Chapitre quatorze.

1.8K 202 28
                                    

Chapitre corrigé le 15/07/2018

C'est toujours en le portant contre moi que j'arrive au palais de Vahöll. La guerre a cessé puisque nous avons gagné face aux Slaads mais le corps de Kel bute contre le mien comme un pantin, vide.

Je lui ai parlé sur le trajet de tout et n'importe quoi, pensant qu'il me répondrait. Je lui ai dis à quel point j'aimais ses piercings et ses cheveux. Sa voix et son sourire.

Mes larmes ce sont certes arrêtées mais je me sens vide. Une partie de moi est morte avec lui.

Je pénètre dans les lieux silencieusement, il y a de nombreux mages noirs morts au sol et dans l'escalier principal du hall. Mes beaux parents sont restés aux côtés de Vahöll car ils étaient les mieux placés pour le protéger, avec Zer'o. Mes pas résonnent dans toute la pièce. Mon regard est vide, mon esprit lui, vaporeux. J'ai perdu ma raison de vivre. Mon corps pèse une tonne tandis que celui de Kel est aussi léger qu'une plume. Je prends un instant pour regarder son visage éteint. Ses lèvres sont de couleur bleue. J'ai du mal à croire que Kel soit mort. Mes doigts se referment sur sa peau tant la tristesse et la haine envahissent mon être. Je commence à comprendre pourquoi Vahöll est dans cet état.

J'aime Kel depuis longtemps et si j'ai choisi de l'épouser de cette manière, c'est parce que je le connais depuis toujours, mais il était trop jeune pour se souvenir de moi.

***

Il devait avoir dix ans lorsque je l'ai vu pour la première fois. Il pleuvait abondamment dans le royaume d'Yperifaéneyiah. Je me retrouvais entre deux murs d'une sombre ruelle. Les lampadaires éclairaient le centre ville d'une magnifique intensité, aussi brillante que chaleureuse. On y voyait les papillons de nuits se disputer la place en haut de cette boule lumineuse.

J'entendais les bruits des passants, des voitures mais également des chevaux qui marchaient. Les battements de la pluie devenaient à force assourdissants, se mélangent aux à ceux de mon cœur bruyants.

Tous semblaient résonner dans ma tête, confuse.

Je venais d'être blessé par un géant. Je ne savais pas trop comment mais je l'avais tué. Mon bras droit était en piteux état. Le sang se mélangeait avec l'averse. Je me retrouvais complètement trempé et perdu dans un royaume que je ne connaissais même pas.

Pendant ma lutte contre ce monstre, j'ai dû fuir Ynglingard pour ne pas qu'il fasse de victimes. Les géants sont difficiles à exterminer à cause de leur robustesse

Alors que je songeai à ne plus me relever, je fixais​ des petits pieds sur le sol humide juste sous mes yeux. En relevant le regard, je m'aperçus qu'il s'agissait d'un petit garçon. Un petit bambin.

Il portait un manteau avec de la fourrure tout autour de la capuche, de couleur bleu ciel. Ses petites chaussures humides étaient lacées délicatement. Il portait un pantalon sombre, déchiré sur le genou gauche et un pull blanc dont les ficelles se trouvaient aux extrémités de la capuche. Cet enfant me donna chaud avec cette couche de vêtements épaisse.

En se baissant vers moi, je remarquai que le garçon avait de magnifiques cheveux. D'un rouge ardent. Plus puissant que le feu, que la passion.

C'était la première fois que je voyais un être aussi beau. Malgré l'obscurité de la nuit, sa peau me faisait penser à la lune mais en bien plus magnifique. Ce garçon avait une peau des plus blanches, certainement douce et chaude. J'aimerai poser mes mains sur chacune de ses joues pour me réchauffer mais je n'osai pas puisque je n'étais pas un pervers. Les enfants ne m'intéressaient pas, je n'étais pas de ce bord là.

ROUGE ARDENT-L'HISTOIRE DE KEL (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant