L'amour dans la tempête

Chapitre 17: Ténèbres

Rey resta longtemps dans la même position, enroulée dans les couvertures, accroupie sur le lit. Elle entendait des bruits de gémissements et de sanglots en provenance de la salle de bain, ainsi que des paroles inaudibles. Seules quelques paroles lui parvenaient nettement: «...ma faute...pourquoi elle?» et la jeune femme sentait son cœur se serrer. Finalement, n'y tenant plus, elle  décida de se lever pour aller voir Ben, qu'elle devinait complètement démoli, même sans savoir pourquoi.

Elle s'approcha de la porte, et murmura doucement:

-C'est moi. Je peux entrer?

Pas de réponse.

-Ben... Tu m'inquiète. S'il te-plait...

Pas un bruit ne résonnait, et de plus en plus angoissée, Rey prit soudainement l'initiative d'entrer, qu'il le veuille ou non. Elle tourna la poignée et s'engouffra dans la pièce.

Tout était plongée dans l'obscurité, mais une vague lumière filtrait par la porte qu'elle venait d'ouvrir.

« -Ben? » chuchota-t-elle.

Elle posa le pied sur quelque chose de dur, et reconnut des morceaux de verre brisés. Le miroir était en miette et Ben était recroquevillé dans un coin, les mains en sang.

Elle se mit à genoux à son chevet, passant les bras autour de ses épaules tremblantes. Rey ne comprenait rien. Un simple rêve l'avait bouleversé à ce point?

Elle posa une main hésitante sur ses cheveux et commença à caresser ses boucles sombres. le jeune homme ne la repoussa pas, mais ne releva pas non plus la tête. Il paraissait fragile et vulnérable, et le sang coulait à forte intensité. Elle tenta de lui prendre les mains pour examiner ses blessures, ignorant son mouvement le recul. Les plaies étaient profondes et saignaient abondamment. Des éclats de vitre étaient toujours logés dans sa peau, et Rey les retira, un après l'autre, pressant plus fortement ses caresses quand la douleur crispait les muscles de Ben. Elle couvrit les lacérations de baisers, et quand les morceaux du miroir furent tous délogés, elle se colla contre lui. La jeune femme ne dit rien. Elle ne fit que se serrer contre son corps, enfouissant son visage dans les plis de son vêtement noir. Il souffrait. Elle le savait, elle l'avait toujours su. Mais rien ne lui faisait plus mal que de le voir dans cet état. Puis, doucement, tendrement, Rey murmura dans la profondeur des ténèbres:

-Je t'aime Ben.

Elle étouffa un cri de surprise quand il l'enlaça brusquement. Il se cramponnait à elle, haletant, le souffle court. Et puis soudain, il éclata.

-Je n'en peux plus, Rey! Je n'en peux plus de me regarder dans le miroir et de voir le visage d'un meurtrier. Je me hais!

-Non, ne dis pas ça! Tu n'est pas...

Elle ne put rien dire de plus. Le chevalier de Ren l'avait attrapée par le poignet et entraînée dans le salon. La jeune femme se débattit, paniquée à cause de la lueur de démence qui brillait dans les yeux de Ben. Ou était-ce maintenant Kylo?

Il la plaqua sur le fauteuil et bloqua tous ses mouvements. Puis il avança la main vers son front, et Rey se sentit basculer.