'être vieux.

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