Chapitre huit.

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Chapitre corrigé le 14/07/2018

J'entends les battements bruyants de mon cœur et mon sang coaguler dans mes veines. Ma tension semble avoir augmentée mais mon corps reste immobile. Il n'arrive plus à bouger. La morsure de Kaeris est toujours profonde et ses crocs en moi me font douloureusement mal. Je sens mon corps se raidir et mon esprit devenir vaporeux.

Kaeris me plaque toujours contre ce mur. Ma faux a disparu car je n'arrive plus à la garder en main. Je me sens faible, mes forces m'ont quittées. Je n'arrive plus à penser rationnellement. Je n'ai pas remarqué que des larmes coulent sur mes joues. Je n'affiche pas la moindre douleur sur mon visage tant elle est importante. Je suis si choqué que je n'arrive pas à ressentir la moindre émotion, tout est secondaire autour de moi.

Il finit par prendre une dernière gorgée de sang avant de l'avaler bruyamment dans sa gorge. Il recule sans prêter attention à la blessure qu'il vient de m'affliger. Mon corps glisse contre le mur sans difficulté mes fesses rejoignent le sol. Je tiens ma plaie fortement avec ma main mais le sang continue de couler. J'ignorais qu'une morsure pouvait faire aussi mal.

—Kaë...

C'est la tête par terre que je finis par perdre connaissance. La dernière chose que je vois est Kaeris qui reste de dos.

***

Plusieurs heures après, mes yeux se rouvrent. Je ne suis pas dans un endroit que je connais. En me redressant, je devine facilement que je suis dans une chambre. De long rideaux rouges longent les fenêtres, me cachant de la lumière du jour. Une douleur saisissante me tord le cou.

C'est vrai !

Kaeris m'a mordu ! Je me relève brusquement du lit, me rendant compte que je suis pieds nus avant de courir près d'un grand miroir mural pour me regarder. On m'a certainement changé, je ne porte qu'une longue robe de chambre, déboutonnée sur le haut. J'ai un bandage qui encercle toute ma nuque avec du sang séché à l'endroit ou j'ai été mordu. J'ai quelques pansements sur le corps mais ce ne sont que des blessures superficielles.

Je n'arrive pas à m'enlever cette image de la tête. Les crocs de Kaeris sont si puissants que ma peau s'est déchirée sur son passage. J'ai entendu des rumeurs sur ce genre de morsures mais je ne pensais pas qu'elles étaient si puissantes.

Jamais je ne pourrais mordre quelqu'un pour son sang, jamais. Je ne suis pas un monstre.

Je ne peux pas penser à ça maintenant, je dois rentrer. Je ne préfère pas croiser Kaeris maintenant. Il m'a mordu et je n'ai rien pu faire. J'ai vraiment du mal à croire qu'il soit mon grand père.

Physiquement il paraît si jeune, mais c'est son comportement et sa réputation qui le salissent. Je me suis fait avoir comme un bleu. Quelle erreur j'ai faite.

Je me mets à fouiller dans le dressing pour trouver de quoi m'habiller. Un haut quelconque, et une veste font très vite l'affaire. Le tout d'un simple jean délavé et troué sur le genou droit  qui m'aidera à partir de ce putain de palais.

Je comprends pourquoi je ne suis pas proche de Kaeris, malgré qu'on appartienne à la même famille, il agit comme si ce n'était pas le cas. Je me regarde une dernière fois avant de quitter cette chambre sombre. Je ne connais pas ce palais. Rien que l'atmosphère est sombre, lugubre et ténébreuse. Cet endroit est à l'image de Kaeris.

Je marche dans ces interminables couloirs et les rideaux sont tous tirés pour cacher la lumière du jour. J'ignore depuis combien de temps je suis ici mais Kaeris m'a laissé en vie alors qu'il aurait pu me tuer. La seule chose que je puisse entendre sont les bruits de mes pas qui résonnent dans l'espace étroit.

ROUGE ARDENT-L'HISTOIRE DE KEL (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant