♪ Halocene - Hands to myself ♪
Le jeune homme se cabre subitement dans son lit. Le visage figé, la chevelure dévergondée, il ressemble plus à un zombie qu'à une personne vivante à l'heure actuelle.
— Putain...
Son mot n'est qu'un murmure. Ses yeux, pas habitués à l'obscurité de sa chambre, peinent à trouver la petite lumière de son portable. Mais quand ces derniers tombent enfin dessus, et que Clément voit l'heure apparaître sur l'écran de son cellulaire, un soupir lui échappe. Il est quatre heures du matin, et une fois de plus, il vient de sortir brutalement d'un rêve magique. Pourquoi ne peut-il embrasser Anaïs que dans son imaginaire ?
N'a-t-il pas déjà donné de lui, à cent pour cent ?
Cette fois-là, cette fois où Anaïs a dû prendre la douche chez lui, il mentirait en disant qu'il n'a pas pensé à la possibilité de l'amener dans sa chambre avant et surtout après la salle de bain. Bien évidemment, il ne lui aurait pas sauté dessus (du moins il aurait essayé), mais que voulez-vous, quand vous désirez quelqu'un depuis plus d'un an et que cette personne se retrouve chez vous, nue, sous le jet d'eau de la pièce d'à côté de la vôtre, contrôler son cerveau en ébullition, et pas que, est plutôt difficile.
Clément se souvient de cet instant comme s'il s'agissait de la veille, même si en vérité, cela remonte au mois dernier :
Aux aguets à surveiller le couloir dès qu'il entendait le moindre petit bruit, cet après-midi là, il avait dû regarder une multitude de fois l'heure sur l'horloge de son couloir. Il s'était dit qu'il avait bonne mine à attendre en caleçon, collé à sa porte d'entrée. Pourquoi donc ne lui avait-il pas donné d'horaire ? Parce qu'il avait été troublé et surtout avait eu peur de ne pas réussir à s'éloigner d'elle, après l'avoir vue rougir à sa petite provocation.
Depuis le lapsus d'Anaïs comme quoi elle voulait prendre la douche avec lui, il lui était impossible de penser à autre chose que sa peau nue contre la sienne. Impossible de chasser l'image électrisante d'elle dans sa chambre, six mois auparavant. Chacune de ses courbes étaient restées gravées dans sa mémoire depuis cette nuit-là. Si la croiser tous les jours dans le couloir était difficile, sa phrase avait déclenché en Clément une avalanche d'images torrides qu'il n'arrivait pas à se sortir de la tête et actuellement, ce n'était pas vraiment son cerveau son plus gros problème.
Dix longues minutes plus tard, alors que le jeune homme commençait à somnoler, la tête collée contre le bois de sa porte, un bruit de clé s'était fait entendre. Un petit coup d'œil dans l'œilleton lui avait confirmé qu'il s'agissait bien de sa jolie châtain. Ses cheveux, comme toujours, rebiquaient. Elle paraissait contrariée. Du moins elle tournait en rond dans le couloir et marmonnait. Clément avait beau tendre l'oreille, c'était impossible pour lui d'entendre ce qu'elle disait.
Le jeune homme avait attendu qu'elle sonne, sur son pas de porte, pour foncer dans sa salle de bain. Il avait dérapé sur son carrelage mais cela ne l'avait pas empêcher pas d'arriver à destination. Sans plus attendre, il avait allumé sa douche, s'était déshabillé et avait foncé sous cette dernière. Aussitôt, ses mains s'étaient activées sur sa chevelure pour qu'elle s'imprègne d'eau. Il devait paraître sortir de cette dernière.
Au bout d'une petite quinzaine de secondes, il était assez trempé pour être crédible. Il avait alors renfilé son caleçon, attrapé sa serviette, qu'il avait noué autour de sa taille, donné un coup d'œil dans son miroir et ré-arrangé ses cheveux. Les connards... ils étaient bien loin du résultat qu'il souhaitait. Mais après tout, c'était la surprise (ou pas), qu'ils lui faisaient tous les jours depuis le début de son existence...
VOUS LISEZ
Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)
ChickLitAnaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aimant à ennuis ». En plus de devoir supporter des parents disjonctés, une sœur parfaite source de son complexe d'infériorité, une voisine se p...