♪ Jackson 5 - Never can say goodbye ♪
Pour Anaïs, se rendre compte que Clément lui plaisait n'a définitivement servi à rien. La preuve ? Elle n'a pas eu le courage de l'affronter. Elle n'a pas le courage de le croiser et elle continue de l'éviter. Parfois l'étudiante se demande si elle n'a pas un problème. Ensuite, la réponse lui apparaît : bien sûr que oui ! Depuis son aventure avec Quentin, la peur de souffrir, d'être prise pour une imbécile ou tout simplement d'aimer, semble l'habiter. Cependant le reconnaître reviendrait à faire un premier pas vers la rémission et les risques deviendraient alors plus grands encore...
Parce que la boulangerie dans laquelle la jeune femme doit faire son stage a fermé pour une semaine de congés, Anaïs se retrouve à s'ennuyer. Certes, elle a les cours ainsi que son boulot (bien plus tranquille sans la présence de ce Guillaume dont elle ne veut pas avoir de nouvelles, quoi qu'il se passe), mais elle aurait aimé avancer dans son UE obligatoire et non-compensable. Alors lorsqu'elle rentre chez elle le soir, elle s'occupe en tentant de diagnostiquer les maladies mentales des personnages dans les séries qu'elle regarde. Pour le moment, la jeune femme peut le dire, elle n'est pas trop nulle, la preuve, elle a obtenu un score plutôt bon jusqu'à présent.
Après l'épisode du parc, Anaïs ne recroise pas son voisin durant des jours. Cela lui permet donc de se reposer. Pas besoin de fuir, pas besoin d'angoisser ou de chercher un mot à dire pour mettre une distance entre eux, la jeune femme profite de ses « vacances », même si une part d'elle, jusque-là muette, paraît déçue de la non-présence de Clément. Heureusement, Amélie ainsi que sa troupe lui permettent d'oublier ses quelques inquiétudes concernant son fonctionnement personnel.
☆
Pourtant, vendredi soir, lorsqu'elle tombe nez à nez avec son voisin, ses pensées s'embrouillent et sa semaine de tranquillité lui paraît soudainement fausse.
L'anse de son sac en bandoulière autour du cou, elle sursaute en le découvrant sur le pas de sa porte alors qu'elle sort de chez elle. Amélie, qui a fini sa première semaine de stage, souhaite décompresser en faisant la fête et évidemment, elle a exigé que sa meilleure amie soit de la partie ce soir. Anaïs ne sait pas encore où elles vont aller mais c'est plus que probable que les garçons se joignent à elles et qu'ils aillent dans un bar étant donné qu'elle a dit qu'elles feraient le chemin en métro.
— Salut, lance-t-il soudainement alors qu'Anaïs hésiter à dire quelque chose.
Il semblerait que son envie de fuite soit en conflit avec son envie de rester. Quelle galère !
— Salut.
Le silence entre les deux jeunes gens n'est pas habituel. Il faut dire qu'à l'ordinaire, Clément est plutôt du genre pipelette. Et pour une fois, l'étudiante regrette qu'il ne le soit pas. Pourquoi donc se complique-t-elle toujours la tâche ? Pourquoi ne se contente-t-elle pas de fuir ? Parce que le temps qui passe la change ? Parce que voir son voisin se comporter différemment lui fait réaliser qu'échanger avec lui n'était pas si désagréable que ça ? Pourquoi faut-il toujours que les gens se mettent à désirer quelque chose lorsque cette dernière n'est plus accessible ?
La jeune femme regarde le sac de voyage de Clément et hausse un sourcil.
— Je pars pour le week-end, annonce-t-il subitement, comme si Anaïs venait de lui demander ce qu'il faisait.
La châtain fait un signe de tête et réarrange son sac avant de regarder l'heure sur son portable. Dia, je suis en retard ! Amélie va m'engueuler, panique-t-elle. C'est bien connu, la rockeuse déteste les gens qui arrivent en retard et malheureusement Anaïs a la fâcheuse habitude de toujours l'être.
VOUS LISEZ
Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)
Chick-LitAnaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aimant à ennuis ». En plus de devoir supporter des parents disjonctés, une sœur parfaite source de son complexe d'infériorité, une voisine se p...