Les tracas du quotidien et la copine non souhaitée

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♪ Michael Jackson - Morphine ♪

Le début de la semaine se fit difficile, et pas seulement car Anaïs avait l'impression que le monde entier la regardait tel un extraterrestre.

La jeune femme se sentait également fatiguée, ce qui n'aidait en rien pour les études ainsi que le boulot. Peut-être avait-elle fait trop de fêtes ? C'est vrai qu'à bien y réfléchir, elle était plus sortie qu'à l'ordinaire. Amélie avait eu la pêche et les amis d'Amélie aussi...

En ce qui concernait sa gêne du moment, pour tout dire, les gens, hormis l'entourage proche de la jeune femme, n'étaient pas particulièrement choqués quand ils apercevaient ses cheveux. Tout se passait plutôt dans la tête de l'étudiante. Cependant, se sortir de stupides idées de notre esprit s'était toujours avéré plutôt difficile...

Lundi soir, en rentrant chez elle, la capuche sur la tête comme si elle était recherchée par la police, Anaïs fixait son portable. Le garagiste qui s'occupait de sa Titine n'avait toujours pas donné de nouvelles. Or, celui-ci lui avait promis d'en donner au plus tard en fin d'après-midi. Était-ce vraiment mauvais signe ? Est-ce que son auto allait finir broyée ? Allait-elle devoir prendre encore les bus pour se rendre au supermarché cette semaine ? Anaïs en avait marre de devoir attendre que l'autocar se pointe à l'arrêt et de se faire sucrer sa place...

Ce fut distraite que la jeune femme referma sa boite aux lettres et marcha vers la porte principale. Pour une fois, elle avait fini plus tôt à la fac. Son professeur de TD de neurosciences étant absent pour quelques jours, elle avait choisi de rentrer chez elle plutôt que rester à la BUC(1). Amélie, qui n'était pas dans la même option qu'elle, était probablement encore sur la campus.

— Bonjour Anaïs !

Christine, sa voisine du dessous, se trouvait actuellement devant elle. Si l'étudiante paraissait épuisée, ce n'était pas le cas de la quinquagénaire qui, souriante et toute pimpante avec son chemisier framboise et à pois ainsi que sa longue tresse sur le côté, donnait l'impression à la jeune Dumas d'être la mémé dans le duo.

— Bonjour Chris. Toujours en forme à ce que je vois !

— Oh ben, il le faut bien parce qu'aujourd'hui j'ai rencart !

Eh voilà, Christine la bavarde était de sortie...

— Et devine où il m'emmène ? continua la femme en pinçant les lèvres et en remuant les épaules telle une petite fille surexcitée.

Anaïs n'avait franchement pas envie de jouer aux devinettes. Pourtant, le sourire toujours éclatant de sa voisine lui donna mauvaise conscience. Elle ne pouvait délibérément pas gâcher le bonheur de cette dernière en la remballant.

— Euh... je sais pas, souffla la bouclée en se grattant la joue, au musée ?

— Berk, c'est pour les coincés du slip ça ! répliqua Chris en grimaçant puis balayant du revers de la main une poussière imaginaire.

— Alors au resto ?

— Pour les bourges !

— Peut-être chez lui ? tenta la jeune femme en retenant un soupir d'agacement.

— Pour les addicts au sexe !

— Donc... un bar ?

— Pour les alcoolos !

Anaïs réalisa qu'elle avait fait le tour des endroits les plus communs pour les rendez-vous dans son esprit. Résultat, elle ne voyait pas où pouvait l'amener son rencart et s'en foutait un peu d'ailleurs.

— Je donne ma langue au chat, capitula l'étudiante.

— On va se goinfrer chez ses parents ! déclara fièrement Christine.

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant