ROUGE ARDENT-L'HISTOIRE DE KEL (1)

Chapitre vingt-trois.

Chapitre corrigé le 15/07/2018

Raphand vient de me maîtriser. Il retient mon bras en arrière après m’avoir couché au sol. Son genou droit s’est posé avec douleur sur mes reins tandis que l’une d'elle écrase mon visage contre le plancher. Je suis furieux et blessé. Mon sang bouille. Je suis en extase. C’est vraiment la première fois que je me retrouve dans un tel état en dehors du sexe. Ce n’est malheureusement pas la soif de sang qui me rend comme ça.

Je sens la colère traverser mes veines. Mon cœur s'enrage et pulse violemment dans ma poitrine. Mon corps tremble sous la colère. Le sol m'a égratigné le visage et la plaie chauffe sur ma joue. Satané Raphand, il ne m'a pas raté. La chambre entière est retournée, j’ai pété un câble sans pouvoir me contrôler.

Le sang pur tire légèrement sur mes cheveux pour essayer de me calmer. Je sens son aura dominante se propager dans la pièce. Et il ne m’écrase pas que physiquement, je ne lui arrive tout simplement pas à la cheville. 

La vérité, c'est qu'au pied de mon visage à terre, se trouve cette putain de lettre reçue de Kaën !

Comment aurais-je réagir devant un tel message ?

Le pire dans tout cela, c’est qu’il m'a renvoyé son alliance avec. Je me sens non pas trahit mais anéanti. J'ai l’impression qu'une partie de moi s'est brisée. Je n’arrive pas à contenir mes larmes, rapidement, elles gagnent mes joues pour rejoindre le sol et l'humidifier.

Ne nous sommes nous pas promis l’éternité ? Pour le meilleur et pour le pire ? On est des âmes sœurs, non ?

Pourquoi fait-il une chose pareille ? Qu'ai-je fais pour en arriver là ? Pour qu’il soit aussi blessé. Est-ce que mes mots dans mes écrits l'ont blessé ? Ce n'était pas le but. Je ne voulais pas que la situation prenne cette tournure.

Ce que je sais c'est que c'est moi le responsable.

J'aimerais tellement le voir pour lui coller mon poing à la figure et m'excuser. Mals impossible de bouger avec Raphand au dessus de moi. Sa force est comme on le dit, impossible à contrer et à contester. Je suis dans l’obligation de me soumettre. Le sang pur le comprend alors que j'ai accepté cette défaite et se relève en m'entraînant dans son geste. Il m’a giflé avant de me jeter au sol parce que dans ma haine, je l’avais insulté. Je m'incline devant lui et Aya pour leur présenter mes excuses avant de faire de même pour Ashana. Mon compagnon de voyage accepte de m'aider et moi, j'agis comme un bel idiot.

Nos débuts ont été difficiles mais très vite on s'est apprécié et je suis tombé amoureux de lui. Quand il m'a fait l’amour, j’ai été emmené au paradis.

Nous avons tellement traversé d’épreuves ensemble que l’idée que tout s’achève me rend malade. Au fond de moi, c’est lui et personne d'autre. J’assume mon homosexualité pour lui. J'accepte mon amour pour ses beaux yeux mais je regrette l de ne rien lui avoir dit ce que j'avais sur le cœur, en face. Il a certainement douté de ma sincérité puisque notre manque cruellement de communication.

Je laisse une larme m’échapper et quitte la chambre en courant pour m’isoler.

En quittant la pièce, je fond en larmes, laissant ma voix crier ma tristesse et ma colère. Je hurle en pleurant, à genoux sur le sol recouvert d'un épais tapis rouge. En partant, j'ai pris son alliance dans mes mains. Je n’ai pas pu la laisser derrière moi. Par un réflexe que je ne m’explique pas, je l'ai récupéré.

Elle est la seule chose qui me reste de Kaën.

En marchant dans les couloirs, je m’arrête devant l’une des grandes fenêtres pour observer la pluie s'abattre sur Svarthalem. Le ciel gris est couvert de nuages disgracieux. Ce paysage me fait penser mon état actuel. Sombre et triste.