♪ Michael Jackson - Leave me alone ♪
Samedi, la grasse matinée d'Anaïs est écourtée par une assemblée de tambourinements et de coups de sonnette. C'est les cheveux en pétard et les yeux à demi-clos, que la jeune femme traîne des pieds jusqu'à sa porte d'entrée et soupire. Cependant un simple coup d'œil dans l'œilleton fait déserter sa fatigue.
Les doigts des mains écartés, Anaïs recule et tente de mettre en marche son cerveau encore un peu embrumé. Le summum de la galère, ses parents sont là. Ils sont de l'autre côté de la porte et attendent qu'elle daigne leur ouvrir !
Bien qu'hésitante, elle jette tout de même une nouvelle œillade vers l'œilleton. Son père, le regard vif, lui donne, comme toujours, l'impression de se retrouver face à un militaire. Pourtant, c'est de sa mère qu'elle a le plus peur car derrière son allure de maman poule super gentille, se cache la source d'inspiration de l'inspectrice Maëlys Dumas...
Tout en soufflant, l'étudiante ferme les yeux et tente de réfléchir. Très bien, alors voyons voir... Si elle n'ouvre pas et qu'elle ne fait pas de bruit, il n'y a pas de raison pour qu'ils sachent qu'elle est là, n'est-ce pas ? Après tout, elle peut très bien être partie faire des courses. Anaïs jette un coup d'œil vers son horloge murale. À 9h15 ? Bon, disons que c'est possible.
À pas de loup, la jeune femme rejoint son séjour et regarde ses rideaux jaunes moutardes. Bien épais et complètement détachés, ils la cachent parfaitement. C'est bien la première fois depuis qu'elle les a qu'elle est contente qu'ils soient là (à la base, ces dernières sont une récupération d'une de ses tantes, pas de la malheureuse Martine mais de Jeanne). Bref, c'est impossible que ses parents la voient même en faisant la ronde sur le parking et ça, c'est du positif !
— I don't care what you talkin' about baby,I don't care what you sayright...
La voix de Michael Jackson résonne subitement dans la pièce et les yeux d'Anaïs s'agrandissent en réalisant qu'elle n'a pas mis son portable sur silencieux. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le volume de la sonnerie est poussé au maximum ! Cette fois-ci, la jeune femme peut dire adieu à son espoir de voir ses parents partir.
Tout en accourant vers sa table de nuit, la jeune femme déverrouille son cellulaire. C'est sa mère, c'est elle qui passe l'appel ! La poisse, là, pour être prise sur le fait, elle l'est... Les doigts glissant nerveusement sur l'écran de son portable, elle tente d'arrêter la musique mais n'y arrive pas.
Dia de chez Dia ! Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ce genre de truc ?
— Anaïs ? Je sais que tu es là. On t'a entendue ton père et moi. Anaïs ouvre cette porte, tout de suite !
La maman autoritaire est de sortie...
La sonnerie d'Anaïs s'arrête enfin. Évidemment, quand on a fini son boulot de signalisateur, on peut prendre sa retraite ! C'est toujours comme ça de toute façon.
La jeune femme repose son portable sur sa table de nuit puis regarde son appartement. Ce dernier est en bordel (comme toujours). Sa vaisselle d'hier soir trône dans l'évier, ses fringues traînent par terre, ses cours sont éparpillés sur le sol et... C'est vrai que résumé ainsi, son logement peut paraître super crade, mais en vérité, il est plus en désordre que sale, bien que la vaisselle pas faite, ce ne soit pas super clean.
— Anaïs ouvre cette porte ! s'énerve maman Dumas.
La concernée fait une petite halte dans la salle de bain, étouffe un cri en voyant son reflet dans la glace, tente de rattraper le coup en mouillant ses boucles rebelles mais le résultat reste le même : elle a une tête affreuse. Tant pis, elle n'aura pas le choix que de faire avec.
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Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)
ChickLitAnaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aimant à ennuis ». En plus de devoir supporter des parents disjonctés, une sœur parfaite source de son complexe d'infériorité, une voisine se p...