Chapitre vingt-et-un

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Chapitre corrigé le 15/07/2018

Je comprends maintenant ce qu’Ashana voulait me dire plutôt dans la voiture. Nous venons de pénétrer  à Svarthalem. C'est à la fois paradisiaque et vide. Le royaume de Raphand est sur une gigantesque montagne. Elle n'est accessible que si on est autorisé à entrer. Le ciel nous surplombe de ses nuages. Le chant des oiseaux ramène un peu de chaleur à cet espace bien trop vaste. Le palais de ce dernier est en évidence, il est imposant et tout blanc. L’extérieur semble manquer de vie, comme si personne n'y vivait. C’est pareil pour le reste du royaume, les habitations sont toutes blanches et l’architecture fait très ancestrale. Derrière le palais, on y aperçoit une très grande tour. D’après Ashana, c'est là où sont exécutés ou emprisonnés les criminels. Raphand est l’un des rois les plus respecté grâce à ses méthodes radicales.

Sous nos pieds, on marche sur l’herbe. L’idée déplait fortement à mon compagnon de voyage mais il n'a d’autre choix que de l’accepter. Je n'imaginais pas que Svarthalem se trouvait sur une montagne, offrant une vue imprenable sur le vaste monde. J'ai l’impression d’être le roi du monde et d'y vivre seul. La paix semble être le maître mot de ce royaume.

J’imaginais quelque chose dans le style d’Ynglingard.

—N'oublie pas que Raphand fait parti de ta famille, ne met pas de barrières inutiles avec lui. Tu pourras demander à Dame Aya de te faire visiter le royaume.

Puis nous marchons ensemble jusqu’aux portes du palais. Il y a une sorte de barrière magique qui empêche toute intrusion. C’est super étrange mais fascinant ! Cette magie est incroyable. Ashana se met à parler dans sa langue en fermant les yeux. Il se permet de tenir ma main et je me dis qu’il sait ce qu’il fait et que je ne dois pas bouger. Il doit certainement créer un lien entre lui et moi pour que nous puissions traverser notre obstacle ensemble. L'elfe ouvre enfin ses yeux avant de me lâcher.

— Tu peux traverser cette barrière à présent.

J'avais bien raison. L'elfe est vraiment doué. Je le trouve fascinant et je comprends pourquoi ils sont vus comme des « sages ». Avec leur caractère doux et leur intelligence, ils renvoient cette image...comment dire...les elfes sont des êtres captivants, forcément qu’ils attirent l’attention !

Nous pénétrons dans le palais Ashana qui me cède le passage dans l’immense hall d’entrée. L’intérieur n'a rien à voir avec l’extérieur. C’est chaleureux et ça respire la joie et la vie. La salon cathédrale est impressionnant et est rempli de lumière grâce aux fenêtres. On distingue parfaitement le salon double séjour et la cuisine ouverte. Il y a des escaliers qui mènent à l’étage. Les murs sont de couleur crème tandis que le sol est dans un parquet grisâtre. La cheminée est allumée, laissant la chaleur se propager dans l'immense pièce. L'efle tient ma valise dans sa main et demande à une servante de prévenir Raphand de notre arrivée.

La jolie Aya se présente à nous en me sautant dans les bras. J’ai beaucoup de mal à la serrer contre moi, j’ai l’impression de trahir Kaën, même si elle est de ma famille.

—Ça fait longtemps Aya.
— Kel ! Comment tu vas ? Me répond-elle en souriant. Je me suis inquiétée ! J’ai appris ce qui t’était arrivé.
—Ne t’en fais pas, je vais mieux.

Puis elle se tourne vers mon compagnon de voyage pour le saluer à son tour. Ashana baise sa main avec beaucoup de délicatesse. D’après Aya, l'efle est son médecin traitant personnel, il a énormément d'affection pour elle et c'est réciproque pour la jeune fille.

La servante revient vers nous et nous invite à la suivre jusqu’à Raphand. Aya me tient par la main tout le trajet afin de calmer ma nervosité. Je ne veux pas faire mauvaise impression devant le roi de Svarthalem. Mon cœur accélère car la pression est grande, j’ai l’impression que je vais encore vomir. J’ai pas fini dans voir de toute les couleurs. J’espère sincèrement retrouver Kaën après tout cela.

Une séance câlins s'impose !

Après avoir traversé les différents couloirs et étages de cet immense intérieur, la servante nous quitte devant les portes du trône. Aya sautille comme un singe à l’idée d faire les présentations entre moi et Raphand. Je ne suis pas impatient de le rencontrer. Je veux juste comprendre ce qui m’arrive et devenir suffisamment fort pour apprendre l'art de la guérison.

—Bienvenue à Svarthalem ! Dit Aya en poussant les immenses portes blindées, serties de pierres précieuses, dans un élan de bonne humeur.

Elle se met à courir devant nous en tournant sur elle-même. Sa robe légère bouge en parfaite harmonie grâce à ses mouvements gracieux. Ses cheveux dans le vent donne à la jeune fille un côté très angélique.

Aya chantonne en finissant de tourner sur elle-même. Manquant de tomber, un homme dans l'ombre la rattrape par l’arrière. Cheveux roses, yeux rouges et teint plus ou moins clair, l’homme à une musculature impressionnante et un corps parfaitement dessiné et galbé. Sa longue cap traine au sol et elle est aussi ardente que ma chevelure. Il sourit à Aya en l’aidant à se redresser.

— Poussin ! S'écrie l'humaine.

Je ne peux m'empêcher de laisser un rire m'échapper. Aya vient d'appeler le grand Raphand « poussin » ? Comment un homme aussi impressionnant que lui peut il avoir un tel surnom ? C'est tellement paradoxal que je ne peux pas retenir mon rire. Très vite, le regard du sang pur se pose sur moi. Il me scrute dans les moindres détails, observant chaque partie de mon corps. Anxieux, je recule mais je suis arrêté par mon compagnon de voyage.

Raphand ignore totalement mon attitude déplacée et apparaît derrière moi, un sourire aux lèvres. Nul besoin de se présenter face à lui, il sait parfaitement de qui je suis le petit fils. Il me pousse non sans violence sur son trône avant de mettre ses bras sur les accoudoirs pour que je ne le fuis pas.

—Un visage plutôt rond, une chaleur corporelle intense et des joues rouges, je vois. Parle-t-il à voix haute.

Son regard se pose ensuite sur mon  corps comme pour m’examiner. Raphand a un œil redoutable. C'en est presque embarrassant.

— Ashana, tu l’as palpé ?
— Oui mais voulais ton avis pour être sûr de mon hypothèse.

Le sang pur se redresse , j'en profite pour suivre son mouvement.

— Vous pouvez me dire ce que j’ai ?

Je suis irrité, j'ai l’impression que personne ne m'aide.

— Kel, tu es enceint, me répond Raphand.

Le choc. Mon sang vient de faire un tour complet dans mon corps à une vitesse record. Je suis enceint ? Ce mot résonne dans mon crâne douloureusement. Je n'arrive pas à avaler la pilule.

—Tu es comme le défunt de Vahöll. Capable de donner la vie, Kel, rajoute l'elfe.

Je ne peux pas croire en une telle chose. Je ne suis pas prêt pour un tel rôle et je dois parler avec Kaën ! Je ne  Mon cerveau s’alourdit. Mon cœur rate plus d’un battement et mon ventre se crispe douloureusement. Je laisse des larmes couler sur mon visage. Traumatisé.

Je me laisse retomber sur les genoux en pleurant toutes les larmes de mon corps.

ROUGE ARDENT-L'HISTOIRE DE KEL (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant