Bonjour, Anaïs mémé persil à votre service

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♪ The Jackson 5 - Enjoy Yourself ♪

Le début du deuxième mois de l'année commença par une petite mise en beauté. Ou plutôt un désir de mise en beauté de la part de la jeune étudiante qui, avant de pousser la porte du salon de coiffure dans lequel elle était attendue, soupira en voyant l'heure sur sa montre.

— Bonjour mademoiselle Dumas. Comment allez-vous ? demande Patricia la peste tandis qu'Anaïs prenait place dans le fauteuil du salon de coiffure quelques secondes plus tard.

Comme toujours, la jeune femme était en retard, mais tout le monde la connaissait désormais ici. Alors disons que justement tout le monde avait l'habitude de la voir arriver après l'heure convenue. L'effet d'habituation1 était très utilisé et pas seulement qu'en psychologie du développement ou n'importe quelle autre discipline...

— Très bien et vous Jeannette ? répondit Anaïs dans un sourire hypocrite.

— Euh moi c'est Patricia, la corrigea la professionnelle en passant un coup de main sur son crâne pour vérifier pour la énième fois si elle n'avait pas de bosse.

La jeune femme feignit de ne pas l'avoir entendue et se plongea dans la contemplation de son portable. Après un regard noir, la coiffeuse retourna au bac pour le shampoing d'une vieille dame. Oh punaise, j'aurais dû lui attribuer un prénom ringard ! songea Anaïs en jetant un coup d'œil à son ennemie du jour.

Réaction immature ? Probablement oui... Mais qui ne l'avait jamais été ne serait-ce qu'une fois dans sa vie ?

Patricia n'aimait pas l'étudiante et cette dernière non plus. Comme ça au moins, elles étaient en accord sur quelque chose.

Si la coiffeuse n'appréciait pas Anaïs, c'était parce que cette dernière avait osé lui dire que lorsque l'on critiquait quelqu'un et que l'on n'avait pas le cran de le dire en face de la personne, c'était mieux de vérifier que cette dernière ne soit pas dans les parages ! L'instant langue de vipère de la professionnelle remontait à deux ans, alors que la châtaine attendait sagement du côté « technique » du salon et que Patricia était en train de faire un shampoing à une femme aussi cancanière qu'elle.

Patricia avait traité Anaïs de sale petite garce. L'étudiante l'avait traitée d'épouvantail parce qu'elle était tellement conne et moche qu'elle ne savait rien faire d'autre que faire peur aux gens. Ah si... Les critiquer !

Encore maintenant, Anaïs le reconnaissait, la coiffeuse l'avait prise au dépourvu et l'étudiante n'avait pas eu de réplique cinglante. Ça ne servait à rien de mentir : son insulte avait été nulle. Mais de toute façon c'était bien connu : la jeune femme n'avait jamais fait pas partie de ces gens qui savaient faire fermer la gueule à l'adversaire. Contrairement à Maëlys, qui une fois de plus, savait tout faire.

— Salut Anaïs ! lança Léa, sa coiffeuse attitrée depuis trois ans.

— Salut Léa. Alors, c'est pour bientôt ce bébé ?

Anaïs ne put pas s'empêcher de sourire devant le ventre rond de la future maman.

— Encore trois mois. Je n'en peux plus, je suis cannée(2).

La concernée grimaça puis porta la main à son front. Elle paraissait vraiment épuisée, tellement qu'elle fit de la peine à Anaïs.

Léa était vraiment l'opposée de Patricia, si bien que l'étudiante se demandait d'ailleurs comment elle faisait pour la supporter. Elle doit avoir une grande force mentale. Sûrement arrive-t-elle épuisée chez elle. C'est éprouvant de résister à ses pulsions de mort quand nous sommes face à une ennemie à longueur de journée, se dit-elle, pensive.

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant