Chapitre 1

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Arrivé devant la magnifique Audi R8 que ma mère adoptive, Morgane, m'avait offerte, je n'y trouvai personne.

- Je suis sûr qu'au lieu de suivre le code et d'aller se nourrir de brigands, Lawson s'est nourri d'humaine, marmonnai-je dans ma barbe, mi-jaloux mi-amusé.

Il  était mon meilleur ami, la personne avec qui je faisais toutes mes  conneries depuis qu'on s'était rencontré trente ans auparavant.
Mon histoire à moi était aussi compliquée que banale. Père alcoolique, je n'étais plus scolarisé depuis la sixième et je m'étais spécialisé dans le trafic de drogue.
J'avais d'ailleurs gardé après ma transformation, mon visage constamment cerné et un style vestimentaire plutôt varié : mon armoire n'était composée que de noir. Au final, c'était plutôt pratique, pas besoin de se demander le matin comment accorder.

  Pour en finir, ma triste vie humaine s'est terminée l'année de mes  vingt ans lorsque je croisai un vampire qui avait pour ainsi dire touché  le fond. Un vampire femme du nom de Morgane. Souhaitant mourir elle avait tentée de se priver de sang jusqu'à ce que mort s'en suivre. Sauf que c'est exactement la même chose que lorsqu'un humain coupe sa respiration : les réflexes prennent le dessus et inconsciemment, on reprend un grand bol d'air. Ce que Morgane fit. Sauf que son bol d'air, c'était moi.

Elle  reprit conscience de ce qu'elle faisait je n'étais pas totalement mort  et par pur moment de panique elle me transforma, pour me sauver.
C'est comme ça que notre relation commença. Elle était seule depuis des années et moi en manque d'affection ayant perdu ma mère jeune. Elle me prit sous son aile, et même si je ne l'appelais pas maman pour moi, elle était la mère que je n'avais jamais eue. De plus, elle faisait partie des rares vampires à avoir acquit un don : elle pouvait guérir n'importe quelle blessure.

Nous avons erré dix ans ensemble à travers le monde. Passant par tout les continents, nous avions fini par revenir en Amérique et c'est ici, à Novato que nous avions rencontré Oscar et son clan.

Lawson en faisait déjà partit et n'ayant seulement deux ans d'écart, nous nous sommes immédiatement bien accordés.  Nous étions aussi les plus jeunes et subissions chaque jour les  moqueries de nos ainés pour nos conversations puériles et immatures.
Mais ce qui compte, c'est qu'avec tous ces vampires, j'avais enfin une vraie famille.
Je me sentais jeune et j'étais con et heureux. Le genre de vie que la plupart des adolescents voudraient avoir.

Minuit quarante. Lawson rentrerait certainement qu'avant que le soleil ne se lève. Bougonnant en sachant que je passerais le reste de la nuit seul, je mis la clef sur le contact et démarrai.
Les humains ne pouvaient remarquer notre situation disons quelque peu particulière car nous habitions une maison abandonnée à trente bonnes minutes de la ville.  Et toujours pour ne pas attirer l'attention, le clan avait aménagé  seulement le sous-sol, de sorte que quiconque passerait à coté  penserait qu'elle était vide.

Je roulais déjà depuis cinq minutes lorsque qu'un énorme choc sur le toit de la voiture me fit sursauter. Je tournai brusquement le volant. Mon mouvement fit déraper la voiture qui se retourna sur elle-même avant de se stopper et je vis alors un Lawson ivre, glisser le long du toit pour ouvrir la portière avant puis se glisser tant bien que mal à mes côtés.

- Non mais ça va pas ? m'insurgeai-je. Si t'as fait le moindre poque à ma voiture, je t'explose.

Mon meilleur ami explosa de rire. Ses magnifiques yeux clairs brillaient de mille feux. Lui, il avait fait l'amour.

- J'ai quand même couru comme un dingue pour te rattraper.
- J'vois ça, ricanai-je.

Ces vêtements étaient dans un état pitoyable. Ces longs cheveux châtains d'habitude attachés en queue-de-cheval étaient là détachés et emmêlés. Certaines mèches tombaient lamentablement sur son visage.

- On peut mettre la radio ?

Et sans attendre ma réponse, il monta le son sur du Madonna.  Je l'écoutai fredonner les paroles tous le reste du trajet tout en  pensant à comment je lui ferais payer la façon dont il massacrait la  chanson avec son horrible manière de monter dans les aiguës sans suivre le  rythme.
Cinq minutes avant notre arrivée, il s'arrêta de chanter. Pensant que l'effet de l'alcool s'était enfin dissipé, je ricanai.

- Je suis sûr que Madonna apprécierait beaucoup pouvoir faire un duo avec toi.
- Mec, c'est normal que la même voiture nous suive depuis au moins dix minutes ?

Il était redevenu sérieux. Je regardais mon rétroviseur. Effectivement un bolide noir presque invisible dans la nuit se trouvait juste derrière nous.

- Comment ça se fait que je ne l'ai pas entendu ?
- Aucune idée... Ca doit être des touristes perdus.
- Ils sont loin de la ville et on s'approche de la maison.

Je freinai.

- Je vais leur demander ce qu'ils veulent, il ne faudrait pas les attirer jusque chez nous.
- Je reste dans la voiture, tu ne m'en veux pas ?

Je lui frappai amicalement l'arrière de la tête.
En tout cas, il avait raison, car la voiture s'était rangée derrière la nôtre. La vitre du coté conducteur s'ouvrit.

- Je peux vous aider ? Demandais-je poliment.

- Tu ne saurais pas où se trouve Oscar Davis?

Une voix d'homme, rude et froide. Je sentis mes poils se hérisser. Comment il connaissait Oscar ?

- Je ne vois pas de qui vous voulez parler.

Woaw, j'avais oublié de préciser que mon seul défaut était mon incapacité à être crédible quand je mentais. Les quatre portières s'ouvrirent d'un coup et cinq personnes sortirent de la voiture pour me faire face. Tout habillés de noir, la peau sans vie. Des vampires, compris-je tandis que mon cerveau tournait à mille à l'heure. Que faisaient t'ils ici?

- Ne joue pas à ce jeu avec moi petit.

Comme je restai muet, le conducteur, qui semblait être le chef, s'avança dans ma direction. Je me mis en position de défense tout en pensant qu'un Lawson sobre aurait été plutôt utile. Il s'arrêta à deux mètres de moi.

- Tu vas aller dire à ton ancien que s'il ne dégage pas d'ici une semaine, on vous massacre tous.
- Hein ?

On pouvait m'intimider, mais la menace, c'était vraiment quelque chose que je ne pouvais supporter sans broncher. C'est à ce moment précis que mon pote décida de pointer le bout de son nez.

- EEeeh salut, vous vous n'êtes pas des touristes.

Et il explosa de rire. Sérieusement, l'alcool devrait être interdit pour les vampires. Mais l'irrespect dont il faisait preuve face à ses rigolos me fit sourire. Eux restèrent de marbre.

- Qu'on soit claire, ici, c'est chez nous et on ne bougera pas, précisais-je.

- Je pense que tu ne sais pas à qui tu as à faire.

- Pas vraiment non. Moi c'est Alex. Et toi?

- On vous aura prévenu.

Le chef eut un rictus méprisant. Puis il fit un signe de la tête. En moins de temps qu'il fait pour dire « ouf », deux des quatre vampires se matérialisèrent derrière Lawson. L'un l'agrippa fermement tandis que l'autre le menaçait d'un poignard.
Je grognais, ayant reconnu l'odeur qui s'en échappait... Du platine. L'arme fatale pour un vampire. Pour la première fois depuis, longtemps, je commençais sérieusement à flipper. Lawson avait lui aussi saisit la situation. Les dernières gouttes d'alcool qui étaient présentent dans son sang s'étaient à présent évaporées.

- Bon et maintenant, tu vas chercher ton vieux sinon je le décapite.

Et pour une fois, je fis preuve d'un peu de maturité, et obéis.

Dark SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant