Chapitre seize.

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Chapitre corrigé le 15/07/2018

À mon réveil, je me retrouve affalé sur Kaën est endormi, contre son torse, recouvert d'un drap propre. Il tient sa tête à l'aide d'une sa main, le bras accoudé à son fauteuil. Il semble exténué par la fatigue et un peu négligé. Sur son visage il y a ces cernes imposantes sous ses yeux comme s'il n'avait pas dormi depuis longtemps.

En jetant un coup d'œil à mon corps, je m'aperçois de ma totale nudité en dessous de ce drap. La panique me saisit car je n'ai aucun souvenir de ce que nous avons fait cette nuit.

Aurai-je franchi le pas avec Kaën ?

Je sens mes joues chauffer sur mon visage. Des courbatures me surprennent, de douleur. J'ai mal partout, mon petit doigt me dit que j'ai vécu une expérience intense.

Si je réfléchis un instant à la situation, tout est logique. Je me retrouve dans la même pièce que lui, sur ce grand siège rouge aux possibilités érotiques multiples et moi, complètement nu sur ses cuisses. Sa chemise est froissée et il sent fortement la transpiration. Ses cheveux châtains sont ébouriffés et je ne compte pas le nombre d'épis qu'il a sur la tête. Tous les facteurs d'une nuit torride sont réunis et pourquoi diable j'en ai aucun souvenir ? J'ai peu de souvenirs sur les évènements d'Eiríksmal, j'ai quelques souvenirs par-ci par-là mais sans plus.

Ma tête me fait mal quand je tente d'y penser.

Ne réfléchis pas Kel, ce n'est pas le moment.

Je réussis à m'extirper de son étreinte discrètement avant de tituber. Je manque cruellement d'énergie. Je maintiens le fin drap autour de mon corps pour ne pas finir à poil dans sa chambre.

Je viens de prendre conscience que cette pièce était bien la chambre de Kaën. Nous avons donc bel et bien passé la nuit ici, tous les deux. Son lit porte des traces de sang... j'ai saigné !?

Je secoue la tête pour remettre mon cerveau à l'endroit en tentant par tous les moyens de me remémorer ce que nous avons bien pu faire. J'ai beau cogner ma tête contre l'un des murs, rien y fait, à part avoir le front rouge, rien ne me revient en tête.

J'aurai aimé me souvenir de notre lien. De cette nuit passée dans ses bras. De sentir son corps contre le mien et de sentir l'odeur de sa peau pendant le sexe. Rien que de nous imaginer, je sens mon bas ventre s'enflammer.

Si seulement je n'avais rien oublié...

Alors que je tente de quitter la pièce, mon cœur bat plus puisamment dans ma poitrine, me forçant à reprendre mon souffle. J'ai l'impression qu'un poids tente d'écraser mon corps. Ma gorge est en feu et mes yeux me brûlent. J'ai beau me les frotter, la douleur persiste. Je suis complètement affolé de l'intérieur, victime d'un mal être incompréhensible.

Pourquoi mon esprit est tourmenté de cette manière ? Je suis perdu entre la nuit avec Kaën et mes douleurs soudaines. Ma tête est incapable de réfléchir correctement.

Mon ventre me tiraille si brusquement que j'en tousse énormément. Je viens même de cracher du sang au sol, sur le magnifique tapis beige de Kaën. Je suis assoiffé. Tiraillé par une envie de sang incontrôlable. En tournant ma tête brusquement vers Kaën, ce dernier dort encore sur le fauteuil. Il maintient toujours la même position dans son sommeil.

Mon corps s'avance de lui-même, vers ce dernier.

Une fois le tour du fauteuil fait pour le rejoindre, j'écarte mes jambes pour grimper au dessus de ses cuisses. Je laisse le drap tomber sur ma taille, cachant mes parties comme il le faut.

Malgré la brise de la nuit, je suis victime d'une chaleur qui me dépasse. Je caresse la joue de Kaën en fixant sa gorge. Il ne s'enferme jamais dans ses vêtements et malgré sa dégaine négligée, il laisse toujours cette partie de lui apparente. Mes yeux sont incapables de regarder autre chose que sa nuque. Une sensation nouvelle s'empare de mon être. Un mélange malsain entre l'envie et la peur d'accomplir une chose que je me suis toujours refusée.

ROUGE ARDENT-L'HISTOIRE DE KEL (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant