Their Starry Destinies ◊ Larry

3.

Une semaine que Varyan essayait de trouver des réponses et une semaine que l'humain demeurait muré dans son silence, malgré toutes les tentatives de l'elfe pour le faire parler. Sans oublier les apparitions à répétitions de l'humain, à chaque fois que Varyan était dans ses appartements. Alors, fatigué de cette situation, comme il en avait souvent l'habitude, cette nuit-là, Varyan se glissa hors du château à la tombée de la nuit. Après un dîner royal interminable, il avait une irrésistible envie d'aller gambader et galoper dans la forêt sous sa forme féline. Cela faisait des années que son père, lui demander de cesser ces promenades nocturnes. Mais Varyan en était incapable, et cela, pour bien des raisons... Alors, il essayait simplement de se faire discret lorsqu'il quittait le château. D'autant que sa nature de métamorphe l'obligeait à muter, à moins de devenir comme un lion en cage dans son propre corps. Il s'agissait vraiment d'un besoin vital, qu'il devait assouvir. Le plus étonnant dans cette histoire était que Varyan n'était pas un grand magicien. Cette faculté était normalement apprise aux plus grands mages, mais, de son côté, il avait appris cela seul. Bien des rumeurs disaient qu'il cachait ses facultés magiques pour ne pas effrayer son peuple. Mais la vérité était que Varyan avait un simple don. Il pouvait se changer en panthère à sa guise, mais n'était pas un grand magicien. Il était doué, mais loin d'être imbattable. Et c'était surement pour cela que depuis qu'il avait découvert les facultés magiques de son prisonnier, à ses dépens, plus tôt dans la soirée, il stressait.

Une fois à l'abri des regards, après s'être éloigné des couloirs les plus fréquentés, le prince se changea en panthère. Il se glissa hors de l'édifice royal, traversa la cour puis les quelques rues de la capitale qui le séparaient de l'entrée de la forêt vierge, en faisant bien attention à passer le plus inaperçu possible avant de passer les murailles. Une fois la forêt en vue, le prince s'apprêtait à bondir et s'élancer entre les arbres. Mais, le félin s'arrêta net, sentant une présence dans son dos. Il fronça le museau, muta et se retourna, sur ses gardes, prêt à se jeter dans le combat.

Varyan soupira de soulagement en découvrant Sindar, le meilleur ami de d'Olwë, qui était le frère de sa supposée promise Estë. Les longs cheveux roux de l'elfe tombaient de chaque côté de son visage dans de belles ondulations. Des yeux d'un vert perçant, un sourire sur le coin des lèvres, Varyan ne l'avait jamais trouvé séduisant, bien que des milliers de femmes étaient prêtes à se damner pour finir dans son lit. Sindar était la parfaite caricature de la nouvelle génération. Hautain, arriviste, toujours prêt à se mettre en avant pour prouver son rang et son devoir, accablé d'un égoïsme non feint et parfaitement mal placé. Varyan n'avait réellement aucune affinité avec lui, bien trop éloignés de ses propres idéaux. Le prince n'eut aucun mal à deviner pourquoi il l'avait suivi. Sindar s'avança jusqu'à lui et le salua.

"Je vois que notre prince prend la poudre d'escampette une fois de plus, déclara-t-il. N'est-il pas un petit peu tard pour se promener seul ici ? Je pensais pourtant avoir entendu qu'il vous était formellement interdit de quitter le palais à des heures pareilles, souffla l'elfe en le regardant avec son sourire plaqué sur les lèvres.

-Je pense être assez aguerri pour me débrouiller. Ne t'en fais pas pour moi Sindar, affirma le prince en croisant les bras sur son torse musclé.

-Je sais que vous êtes un adversaire redoutable, mais vous savez aussi bien que moi que cette forêt est terriblement dangereuse. Il serait fort regrettable qu'il vous arrive quelque chose. Ce n'est pas pour rien que certains d'entre nous l'appellent la forêt interdite... Même par-delà nos frontières, elle est connue pour sa dangerosité. Il paraît que même les humains eux-mêmes l'appellent ainsi, commença Sindar avant de reprendre après une courte pause. D'ailleurs... en parlant d'humain, j'ai entendu parler de votre trouvaille. Il s'agit là d'une bien étonnante prise. Ces créatures n'ont normalement pas le droit de venir s'aventurer jusque chez nous..."