Chapitre 3

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Le cri de désespoir de Morgane fut le dernier bruit que j'entendis avant de me retrouver à nouveau dans la nuit noire et silencieuse. Lorsque j'arrivai sur les lieux, il ne restait que ma voiture, en cendre. J'y tenais énormément et si par malheur je devais recroiser celui qui avait osé la détruire, je le massacrerais.
Je serrais les poings tout en tournant autour de moi avec une brulante envie de démolir la première personne qui croiserait mon chemin. Il fallait bien que je trouve par où ils étaient partis. Malheureusement, les vampires n'avaient pas d'odeur corporelle donc impossible de les repérer de cette manière. Tout en marchant je butais sur un objet. Lorsque je me penchai, je reconnus la montre de Lawson. Et quelques mètres plus loin, des traces de pneus. Alors que je m'apprêtais à crier victoire, ma raison me rappela que j'étais seul face à quatre vampires, probablement mieux entraînés que moi. Et de plus, ils tenaient mon meilleur pote en joue.
Il me fallait un plan. Et évidemment d'habitude les plans, c'était Lawson... Moi, j'étais un mec d'action. Je réfléchis quelques instants mais la seule indication que me donnait mon cerveau était "fonce, fonce!".

Je suivis le plus discrètement les traces. Quelques kilomètres plus loin, j'aperçus de la lumière. D'après l'odeur de bois brûlé, c'était un feu de camp. Je m'approchais, tapis derrière la végétation, Lawson n'était pas là. Cependant, une des quatre vampires se trouvait contre un arbre, en face de moi. Elle était aussi blonde que séduisante. Et c'étaient les plus belles qui étaient les plus cruelles. Mais si j'arrivais à la battre, elle pourrait me conduire à Lawson. Je sortis de ma cachette.
Elle détourna lentement son regard glacial dans ma direction et eut un rictus mauvais. Mon sang ne fit qu'un tour. Quelque chose clochait... C'était bien trop facile.

- Je ne suis pas seule, me lança-t'elle comme si elle devinait mes pensées.

Regardant autour de moi, je vis plusieurs autres vampires. Ils étaient tous dans l'ombre d'un arbre, en hauteur. Un piège, compris-je. Vraiment le cerveau du groupe ce n'était pas moi. Un jour, j'apprendrais à réfléchir avant d'agir aveuglement.
Je les comptais, ils étaient au moins dix.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? les défiais-je tout en priant pour qu'aucun d'eux ne remarquent le tremblant incessant de mes doigts.

- Faire un marché, déclara-t'elle, nous cherchons de nouveaux membres pour notre clan et ton profil nous intéresse.

Le conducteur de la voiture la rejoignit.

- Nous te laissons la vie sauve, en échange, tu nous rejoins, toi et ton ami.

Le second vampire lui fit signe qu'il continuait. La blonde disparue derrière un convent d'arbres.

- Nous cherchons de jeunes vampires comme vous. Surtout comme toi en fait.

Devant mon air interloqué, il enchaîna.

- Ton don nous intéresse. Tout comme celui d'un autre vampire de ton clan, Morgane, je crois ?
- Ne vous avisez même pas à toucher ne serait-ce qu'un seul de ses cheveux.
- Ne t'inquiète pas, ton don est bien plus puissant et remarquable que le sien.
- Je n'ai pas de don.
- Il ne s'est pas encore déclaré.
- Comment ça ?

Il éclata d'un puissant rire.

- Il faudrait vraiment penser à éduquer cette jeunesse. Lorsqu'un vampire possède un don, ses progénitures en posséderont un aussi.

Waaw, je ne savais pas si je devais me réjouir de cette nouvelle ou m'inquiéter.

- En tout cas, tu ferais un excellent dirigeant pour mon armée.Si tu acceptes bien entendu.

Une armée... La proposition était alléchante. Je pourrais enfin me faire une place de choix dans ce monde. Mais le visage de Morgane me vint à l'esprit. Elle désapprouverait cette idée.
« Elle aurait honte de moi » pensai-je soudain. Ces gens n'étaient pas des personnes bien, ils tuaient pour arriver à leur fin.
Je crachai de mépris.

- Plutôt mourir que de participer à votre massacre.

J'aurais aimé que Morgane ait vu l'action, elle aurait été fière de moi pour le coup.
La vampiresse blonde revint, cette fois-ci accompagné de Lawson. Il n'était pas en piteux état comme je m'y attendais. Je le trouvais anormalement inoffensif. Lorsque je croisai son regard, il me fit un sourire au coin, comme lorsqu'il s'apprêtait à faire une connerie.
Je captai immédiatement le message. Au même instant, Lawson donna un énorme coup de tête envoyant la blonde valdingué loin de lui. Un vampire dont le visage était barré d'une énorme balafre sortit la fameuse dague en platine du haut de son arbre, mais j'étais déjà sur lui. Je lui arrachai des mains avant de le poignarder violemment. De la fumer sortie de la blessure. Puis tout son corps se consuma: un de moins. Deux nouveaux vampires me sautèrent dessus. J'eus le temps d'apercevoir le chef, toujours au milieu de la prairie. Il n'avait pas l'air de se soucier de la bataille qui faisait rage autour de lui. Comme si c'était... Prévu.
Je me débarrassai du premier en lui plantant la lame entre les deux yeux. Il émit un faible glapissement avant de tomber de la branche d'arbre, avec le poignard. Le deuxième était déjà sur mon dos. Je me débâtis tant bien que mal puis finis par lui mettre mon point dans l'estomac, l'envoyant hors de contact de mon corps.
Du coin de l'œil, je vis Lawrence aux prises avec deux autres vampires. Il était mal.
Je voulus l'aider lorsque la blonde me sauta dessus.
Nous roulions dans la boue. Je lui attrapai ses cheveux et lui fracassai sa tête contre le sol. Une fois. Deux fois. A la troisième un coup puissant dans la mâchoire me força à lâcher prise. J'eus à peine le temps de cracher le sang emplissant ma bouche qu'elle se jeta telle une furie sur mon ventre. Le pied enfoncé dans l'estomac pour m'empêcher de bouger, elle me laboura profondément les deux avants bras. Ma vision commençait à baisser. Mes sens étaient de plus en plus faibles. J'entendis un ordre d'achèvement et arrêtai de me défendre. J'étais perdu. Ses deux jambes écrasaient à présent mes avants bras et je la vis saisir un objet long et tranchant. Cette vipère avait récupéré la dague. Je m'arrêtai de bouger tout en la regardant droit dans les yeux. Vas-y achève moi.

Elle s'apprêtait à abaisser la lame lorsqu'un crie la prit au dépourvu.

- Arrêtez !




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