♪ Michael Jackson - Money ♪
Affalée sur son lit, un paquet de gâteaux à moitié vide posé sur le ventre, l'ordinateur portable ouvert sur une vidéo de chatons rigolos, Anaïs soupire. Aujourd'hui semble être la journée la plus pourrie de toute sa vie...
Comment en est-elle arrivée là ? Pas de soucis, nous allons faire un petit retour en arrière pour expliquer les choses si vous voulez bien.
Le lendemain des soirées arrosées n'est jamais vraiment agréable mais ce jour-là, pour la jeune Dumas, le réveil fut une véritable torture. Ses neurones semblaient remuer dans sa tête comme des danseuses brésiliennes et surtout taper des pieds comme des éléphants. Seulement cela n'était pas le seul problème, car quelque chose d'autre la torturait intérieurement, et c'était sa conscience, qui était plus qu'en colère à cause de son agissement de la veille.
Je suis une lâche. Incapable d'affronter la réalité, je suis le genre de fille qui abandonne son voisin aux mains de Maëlys la tueuse à gage.
Qui pouvait faire une chose pareille, même si le voisin en question s'avérait être un élément perturbateur ?
C'est pas très fraîche que la jeune femme avait quitté son appartement, en rasant les murs bien évidemment, craignant que Clément surgisse de son studio à la minute qui suit. Sur le chemin du supermarché, Anaïs avait essayé de se rassurer. Après tout, son voisin n'avait pas payé les réparations de sa Titine, donc peut-être étaient-ils en quelque sorte, quittes ? L'étudiante avait tenté de se persuader qu'elle était dans le vrai, pourtant un petit doute persistait encore.
Lorsqu'elle avait poussé la porte arrière du bâtiment du magasin, Anaïs sentait son estomac encore fragile et ses jambes faibles, mais elle était motivée à passer une bonne journée de boulot. Comment avait-elle pu sortir la veille de son travail ? Elle se le demandait encore ! Et surtout, comment avait-elle pu boire ?
— Bonjour Anaïs, avait soufflé Alexis.
Elles faisaient toutes les deux l'ouverture (oui, encore une fois l'étudiante se maudissait d'être sortie la veille).
— Salut Alex, ça va ?
— En forme, et toi ?
Pas tellement...
— Impec.
Un silence s'était installé entre les deux jeunes femmes par la suite. Alexis était partie aux vestiaires tandis qu'Anaïs était rentrée dans la salle des caisses pour savoir à quel poste elle se tiendrait pour la journée (sans interruption, donc avec seulement vingt-et-une minutes pour manger, à l'heure que choisirait sa supérieure pour l'envoyer en pause). L'étudiante avait grimacé en voyant le prénom de Guillaume. Encore une fois, ils allaient être en binôme.
N'avaient-ils donc pas compris qu'Anaïs ne voulait plus travailler avec lui ? La période du prince charmant était résolue. Le brun avait chuté dans son estime et bien qu'elle ne savait toujours pas si le traître dans l'histoire était son collègue ou sa voisine, elle ne voulait pas plus en savoir !
En descendant, son caisson posé sur la hanche, sa sacoche ainsi que tout le reste de ses affaires à la main, Anaïs avait découvert Victoire au comptoir. Souriante, cette dernière lui avait dit bonjour.
— Tu es de bonne humeur ce matin dis donc ! n'avait pu s'empêcher de remarquer la jeune femme.
— Dylan Broussard m'a amenée dîner au restaurant hier soir.
C'était quelque chose qu'avait toujours aimé l'étudiante. Contrairement aux autres de ses supérieures qui se donnaient un air inapprochable, Victoire restait elle-même et ne cherchait pas à se poster en haut du podium, chignon tiré et lunettes sur le bout du nez.
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Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)
ChickLitAnaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aimant à ennuis ». En plus de devoir supporter des parents disjonctés, une sœur parfaite source de son complexe d'infériorité, une voisine se p...