♪ Michael Jackson - Human Nature ♪
Quand Anaïs sort de la salle de bain, un bon quart d'heure plus tard, elle est encore honteuse de l'événement précédent.
La jeune femme avance timidement vers la pièce de vie tout en se grattant la tête. Ses cheveux sont toujours mouillés et elle n'a pas pris la peine de les coiffer. Pourquoi faire ? Après tout, elle n'envisage pas de séduire Clément !
Dix petites secondes lui sont nécessaires pour localiser son voisin. Remuant la tête, confirmant probablement son accord avec les termes employés par l'homme à la télévision, il cuisine. C'est une chose plutôt rare pour un étudiant, qui plus est, un homme, se dit Anaïs. La jeune femme hait les clichés mais celui-ci n'en est pas un ! C'est plutôt le résultat d'observations menées durant ses deux précédentes années de licence. Amélie connaît énormément d'étudiants et parmi eux, beaucoup sont de sexe masculin. Ayant suivi de nombreuses fois son amie chez ces derniers lors de soirées, elle a remarqué que la cuisine était toujours expresse.
Et oui chers lecteurs, un psychologue ou futur psychologue peut très bien faire ses propres dossiers. Ici, le déséquilibre alimentaire des étudiants pourrait être à la clé de ses recherches. Anaïs devrait certainement présenter d'autres variables, puisque faire des études génère en général tout de même du stress et demande de l'autonomie en plus de travail intellectuel. Quoi qu'il en soit, la jeune Dumas se dit qu'elle aurait de quoi faire avec un tel sujet, même si celui-ci toucherait plus à la psychologie sociale que la clinique. À moins que... Non, non, stop ! Ce n'est pas le moment de réfléchir à une possible étude psychologie Anaïs, se réprimande la jeune femme.
— Euh... est-ce que je peux t'emprunter de l'eau ? Et des bouteilles aussi parce que je n'en ai pas chez moi.
À l'entente de la voix d'Anaïs, Clément se retourne. La jeune femme ne s'était pas signalée et il semblerait qu'elle lui ait fait peur. Le sursaut du châtain en fait gage de preuve. Soudainement, l'étudiante se sent ridicule. Ses vêtements trempés dans la poche qu'il lui a passée après l'avoir vue dans sa douche, comme une parfaite idiote, elle sent la honte la gagner une nouvelle fois.
— Bien sûr, souffle-t-il après l'avoir détaillée de la tête aux pieds une bonne trentaine de secondes.
L'atmosphère est plus qu'étrange. Depuis son arrivée, elle n'avait encore jamais mis les pieds ici. Depuis son arrivée, elle n'avait jamais passé autant de temps avec lui. Depuis son arrivée, elle ne l'avait pas vu une seule fois torse-nu. Et tout ça, c'est à cause (et non grâce) de cette histoire de chauffe-eau et de voisine un peu (beaucoup) folle ! Anaïs n'a jamais fait le souhait de rentrer chez lui, pas plus que de prendre la douche dans son appartement.
La seule chose que la jeune femme a souhaité, c'est d'oublier cette histoire d'il y a désormais plus de cinq mois. Mais Anaïs n'y arrive pas. Premièrement car elle n'a aucun souvenir de ce qui s'est réellement passé, ce qui est plutôt déconcertant... Puis deuxièmement car c'était son seul écart et que coucher avec un inconnu l'a atteint bien plus qu'elle n'a laissé paraître devant Amélie.
C'était son corps et elle ne se souvient même pas de ce qu'ils ont fait ni même s'ils s'étaient protégés. Il faut dire qu'il y a de quoi devenir fous, non ? La jeune femme aurait pu tomber enceinte, elle aurait pu... Bref, elle ne se souvient de rien et le pire est qu'elle a obligé Clément à ne pas en reparler parce qu'elle en avait honte. Honte d'apprendre qu'elle ait pu se comporter en parfaite opposition avec celle que son « moi » souhaite montrer.
— J'en ai pas beaucoup, dit-il en posant trois grosses bouteilles d'eau sur le meuble à côté de la jeune femme.
— Merci pour la salle de bain, enfin de me l'avoir prêtée.
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Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)
ChickLitAnaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aimant à ennuis ». En plus de devoir supporter des parents disjonctés, une sœur parfaite source de son complexe d'infériorité, une voisine se p...